Edito
08H21 - mercredi 20 mars 2019

C’est que du bonheur ! L’édito de Michel Taube

 

A deux jours du printemps, c’est aujourd’hui la Journée mondiale du bonheur. Invention des Nations unies, sur une décision de son Assemblée générale votée à l’unanimité en 2013 ! Que du bonheur. C’est le Bhoutan, un pays qui reconnaît la suprématie du bonheur national sur le revenu national depuis le début des années 1970 et qui a adopté le « Bonheur national brut (BNB) » comme étant un indice plus complet et plus représentatif du niveau de vie réel que le Produit national brut (PNB), qui avait inspiré cette décision ! Nous sommes tous Bhoutanais aujourd’hui !

« Le monde a besoin d’un nouveau paradigme économique qui reconnaît la parité entre les trois piliers du développement durable. Les bien-être social, économique et environnemental sont indissociables. Ensemble, ils définissent le bonheur brut mondial », confiait Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU. Tout un programme pour un bonheur généralisé.

L’OCDE a créé en 2011 le Bonheur intérieur brut, un indicateur du bien-vivre agrégeant onze thématiques (logement, sécurité, emploi, santé, éducation, environnement…). Cette année, l’organisation, qui en cette journée du bonheur mérite bien sa base-line (« des politiques meilleures pour une vie meilleure ») publie un rapport sur la contribution que l’ère du numérique peut apporter au mieux-vivre de toutes et tous. Le très sérieux « World Happiness report » établi par des chercheurs soutenus par les Nations unies, les autorités canadiennes et la Fondation Ernesto Illy planche cette année sur le même enjeu numérique. Tout un programme qui n’est pas gagné d’avance !

Mais où est-on le plus heureux ? La Finlande, la Norvège, l’Australie sont souvent cités. La France est assez loin derrière.

Pour notre part, dans ce monde qui rend fou, nous sommes convaincu que le bonheur n’est pas qu’une notion individuelle car le politique est déterminant pour rendre ou laisser les gens heureux : le peuple algérien le montre tous les jours avec courage et est, c’est sûr, beaucoup plus heureux aujourd’hui qu’il y a un mois.

Mais pour l’heure, nous oserons saluer un autre pays : l’Ethiopie. Oui, l’Ethiopie. Depuis un an, les Ethiopiennes et les Ethiopiens sont heureux ! Et pour une raison très simple ! Voici un pays qui était presque coupé du monde il y a un an et dont l’arrivée au pouvoir d’un nouveau premier ministre, Abiy Ahmed, a déjà changé la vie des Ethiopiens. Relations diplomatiques renouées avec son voisin l’Erythrée, investissements internationaux relancés, visites de chefs d’Etats comme Emmanuel Macron la semaine dernière, croissance et création d’emploi en forte augmentation. Plusieurs grands médias dans le monde ont « élu » Abiy Ahmed comme l’homme de l’année 2019.

Même les Occidentaux en sortiront plus heureux car la gestion des flux migratoires repose avant tout sur la démocratisation (et donc le mieux-vivre) des pays d’où partent les migrants. Parions sans prendre de risque que le flux des migrants éthiopiens va se tarir naturellement !

C’est que du bonheur d’être Ethiopien en 2019 !

 

Michel Taube

 

Directeur de la publication

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