Edito
09H03 - jeudi 11 avril 2019

Oui, le ridicule peut tuer [May et l’Union Européenne] bien avant Halloween le 31 octobre ! L’édito de Michel Taube

 

L’accord de la nuit à Bruxelles entre l’Union Européenne et Theresa May est un scandale politique ! Le fait de repousser pour la énième fois l’échéance du Brexit est une forme de négation insupportable du choix souverain exprimé par le peuple britannique en 2016 et une ridiculisation des 27 par un seul membre en instance de divorce ! C’est ridicule ! Comme nous l’écrivions hier, la peur d’un no-deal est en train de tuer ce qu’il restait d’once de dignité politique à l’Union Européenne. Et c’est un partisan de l’Union qui vous l’écrit !

Nous pensions hier qu’il serait impossible que les Britanniques participent aux prochaines élections européennes ! Eh bien, c’est fait. Ils l’ont fait : nos chefs d’Etats et de gouvernements ont osé accepter que le Royaume Uni participe aux élections européennes fin mai. La Grande-Bretagne veut quitter l’Union et voilà qu’elle va participer à un vote démocratique européen qu’elle rejette ! La perfide Albion est de retour. Et son visage, c’est Theresa May !

Les Français n’enverront donc que 74 députés à Strasboug au lieu de 79. Certains candidats doivent blêmir !

Pire, cet accord ridicule va tuer l’Union Européenne ! Et peut-être ne sera-ce pas nécessaire d’attendre la nouvelle échéance du 31 octobre, date d’Halloween, et cet accord Barnier – May, impossible à lire, déjà rejeté à trois reprises par la Chambre des communes, pour que le Brexit crée un effet domino.

Les populistes et autres démagogues vont se sentir pousser des ailes ! Et les Européens vont les encenser dans les urnes aux prochaines élections européennes. Le risque d’un Parlement européen majoritairement eurosceptique grandit à vue de nez !

Je ne serais pas étonné qu’à Londres Theresa May ne tombe enfin dans les jours qui viennent. Ce serait mieux qu’une alliance contre-nature avec les travaillistes de Jeremy Corbyn, un autre speciman de prétendu dirigeant en-dessous de tout.

Quant à Emmanuel Macron qui avait affirmé une position de fermeté ces dernières semaines face au Brexiteurs, le président de la République a fini par accepter cette nuit un accord mi-chêvre mi-chou qui risque d’enterrer les rêves de grandeur européenne qu’il prône depuis son élection !

Triste nuit pour l’Europe.

 

Michel Taube

Directeur de la publication