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09H16 - jeudi 6 décembre 2018

Découvrez les lauréates du Prix « For Women in Science Africa » L’Oréal UNESCO. Aujourd’hui Olanike Akinduyite – Nigéria

 

Aujourd’hui, selon l’UNESCO, seulement 28% des chercheurs sont des femmes et seulement 3% des Prix Nobel scientifiques leur ont été attribués. On peut parler d’anomalie pour ne pas dire de discriminations lorsque l’on sait que les hommes et les femmes sont représentés à parts égales dans les filières scientifiques au lycée. 

Depuis sa création il y a vingt ans, la Fondation L’Oréal, aux côtés de l’UNESCO, s’engage pour faire croître la part des femmes dans la recherche scientifique.

En soutenant des femmes chercheuses dans le monde entier, la Fondation déploie des efforts plus particuliers en Afrique. Ainsi, le 6 décembre, à Nairobi au Kenya, 14 lauréates du Prix « For Women in Science Africa » L’Oréal UNESCO ont été récompensées. [Vivez l’événement avec les meilleures photos de la cérémonie en fin d’article.]

Et découvrez chaque jour à la une d’Opinion Internationale le portrait d’une de ces lauréates (par ordre alphabétique de nom).

 

Aujourd’hui : Olanike Akinduyite – Nigeria

Olanike Akinduyite est doctorante au Nigeria au Département sciences de l’informatique, Université fédérale d’Akure. Elle a travaillé sur le Crypto système biométrique à corrélation de clé à empreinte digitale.

 

Combiner la technologie biométrique avec la cryptographie traditionnelle

Issue d’une famille de huit enfants, Olanike Akinduyite est très fière que ses frères et sœurs soient tous devenus des scientifiques. « Mon choix d’étudier les sciences a d’abord été fortement influencé par ma mère, qui a été la première à me guider dans ce sens. Bien qu’elle-même n’ait pas eu la chance d’aller à l’école, elle a tout fait pour que tous ses enfants puissent poursuivre des études ».

Sa passion pour les mathématiques et sa capacité à résoudre les problèmes lui ont permis d’être admise en informatique à l’Osun State Polytechnic d’Iree, au Nigeria où elle a commencé son cursus. « Il n’y a pas un seul aspect des cours que j’ai suivis pendant mes premières années d’études qui ne m’ait pas plu ». Elle a ensuite été admise en maitrise (M. Sc.) en sciences de l’informatique l’Université fédérale de technologie d’Akure, dans l’État d’Ondo, au Nigeria.

Toujours animée de sa soif d’apprendre, et malgré les défis du mariage et de la maternité, elle n’a pas lâché ses études, maintenant son excellent niveau académique. Aujourd’hui, elle poursuit un doctorat en informatique avec une spécialisation en sécurité et protection de la vie privée.

Son projet de recherche porte sur le crypto système biométrique à corrélation de clé à empreinte digitaleet aborde la protection des modèles biométriques et plus particulièrement la biométrie des empreintes digitales. L’une des méthodes de protection des modèles biométriques est un système de cryptographie biométrique qui combine les concepts de la technologie biométrique et de la cryptographie traditionnelle pour créer une base de données de modèles sécurisée pour un système d’authentification, qui bénéficie de l’efficacité des deux champs. Le crypto système biométrique ne peut fonctionner, en effet, que selon deux modes : la liaison des clés et la génération de clés. Il s’agit de présenter une approche de la cryptographie biométrique qui utilise l’empreinte digitale sur un schéma de coffre-fort flou et permet de lier les clés.

L’époux de Olanike Akinduyite, scientifique comme elle, a toujours été un grand soutien dans l’accomplissement de ses projets. « Dans le mariage, quelles que soient vos aspirations professionnelles, si votre conjoint ne vous soutient pas, vous n’irez pas loin. Je veux vraiment le rendre fier de tout ce qu’il a déjà fait pour m’aider à atteindre mes objectifs de carrière ». Pour cette mère de deux enfants, il ne fait aucun doute qu’à l’avenir, elle poussera les jeunes – en particulier les filles – à choisir les filières scientifiques.

En 2018, Olanike Akinduyite a été sélectionnée parmi les 200 jeunes chercheurs les plus qualifiés en informatique et mathématiques du monde pour participer au Heidelberg Laureate Forum (HLF). Ancienne élève du Centre international Abdus Salam de physique théorique (CIPT) de Trieste depuis 2017, elle a participé à l’Université d’été CODATA-RDA en sciences des données de recherche. Elle a également reçu une bourse de voyage en super informatique (SC17) pour assister à la conférence internationale sur l’informatique haute performance, la mise en réseau, le stockage et l’analyse au Colorado Convention Centre à titre d’étudiante bénévole. Elle est l’auteure de quatre articles scientifiques.

 

Demain : le portrait de Rima Beesoo – Île Maurice