L’évaluation des élèves, en France, est encore aujourd’hui excessivement centrée sur une notation systématique, laquelle permet aux parents de suivre la scolarité de leurs enfants et aux élèves de se situer dans la compétition scolaire. Mais la note reste incompatible avec un objectif de réussite pour tous à l’école. Elle empêche les élèves de se focaliser sur les apprentissages et ne donne aucune information exploitable aux professeurs et aux élèves sur leurs acquis et leurs lacunes.
Se mesurer aux autres, calculer sa moyenne ne peut mener à l’épanouissement de nos élèves. Cette pression scolaire démotive. Les notes deviennent pour les plus faibles, les plus fragiles de véritables sanctions et un moyen de classement.
Le socle commun de compétences
Certains pays, encouragés par les directives de l’OCDE, essaient aujourd’hui de promouvoir des évaluations par compétences. Savoirs et savoir-faire sont alors évalués selon une échelle : acquis, non-acquis, en voie d’acquisition afin de permettre aux élèves de mesurer leurs progrès et de s’autoévaluer.
L’Education Nationale a pris en compte cette recommandation et a instauré un socle commun de connaissances et de compétences, les enseignants se devant de remplir pour chaque élève un certain nombre d’items lesquels se sont vite transformés en une longue liste souvent illisible pour les familles.
Une expérimentation scientifique dans l’académie d’Orléans-Tours
Dans l’académie d’Orléans-Tours, des chercheurs en psychologie mènent une expérimentation depuis 2014, dans 70 collèges et lycées. Le principe n’est pas la classe sans note mais de faire des notes un « usage raisonné » c’est-à-dire de ne pas l’utiliser lorsqu’elle joue un rôle négatif en phase d’apprentissage et de la conserver lorsqu’elle donne satisfaction.
L’évaluation se fait au regard des compétences acquises et la note calculée à partir de ces données acquiert alors un rôle de communication pour les familles. Contrairement à ceux que certains pouvaient prédire, la réussite des meilleurs n’a pas été freiné : un nivellement par le haut a été constaté pour tous les élèves qu’ils soient bons, moyens et faibles. Les élèves issus de familles favorisées ont vu leur performance augmenter à l’épreuve du brevet des collèges ainsi que ceux des familles défavorisées mais pour ces dernières, dans des proportions beaucoup plus importantes.
La compétition avec les pairs laisse place à l’entraide. L’entrée dans les apprentissages devient l’objectif principal. Le rapport au savoir s’est modifié. Les élèves apprennent mieux.
Fin du test prévu en 2018 !
Il faut espérer, pour nos élèves, trouver un juste équilibre entre une évaluation qui conditionne et une évaluation qui aide à l’apprentissage !
Julien Peron
Réalisateur, conférencier et créateur du Festival pour l’école de la vie
Le film « L’école de la vie, une génération pour tout changer » et « C’est quoi le bonheur pour vous ? » de Julien Peron et Laurent Queralt
Le Congrès Innovation en Education ouvrira ses portes pour la seconde fois les 23 et 24 février à Montpellier.
14 conférenciers de renom seront présents afin de partager leurs connaissances, leurs recherches dans des domaines variés mais tendant à améliorer significativement l’éducation et le bien-être de nos enfants à l’école. Deux jours de sensibilisation axés sur la psychologie positive dans l’éducation, les fondements des écoles alternatives, la communication non-violente, bienveillante, l’éducation à la non-violence,… seront autant de thématiques traitées.
Pour plus de renseignements et s’inscrire : https://www.innovation-en-education.fr