La documentariste Iléna Lescaut a réalisé un documentaire autour des bienfaits des thérapies non médicamenteuses comme l’art-thérapie auprès de nos aînés qui ont la maladie d’Alzheimer et/ou d’autres pathologies associées. Son témoignage à l’occasion de la Journée mondiale contre la maladie d’Alzheimer…
Depuis toujours l’Homme a trouvé par le biais de l’art un moyen d’exprimer ses émotions, ses perceptions, des symboles. Les premiers hommes ont laissé des traces d’une beauté inouïe à travers leur dessins et peintures monochromes ou bi-chromes rupestres. Ainsi voulaient-ils également laisser une trace ? Peut-être pour dire aux générations suivantes qu’ils étaient passés par là ou pour ne pas être oubliés ? Ou tout simplement pour exprimer des émotions, ce qui les avait touchés, montrait ce qui les entourait, ce qui leur tenait à cœur, prier et remercier les Dieux pour la chasse… ? La peinture devenait ainsi moyen de communication universelle.
Comment ne pas faire le parallèle avec nos artistes mis à l’honneur et en lumière à travers une exposition, à travers un film documentaire ?
L’art leur offre un formidable moyen d’exprimer leur pensée et leur laisse la possibilité de laisser une trace. Quand les mémoires s’évaporent, quand le langage hésite et quand l’identité même se délite, l’art devient alors vecteur et récepteur des émotions, des désirs et du plaisir retrouvés. Touche par touche, point par point, nos artistes nous prouvent qu’ils sont toujours là, parfois en silence, parfois aidés de la parole.
De l’art-thérapie
La Haute Autorité de Santé ne s’y est pas trompée puisqu’aujourd’hui, l’art-thérapie est une des premières interventions non médicamenteuses recommandées dans la prise en charge des personnes présentant une maladie neurodégénérative.
Les bénéfices en sont multiples, à condition que les ateliers soient réguliers et bien encadrés auprès de nos aînés. On peut constater une baisse des troubles du comportement, l’amélioration de l’humeur et de la qualité relationnelle, l’augmentation de l’estime de soi et de la qualité de vie.
A travers l’art, l’expression artistique – la corde sensible de chacun est stimulée, les cinq sens sont éveillés, l’humain retrouve un bien-être global psychique et corporel.
L’art-thérapie met en avant le soin relationnel, le sentiment, l’empathie, l’éveil des sens, l’éveil cognitif/corporel/émotionnel et participe ainsi au maintien, le plus longtemps possible, de ce qui va encore bien chez la personne.
Dans le cadre spécifique des maladies neurodégénératives dont celle de type Alzheimer, une personne reste une personne avec son identité, son histoire propre et sa personnalité, malgré les troubles cognitifs. Ces troubles sont liés à des lésions dans les différentes parties du cerveau et touchent différentes fonctions dont les différentes mémoires.
Cependant, toutes les mémoires ne sont pas touchées au même moment, notamment la mémoire procédurale, la mémoire sensorielle et la mémoire émotionnelle qui elles restent en vie jusqu’à la fin.
De ces faits, à travers différents ateliers thérapeutiques, on sollicite les mémoires encore actives (plus la pathologie évolue et plus la perception du monde ambiant est troublée).
Les prises en charge non médicamenteuses, dont fait partie l’art-thérapie, sont un vecteur très intéressant de ce qu’on appelle en neuropsychiatrie la plasticité neuronale.
Dans le film sont présentés des ateliers d’art-thérapie dominante arts-plastiques, d’art-thérapie dominante danse, d’art-thérapie dominante musique, de zoothérapie (cheval, chien), de PARO, le phoque émotionnel, de jeu avec les poupées thérapeutiques, empathiques, de gym douce, de psychomotricité, de SNOEZELEN, enfin d’animations à visées thérapeutiques (atelier cuisine, atelier stimulation cognitive). Le tout, en mettant en lumière la beauté de nos aînés.
Sensibiliser et informer l’opinion publique autour de la maladie de type Alzheimer et mettre en avant l’effet positif des prises en charge non médicamenteuses des personnes du grand âge comme l’art-thérapie, telle est la vocation de ce documentaire.
Au fond, c’est une conception de l’homme qui est engagée ici : malgré une maladie, toute personne est encore capable de vivre des moments sublimes et de vivre le beau. Et ceci à tous âges…
Iléna Lescaut
Le documentaire a été tourné dans quatre résidences de type EHPAD en région parisienne : Les Lys Rocquencourt, Val de France Domont, Les Bords de Seine Neuilly et La Fontaine Marly le Roi. Une projection du documentaire aura lieu le samedi 22 septembre 2018 à 16h à la Médiathèque de Rueil Malmaison, 21 Bvd du Maréchal Foch. Renseignements : https://www.facebook.com/filmdocumentairearttherapie/ Découvrez la bande-annonce ici.