Une fête d’origine celte vieille de 2500 ans
La fête d’halloween remonterait à 2500 ans et porterait à l’origine le nom de fête de Samain. Le mot Samain (du gaélique) signifie novembre en français. Cette fête était célébrée en Irlande, en Grande-Bretagne, ainsi qu’au nord-ouest de la Gaule. Le but de cette fête était d’accueillir les esprits des défunts en créant une passerelle entre le monde des vivants et celui des morts, mais aussi de célébrer la nouvelle année, car chez les Celtes, l’année se terminait en octobre. La date de la fête n’était pas fixe (et donc pas le 31 octobre comme aujourd’hui). Elle était célébrée le jour de la pleine lune, car le calendrier celte était lunaire, et non solaire comme le nôtre. A cette époque, la fête de Samain durait une semaine, trois jours avant et trois jours après le jour de pleine lune. On y organisait des festins, des sacrifices, le partage de l’hydromel (boisson) et les druides entretenaient un nouveau feu sacré. Cette fête était considérée comme obligatoire, sous peine de châtiment divin.
Une tradition qui suit les migrations
Vers 1847, la famine survient en Irlande (suite à une maladie des pommes de terre). Les Irlandais migrent vers les Etats-Unis, amenant avec eux leurs cultures et leurs traditions, dont la fête de Samain. A la fin du XIXe siècle, la fête de Samain est renommée fête d’halloween (contraction de l’expression anglaise « All hallows Even » qui signifie en français » la veillée de la Toussaint « ) et devient une fête nationale, dont est issue la célèbre expression « Trick or Treat » (littéralement « des bonbons ou un sort ») qui contribuera à en faire un emblème pour la jeunesse. La tradition de creuser une citrouille et de l’illuminer vient d’une autre habitude plus ancienne qui était de creuser un navet. L’arrivée d’Halloween en France est plutôt tardive, car ce n’est que vers 1997 que l’on commence à la célébrer. Il se dit que le lancement d’un nouveau téléphone « Olaveen » (de couleur orange) par l’opérateur France Télécom, suivi d’une grande campagne publicitaire (avec par exemple l’installation de plus de 8000 citrouilles au Trocadéro) qui encrera cette tradition dans l’Hexagone. En 2000, Halloween était considérée comme la troisième fête en France (après Noël et Pâques).
Une fête moins présente mais toujours aussi appréciée des jeunes
Aujourd’hui en France, la fête d’Halloween est jugée trop commerciale par les adultes mais plait toujours autant aux plus jeunes. La traditionnelle tournée des bonbons le soir du 31 octobre demeure, les enfants sonnant (ou frappant !) aux portes, déguisés en fantômes, sorcières ou autres zombies. Aux Etats-Unis, la coutume est la même mais est plus présente, le « Trick or Treat » générant un chiffre d’affaires de plus de 2 milliards de dollars aux fabricants de bonbons rien que pendant la période d’Halloween (d’après une étude de Candy USA). Les familles américaines donnent aussi une grande place aux décorations d’halloween. C’est pourquoi elles participent à des « pumpkin patch » pour choisir quelle citrouille sera creusée. En Irlande, terre d’origine d’Halloween, l’ambiance est également très festive : défilés, parades et spectacles sont au programme. La tradition commence peu à peu à se rependre en Russie, ce qui ne plait pas à l’Eglise Orthodoxe. En Norvège, les enfants disent “Knask eller knep !” (“Douceur ou mauvais sort !”). Au Mexique, on organise un énorme carnaval où la population se balade dans les rues en portant des têtes de mort sur la tête.
Article écrit par Alexis Taube-Le Guern avec le témoignage de Céleste Fieberg (Etats-Unis)
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