Il est vrai que la France a une responsabilité particulière en Libye depuis que Nicolas Sarkozy a contribué à la chute de Khadafi. Et ce n’est pas votre serviteur qui a contribué à faire connaître le sort des infirmières bulgares condamnées à mort en Libye de 1999 jusqu’à leur libération en juillet 2007 qui dira le contraire.
Le sort de la Libye recroise donc celui de la France avec la conférence de Paris réunie hier par Emmanuel Macron avec tous les protagonistes de la crise libyenne et l’ensemble de la communauté internationale.
Un coup de maître signé Macron, tout d’abord parce que jusqu’à dimanche dernier, rien, absolument rien, n’avait filtré de cette initiative. Ensuite parce que Emmanuel Macron imprime fortement sa marque et sa conception fort jupitérienne du multilatéralisme. La conférence de Paris sur la Libye en est une illustration forte.
Le multilatéralisme selon Macron, c’est : « je prends moi des initiatives fortes mais, contrairement à mon ami Trump, je les mets en œuvre avec et pour la communauté internationale ».
On l’avait avec le One Planet Summit sur les financements de la lutte contre le réchauffement climatique en décembre dernier à Boulogne-Billancourt, événement qui avait un peu volé la vedette à la COP23 tenue à Bonn.
Revenons à la Libye : A La Celle Saint-Cloud le 25 juillet dernier, les Italiens, très présents en Libye mais politiquement hors jeu pour raisons internes, avaient grincé des dents devant l’initiative du président Macron de réunir une première fois les protagonistes du dossier libyen.
Dix mois après la rencontre de La Celle Saint-Cloud, on saluera la persévérance et le suivi des dossiers de l’équipe Macron. Et cette fois-ci tout le monde conviendra que le volontarisme macronien arrange tout le monde et permet au moins de tenter de faire bouger les lignes.
La balle est désormais dans le camp, les camps devrait-on dire, libyen. Le 10 décembre, aura-t-on des élections présidentielles et législatives dignes de ce nom comme s’y sont engagés les quatre hommes forts du pays ? Là, ce n’est plus l’affaire de la seule diplomatie française.
Michel TAUBE