L’équipe de France de foot féminine de Wendie Renard et Eugénie Le Sommer vient de remporter son dernier match amical contre le Danemark avant le grand saut dans le Mondial qui se tiendra dans notre douce France du 7 juin au 7 juillet.
Nous sommes au printemps mais déjà nous sentons une certaine ébullition, celle qui accompagne tous les grands événements sportifs : la coupe du monde féminine est bientôt là ! L’impatience est palpable, tous les aficionados du foot ont hâte d’en découdre !
Le foot féminin a sa coupe du monde ! Cette compétition féminine prend de plus en plus d’ampleur grâce à ce formidable changement qui s’opère dans nos sociétés. Le football féminin est enfin pris au sérieux !
La FIFA et l’UEFA ont décidé de faire du football féminin une vitrine d’excellence et de parité. Non, le foot au féminin ne sera plus le parent pauvre du ballon rond. Il suit toutes ces petites révolutions en faveur des femmes qui se sont déjà opérées dans d’autres milieux comme les arts ou l’économie. Place aux femmes !
Les instances sportives internationales suivent le pas de ce mouvement mondial : les femmes doivent être présentes dans toutes les strates de la scène sportive et participer aux décisions. La France a pris la mesure des choses avec deux ministres successives en charge du sport, Laura Flessel et Roxana Maracineanu. Marie-Georges Buffet avait montré la voie de 1997 à 2002.
Mais, il reste encore beaucoup à faire au niveau des salaires ou du sponsoring.
Différences de salaires entre hommes et femmes
Au sein de l’hexagone, et en croissant plusieurs sources,les femmes évoluant en division 1 touchent en moyenne 4 000 € . Un joueur de foot masculin, lui, touche en moyenne de 15 à 30.000 € par mois selon les clubs, voire beaucoup plus dans les plus dotés (130 000 € à l’Olympique Lyonnais et 750 000 € au PSG).
L’ancienne internationale Laure Boulleau, arrière latérale gauche du Paris Saint-Germain et aujourd’hui consultante chez Canal +, percevait environ 12 000 € par mois en 2017. Lors de cette même saison, l’Américaine Alex Morgan, considérée comme la meilleure joueuse du monde, gagnait par exemple 30 000 € brut par mois à l’Olympique Lyonnais. Le salaire de Neymar est estimé à… 3,6 millions brut par mois !
Ceci dit, des clubs, à l’image de l’Olympique Lyonnais, œuvrent depuis des décennies pour changer la donne. A Lyon, le salaire moyen des joueuses à l’année à la fin 2017 était de 162 000 €. Pour le PSG, il était seulement de 127 000 €. C’est donc aussi une question de bon vouloir des décideurs et des dirigeants du foot.
Ces disparités, on les retrouve également en sélection :les primes offertes aux femmes sont moindres comparativement à celles des hommes. Certes, ces derniersgénèrent beaucoup plus de revenus pour les droits télévisés, ou le marketing lié au football.
Exemplaire Norvège
C’est là que la Norvège bat la France. Et très largement ! Les footballeuses norvégiennes toucheront désormais autant que leurs homologues masculins pour évoluer sous le maillot de la sélection nationale, en vertu, selon Ouest France, d’un accord signé vendredi entre la Fédération norvégienne et l’association représentant les joueurs (Niso). La sélection féminine norvégienne disposait de 3,1 millions de couronnes (330.000 euros) par an, soit moins de la moitié de la somme accordée aux hommes (6,55 millions de couronnes).
Désormais, par cet accord, la Fédération norvégienne va quasiment doubler le montant accordé aux femmes pour le porter à 6 millions de couronnes tandis que les hommes, eux, ont consenti une baisse de 550.000 couronnes de leurs émoluments annuels, ramenés à 6 millions également.
La Fédération norvégienne qui a pris au sérieux cet enthousiasme des citoyennes pour le foot, a mis en place une véritable politique pour les encourager dans leur pratique. C’est le seul pays qui a fait du sport en général et du football en particulier un vecteur d’égalité. Heureuses les footballeuses norvégiennes qui déplacent des foules dans leur pays et qui sont aussi connues et applaudies que les footballeurs.
Il faudrait donc instaurer une visibilité plus grande dans les médias pour lesfemmes. Le grand public connaît tous les noms des grands footballeurs, très peu ceux de leurs homologues féminines. Justement, France Télévisions avait pris tout le monde de court lors du dernier mondial du football féminin en 2015, en proposant des matchs à ses téléspectateurs. Orelle avait noté une augmentation significative de ses audiences. La presse y gagnerait donc en prestige.
Enfin, dans les clubs, les adhérentes sont de plus en plus nombreuses. Cet engouement doit finir par profiter aux artistes qui font le spectacle.
Le changement est en route mais il lui faut des moyens encore plus ambitieux…
Bilal Nedman
Chroniqueur Esprit sports