Mais qu’est-ce que tu fous, Manu ? Ressaisis-toi ! Tu t’es vu l’autre jour, à la téloche ? Le fantôme du Manu de la campagne électorale. Elle est où ta niaque, ta fougue ? Elles sont où tes convictions ? C’est vrai, les temps sont durs. Tes potes, les gros patrons et les plus riches, tu leur as fait des cadeaux en espérant qu’en retour, ils investiraient, embaucheraient et, qui sait, augmenteraient les salaires. Ils en ont surtout profité pour augmenter leurs dividendes.
Manu, tu y avais vraiment cru, à leurs promesses ? Autant qu’on a cru aux tiennes ? Maintenant, t’as le peuple en gilets jaunes dans la rue. Contrairement à ce que raconte ton Castaner, c’est pas les fachos qui castagnent le plus. Bien sûr qu’ils sont à l’affût, comme les gauchos qui leur ressemblent comme deux gouttes d’eau. Mais ce coup-ci, c’est le peuple que tu as tout de même un peu méprisé qui en a ras la casquette. Faut pas être sorti de Sciences Po pour savoir que les inégalités et l’environnement vont nous faire exploser la planète. Et t’as réussi à les opposer !
Ressaisis-toi vite, mon Manu. Et bats toi, car les gauchos fachos aiguisent leurs couteaux. Et si tu continues à merder, tu vas finir par nous les amener. Oui, défends-toi, te laisse pas faire. Ils disent tous que t’es pas légitime, car t’as pas fait un carton au premier tour. C’est vrai que t’as un cul bordé de nouilles. Un an avait les élections, c’était même pas la peine de voter. Juppé était déjà roi de France. Mais il en était lui-même tellement convaincu qu’il a fait dès la primaire une campagne de deuxième tour, avec son identité heureuse. Le reste, tu le connais ; j’y reviens pas. Mais les autres, les Hollande, Sarko, Chichi et compagnie, ils n’avaient pas fait bien mieux que toi au premier tour. Et aux législatives, tu l’as eu, ta large majorité. Donc envoie-les balader quand ils te disent que t’es pas à ta place.
Bon, c’est vrai que quand on veut être partout « en même temps », on risque d’être nulle part. Mais c’est vrai aussi que le « en même temps », c’est la vraie vie. Chacun a sa part de vérité et comme en musique (c’est un peu mon truc, comme tu verras), faut en faire un bon mix.
Manu, j’imaginais pas que t’allais lâcher la rampe si vite. Faut que tu nous en sortes de cette merde, avant que ça tourne vraiment mal. Tiens, par exemple, tu pourrais prendre le lead d’un combat contre l’arnaque fiscale des GAFA et autres gros poissons. J’ai appris que N’Golo Kanté, un de nos champions du monde de foot, payait plus d’impôt qu’Amazon et Starbucks réunis qui, ensemble, doivent peser un bon millier de milliards d’euros. Ils feraient bien de prendre exemple sur notre Konté national qui a d’ailleurs refusé de placer son oseille dans un paradis fiscal.
Mais t’attends quoi Manu ? Que toute la France ou toute la terre enfile un gilet jaune ? Tu veux la révolution ?
En attendant, comme je ne suis qu’un petit musicos du dimanche, je te dédie cette chanson, écrite au début de ton règne : allez, Manu, séduis-moi encore, comme le dit la chanson !