Afriques demain
20H24 - samedi 3 novembre 2018

Philippe-Edern Klein, président de la CFCI Maroc, à Laâyoune : « Les entreprises françaises sont en première ligne pour soutenir le développement du Sahara »

 

 

Philippe-Edern Klein, président de la CFCI Maroc, accueille Rkia Derham, secrétaire d’Etat marocaine au commerce extérieur, et Sidi Hamdi Ould Errachid, président de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra.

C’est la première fois que, les 3 et 4 novembre 2018, Laayoune, capitale de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, accueille un Forum d’affaires international. Signe concret du décollage économique de cette région stratégique pour le Maroc. Et ce Forum est français, autre signe du soutien qu’apportent dans cette région les Français au Maroc.

Le contexte est propice : alors que le Conseil de sécurité vient de renouveler pour six mois la mission de la MINURSO, des discussions directes vont s’ouvrir, les premières depuis 2012, à Genève le 5 décembre prochain. Le Maroc, le Front Polisario, la Mauritanie et, fait important, l’Algérie ont confirmé leur participation. Comme le soulignait Nasser Bourita, ministre des affaires étrangères du Maroc, dans un entretien accordé au Monde le 2 novembre, le Maroc attend de ces discussions « qu’il y ait plus de réalisme et de compromis, moins de rhétorique. Certaines choses ne sont pas négociables pour le Maroc, à savoir toute solution qui remettrait en cause l’intégrité territoriale du royaume ou qui prévoirait une option référendaire. »

La consolidation de cette intégrité territoriale passe pour le royaume par de lourds investissements dans le développement des régions du Sahara.

 

Car c’est un nouveau Sahara qu’ambitionnent de bâtir les Marocains.

Les entreprises françaises l’ont bien compris. Et le président de la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc, Philippe-Edern Klein, avant les autres. L’Alsacien d’origine, à la tête de la plus grande Chambre française de commerce dans le monde (ses entreprises membres génèrent plus de 25 000 emplois dans le royaume), attaché au développement des provinces du sud, peut être fier d’avoir réussi un tour de force : faire venir dans le Sahara des dizaines d’entreprises françaises (dont une forte délégation d’entreprises des Pays de la Loire) pour rencontrer les opérateurs économiques locaux et nationaux. Le tout sous les auspices du Roi du Maroc et en présence de Rkia Derham, secrétaire d’Etat marocaine au commerce extérieur, de Sidi Hamdi Ould Errachid, président de la région et l’une des têtes montantes de la politique marocaine (il est l’un des dirigeants de l’Istiqlal, parti historique du Maroc, aujourd’hui dans l’opposition) et de Yahdih Bouchab, wali de la capitale régionale.

Pour Philippe-Edern Klein, « nous sommes ici pour accompagner l’ambition du Maroc de faire des provinces du sud un véritable hub vers l’Afrique. Le PDR (plan de développement régional) lancé par le roi Mohammed VI en 2015 dans son discours du 40ème anniversaire de la Marche verte nous en donne les moyens. C’est donc le moment idéal pour promouvoir les investissements français et les échanges bilatéraux dans la région. Des conventions signées aujourd’hui par la secrétaire d’Etat et les autorités régionales locales permettront notamment de créer un incubateur de start-up, une école française des affaires à Laâyoune, un centre de formation professionnel (Bac + 2 avec option licence, sous diplomation française) sur un foncier de 4 ha, et un parc écologique de 40 ha locatif. »

De nombreux acteurs ont participé à ce Forum : Cap Gemini et DXC Technology ont à leur tour signé deux conventions de formation, de reconversion et d’insertion des jeunes dans les métiers du numérique.

Une délégation d’élus locaux français du Cercle Eugène Delacroix emmenée par Salah Bourdi [à droite de la photo] et accompagnée par des TPE et des PME françaises est venue explorer le marché sahraoui.

Et le Président Klein de conclure : « ce Forum d’affaires montre que la France est en avance sur ce marché véritablement émergent. Je peux vous dire que nous allons bientôt redoubler nos amis espagnols qui nous avaient dépassés dans le commerce bilatéral avec le Maroc. »

Un nouveau Sahara disions-nous ? Les projets se multiplient comme ce technopole Foum El Oued destiné à bâtir devant l’océan une ville du savoir et de l’innovation. Porté par la Fondation Phosboucraa présidée par Hajbouha Zoubeir, il est un exemple de cette vision nouvelle du Sahara de demain.

 

Michel Taube

 

Directeur de la publication