Nous sommes à un tournant décisif de la crise des gilets jaunes…
Voici qu’Emmanuel Macron rencontre enfin des gilets jaunes dans le cadre du grand débat national… Deux mois et demi pour aller à leur devant, c’est long. C’était attendu, c’était nécessaire.
Voici que les gilets jaunes se divisent entre « les puristes » qui veulent faire nocturne avec la Nuit jaune demain soir et ceux, accusés par les premiers de trahir la cause et le mouvement, qui s’engagent en politique dans la bataille des élections européennes… Ingrid Levavasseur et ses co-listiers sont courageux et, si l’on en croit les sondages, devront certainement défendre à Strasbourg et Bruxelles la cause des gilets jaunes à partir du 1er juillet prochain.
Voici enfin les foulards rouges (les anti-gilets jaunes) qui descendent dans la rue ce dimanche à Paris pour crier leur légitimisme et leur soutien à la République…
Bref, si demain nous en serons à l’Acte XI des manifestations débutées le 17 novembre, c’est véritablement une deuxième époque, une deuxième partie de cette histoire tourmentée qui s’ouvre ces jours-ci.
Le président de la République a repris la main, les gilets jaunes se divisent en profondeur, un grand Débat national s’ouvre et semble rencontrer un succès certain, grâce surtout au relais bienveillant des Maires de France…
La question est de savoir si cette deuxième époque débouchera sur un consensus national pour répondre en profondeur à la colère légitime exprimée si fortement, trop violemment et parfois de façon éhontée, par les gilets jaunes.
Hier, Emmanuel Macron a clairement assuré devant 250 citoyens rassemblés à Bourg-de-Péage (Drôme) qu’il « prendra des décisions » au terme de la consultation nationale.
Une troisième époque en vue qui, selon nous, se jouera en une scène unique : un référendum que nous verrions bien se tenir le jour des élections européennes le 26 mai. Une façon – provisoire ? – de terminer l’histoire sur un épilogue politique à la mesure de cette colère bien française.
Michel Taube