Opinion Internationale : Docteur Patrice Cristofini, vous êtes fondateur du club Paris Shanghai et président du club de santé du CEPS. Vous organisez un grand événement à l’Assemblée nationale demain le 14 juin, sur les relations entre la France et la Chine. Quel est l’objectif de cette manifestation ? En présence notamment de Jean-Michel Mis, Député de la Loire, membre du groupe d’amitié France – Chine.
Patrice Cristofini : Elle s’inscrit dans la continuité du Club de Shanghai, que nous avions fondé lors du voyage du Président Macron en Chine, au mois de janvier 2018. Le CEPS et le CEIBS, en partenariat à l’époque avec Opinion Internationale, ont pris cette initiative dont l’objet est de favoriser une meilleure compréhension des grands enjeux économiques communs par des décideurs ayant par ailleurs des cultures différentes.
La rencontre de Paris demain avec la communauté chinoise européenne s’inscrit dans la continuité de ce changement. En effet, nous avons choisi l’Assemblée nationale car à l’occasion du premier événement, à Shanghai, Monsieur le député Olivier Véran nous avait fait l’honneur d’être le premier intervenant. Le Club de Shanghai est ainsi devenu le Club Paris Shanghai, un cadre, mais aussi un magnifique outil de coopération scientifique, économique et culturelle.
Quels sont les différents thèmes que vous aborderez lors de cette manifestation ?
Nous avons fait venir un parterre de très haute qualité, composé de personnalités françaises et chinoises du monde des affaires et des entreprises, et du monde de la culture. L’événement est organisé autour de tables rondes, car en pratique, ce sont souvent des problèmes d’incompréhension culturelle qui peuvent être à l’origine de difficultés dans le rapprochement pourtant indispensable de l’Europe et de la Chine. Cette manifestation et la manière dont elle est organisée permettront de mieux nous comprendre, nous apprécier et de favoriser une approche mondialisée, toujours autour du respect de la personne humaine, avec ses coutumes, ses références culturelles. Notre état d’esprit est celui de l’échange, de la compréhension mutuelle au bénéfice de tous.
La France et la Chine peuvent-elles contribuer à baisser les tensions commerciales entre différents blocs et les tentations protectionnistes qui foisonnent dans le monde ?
Je pense qu’en effet il est essentiel de rapprocher culturellement des civilisations et des peuples qui ont une très longue histoire. La Chine étant déjà une très grande puissance susceptible de devenir la première puissance économique du monde.
Il est fondamental que ce grand pays s’ouvre davantage sur l’Europe, s’en rapproche, et ne cède pas lui aussi à une tentation protectionniste qui le conduirait à se refermer. Une économie mondialisée multipolaire est sans doute un gage de stabilité, de paix et de développement commercial. Le Club Paris Shanghai, dont j’ai eu l’honneur d’être l’un des cofondateurs, a pour objectif de favoriser les échanges, car in fine, si l’on n’est pas capable de se comprendre culturellement, le risque de dérives potentiellement dangereuses pour la paix économique mondiale ne peut être écarté.
L’objectif peut paraître ambitieux, car nous ne sommes qu’une pierre d’un immense édifice. Mais nous agissons dans le concret, le réel, et non le déclaratif ou le virtuel. Si les peuples et les acteurs économiques et culturels se rapprochent, dialoguent et coopèrent, les acteurs institutionnels, les politiques, se devront d’accompagner le mouvement, car il en va de l’intérêt commun, à tous points de vue.
Propos recueillis par Raymond Taube, chef de rubrique « Droits pratiques » d’Opinion Internationale et directeur de l’IDP (Institut de Droit Pratique).