Santé / Covid
07H33 - lundi 11 mars 2019

De l’influence de la lumière à l’horaire d’été : la chronique bien-être de Françoise Rosenpick pour bien commencer la semaine

 

La rubrique « A votre santé », animée par Raymond Taube, rédacteur en chef d’Opinion Internationale et directeur de l’IDP – Institut de Droit Pratique, vous propose désormais chaque semaine (hors vacances scolaires) des conseils bien-être pour une santé équilibrée. Une chronique de Françoise Rosenpick, docteur en pharmacie.

Depuis quelques jours, les jours rallongent et il fait un temps radieux. Nous pouvons tous constater que cela semble nous faire un bien fou, non seulement sur le moral mais aussi sur le physique. Comme si notre sang circulait un peu plus vite… 

Ce n’est pas une illusion. La lumière a un impact bien réel sur notre organisme, et tout particulièrement celle du soleil.

Une des causes principales de bien des maux de nos société modernes est le décalage très important qui s’est créé entre notre mode de vie trépidant et la course du soleil. Nous nous couchons bien souvent trop tard et surtout poursuivons jusqu’au dernier moment des activités qui ne sont pas compatibles avec un repos de qualité. Au fil du temps nous nous épuisons et finissons par entrer dans un état d’hyper-veille dont les conséquences néfastes sont nombreuses : troubles de l’humeur et de la concentration, prise de poids, baisse de l’immunité, retard de croissance chez l’enfant…

Le corps humain a été conçu pour vivre au rythme du soleil. Tout son fonctionnement est régulé par un ensemble de secrétions chimiques (les hormones) et c’est la présence ou l’absence de lumière qui va en donner le tempo. 

En effet, le chef d’orchestre de ce rythme se situe dans le cerveau, c’est l’horloge interne. Elle se règle quotidiennement à l’aide de signaux externes comme la lumière, la chaleur, l’activité physique ou la prise de nourriture mais l’alternance jour/nuit est le principal donneur de temps. 

Dès la première lueur du jour, stimulé par la baisse de la mélatonine, c’est le cortisol, synthétisé par les glandes surrénales, qui va donner le top départ. C’est l’hormone de mobilisation des réserves de l’organisme. Car pour démarrer nous avons besoin d’énergie. Comme nous puisons dans nos réserves, cela déclenche une sécrétion de ghréline dans l’estomac qui augmente la sensation de faim : c’est l’heure du petit déjeuner. Lorsque nous sommes rassasiés, c’est parce que la leptine (hormone coupe faim sécrétée par le centre de la satiété dans l’hypothalamus) a fait son effet, suite à la prise de nourriture.

Les glucides ingérés, et transformés en glucose, font grimper le taux de sucre du sang et déclenchent un pic d’insuline pour reconstituer les réserves. C’est ensuite le tour des hormones thyroïdiennes d’entrer en jeu pour préparer notre corps à l’activité physique et intellectuelle. Les sécrétions hormonales vont ainsi continuer à se succéder tout au long de la journée, accompagnant nos diverses activités et régulant notre fonctionnement, jusqu’à ce que la lumière diminue et que la synthèse de mélatonine se déclenche et nous conduise vers l’endormissement. 

Changement d’horaire

Cette influence de la lumière sur notre organisme est plus particulièrement perceptible par chacun d’entre nous, au moins deux fois par an, lors des changements d’heure. En effet à ces dates, on impose un décalage brutal d’une heure à notre horloge biologique et par conséquent la durée d’exposition à la lumière naturelle. En fonction des individus, l’adaptation de l’organisme peut durer de quelques jours à une semaine. 

C’est certainement la raison pour laquelle la consultation des Français sur le changement d’heure a donné un résultat sans appel : 83,71% des personnes qui ont répondu ont choisi d’y mettre fin. Par contre, si 59,17% préfèrent l’heure d’été, c’est peut-être pour profiter des apéritifs à la lumière du jour jusqu’à 22h au début de l’été ; mais en oubliant que cela signifierait aussi voir le jour se lever à 10h en plein cœur de l’hiver… L’heure d’été n’est pas la plus adaptée à notre chronobiologie. L’heure d’hiver est la plus proche de l’heure « naturelle » : celle du soleil. En effet l’heure d’hiver correspond à GMT+1 alors que celle d’été correspond à GMT+2…

De façon encore plus évidente, lors de voyages trans-méridiens en avion, la modification des horaires d’exposition à la lumière nous en fait subir immédiatement les conséquences : difficulté de maintien de l’éveil ou, au contraire, difficulté pour s’endormir, fatigue, besoins alimentaires décalés par rapport aux horaires de destination, difficulté de concentration…  

Dans le mode de vie le plus naturel, éveillé et actif en journée, endormi la nuit, si l’on veut bénéficier de tous les bienfaits induits par la lumière, il est important :

  • de pouvoir profiter de la lumière du matin, lorsque la lumière a une composante bleue qui enclenche correctement les mécanismes d’éveil, ou d’utiliser une lampe « lumière du jour » (blanc froid). 

  • d’exposer très régulièrement notre peau au soleil qui favorise aussi la synthèse de vitamine D (on limite bien évidemment la durée pour éviter les coups de soleil). Le rôle de la vitamine D est primordial dans l’organisme et pas seulement pour les os. Elle agit aussi sur les muscles, le système digestif, l’immunité…

  • de cesser l’exposition à des lumières trop stimulantes le soir pour favoriser la sécrétion de mélatonine et favoriser l’endormissement. Il faut éviter la lumière bleue des écrans après 21h et baisser l’intensité des lumières électriques.

Sur ces quelques conseils, je vous souhaite une bonne semaine…

Françoise Rosenpick

Docteur en pharmacie

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