Seront-ce des actes aussi « tranchants » que ce que nous annonçait hier soir le président de la République au dîner annuel du CRIF ?

Pour lutter contre la gangrène antisémite et raciste qui déferle sur Internet et déborde dans la société elle-même sous la forme d’une explosion des propos et actes antisémites, homophobes et haineux, l’opinion publique réclame une loi. Forte, audacieuse, courageuse. Pour faire reculer les expressions de haine sur les plateformes Internet.

Emmanuel Macron a donc annoncé que « la députée Laëtitia Avia déposera dès le mois de mai, c’est-à-dire dès la première fenêtre parlementaire possible au Parlement, une proposition de loi pour lutter contre la haine sur Internet ».

Mais pourquoi attendre mai, Monsieur le Président ?

Franchement, il a fallu moins d’un mois entre l’annonce par Edouard Philippe, lundi 7 janvier, d’une future loi en réaction aux débordements du mouvement des « gilets jaunes » et le vote solennel par l’Assemblée Nationale de la loi anti-casseurs, laquelle arrive bientôt au Sénat en première lecture. Il a fallu deux semaines pour que la loi de finances 2019 soit augmentée de 10 milliards d’euros de dépenses pour répondre aux attentes de ces mêmes gilets jaunes.

Et voici qu’on nous annonce pour mai le dépôt d’une proposition de loi contre les haines sur Internet…, alors même que ce dit projet est en discussion depuis des mois au sein du gouvernement.

Les deux dernières semaines, la France entière (ou presque) a été choquée par les actes antisémites. Ces quinze derniers jours avaient un arrière-goût d’années 30 avec des croix gammées resurgies de l’histoire, avec des tombes profanées, avec es agressions sur un intellectuel parce qu’il est juif.

Presque tous les grands partis politiques, deux anciens présidents de la République, vingt mille citoyens en France se sont rassemblés mardi dernier.

Si donc il y a un tel choc dans l’opinion, si donc il y a vraiment urgence, c’est bien plus vite qu’il faudrait agir et voter une grande loi contre les haines sur Internet.

Car tel que c’est parti, cette loi sera adoptée et promulguée au mieux à l’été voire en fin d’année…

Cela s’appelle urgence ?

Michel Taube

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