Aujourd’hui, selon l’UNESCO, seulement 28% des chercheurs sont des femmes et seulement 3% des Prix Nobel scientifiques leur ont été attribués. On peut parler d’anomalie pour ne pas dire de discriminations lorsque l’on sait que les hommes et les femmes sont représentés à parts égales dans les filières scientifiques au lycée.
Depuis sa création il y a vingt ans, la Fondation L’Oréal, aux côtés de l’UNESCO, s’engage pour faire croître la part des femmes dans la recherche scientifique.
En soutenant des femmes chercheuses dans le monde entier, la Fondation déploie des efforts plus particuliers en Afrique. Ainsi, le 6 décembre, à Nairobi au Kenya, 14 lauréates du Prix « For Women in Science Africa » L’Oréal UNESCO ont été récompensées. [Vivez l’événement avec les meilleures photos de la cérémonie en fin d’article.]
Et découvrez chaque jour à la une d’Opinion Internationale le portrait d’une de ces lauréates (par ordre alphabétique de nom).
Aujourd’hui : Rima Beesoo – Île Maurice
Rima Beesoo est Doctorante au Département des biosciences et des sciences de la santé, à l’Université de Maurice. Elle a travaillé sur la caractérisation biochimique, du potentiel antioxydant, antimicrobien et anticancéreux de certaines espèces d’invertébrés marins mauriciens sélectionnées.
Identification des composés bioactifs ayant un potentiel thérapeutique à partir d’invertébrés marins
Rima Beesoo effectue son doctorat à l’Université de Maurice avec le soutien du Programme national de la Chaire de Recherche et d’Innovation du Conseil de la recherche de Maurice. Elle a obtenu sa licence (B.Sc.) en biotechnologie agricole en 2011 à l’Université de Maurice. Elle était l’une des meilleures étudiantes de sa promotion. Son sujet de thèse est basé sur « l’étude du potentiel biochimique, antioxydant, antimicrobien et anti cancérigène de certaines espèces d’invertébrés marins mauriciens sélectionnés ».
L’essentiel de ses recherches porte sur les propriétés chimiques et bioactives de composés naturels provenant d’invertébrés marins recueillis et sélectionnés dans les eaux mauriciennes afin d’identifier de nouveaux médicaments qui pourraient être utilisés comme anticancéreux et antimicrobiens. Elle va ainsi mettre l’accent sur la composition chimique des éponges, coraux mous, méduses et tuniciers recueillis dans la région des Mascareignes, située dans le sud-ouest de l’océan Indien (SWIO), dans le but de déterminer de nouveaux extraits bioactifs / composés à potentiel d’usage pharmaceutique.
Pour son doctorat, elle a travaillé avec l’Université d’Edimbourg ainsi qu’avec l’Université Keele sur un projet collaboratif de recherche des propriétés anticancéreuses et épigénétiques des produits naturels de la flore et la faune mauricienne endémique. Ce projet a pu être réalisé grâce à un financement de la Global Young Academy. Rima Beesoo est donc très motivée pour poursuivre des études postdoctorales dans le domaine de la recherche et de développement de médicaments. Son domaine d’expertise est à la croisée de la chimie et de la biologie et comporte de multiples aspects du processus de recherche de nouveaux médicaments, incluant le développement de tests, l’identification et la détermination de la structure de molécules bioactives en passant par la découverte de nouvelles cibles médicamenteuses.
Son objectif à long terme est de faire grandir les infrastructures existantes de l’Université de Maurice pour faciliter le développement local d’une industrie pharmaceutique marine. Parallèlement à sa carrière de chercheuse, elle a travaillé pour divers organismes à but non lucratif. Grâce à son travail bénévole au sein de la Société Eco-Raise, elle a participé à plusieurs campagnes de nettoyage et ateliers interactifs sur la pollution environnementale et la gestion des déchets. Elle a également activement participé à des initiatives de vulgarisation scientifique dans des écoles de l’Ile Maurice et d’Écosse organisées par la Global Young Academyet la Royal Society of Edinburgh.
En 2017, elle a reçu le prix UNESCO MARS de la meilleure chercheuse africaine, la bourse d’excellence du Réseau africain-allemand d’excellence en mobilité scientifique pour jeunes scientifiques du Ministère fédéral allemand de l’Éducation et de la Recherche et de la Fondation Alexander von Humboldt. En 2018, elle a reçu une bourse de voyage offerte par TWAS ROSSA pour sa participation à TWAS / BioVisionAlexandria et a également été sélectionnée parmi les lauréats Robert Bosch pour participer au Forum européen de la science 2018 à Toulouse (France). Elle a publié six articles scientifiques et deux chapitres d’un ouvrage collectif.
Demain :
- le portrait de Takalani Cele – Afrique du Sud
Les lauréates du Prix « For Women in Science Africa » L’Oréal UNESCO :