Du 21 juin au 19 juillet se tiendra la Coupe d’Afrique des Nations 2019 en Egypte. Cette 32ème édition de la CAN se distingue des précédentes : 24 équipes y prendront part, contre 16 auparavant. Mais ce « renouveau » masque difficilement les sempiternelles affaires de corruption qui gangrènent cette compétition continentale, et plus globalement le football africain.
Ah la CAN ! Son ambiance festive, ses stades tout en couleurs et ses stars qui font le bonheur des plus grands clubs européens, comme Mohamed Salah (Egypte) et Sadio Mané (Sénégal) à Liverpool pour ne citer qu’eux… Et cette édition 2019 en Egypte, qui arrive dans moins de deux mois, nous fait saliver d’avance ! L’Egypte de Mo Salah, qui évoluera à domicile et qui compte déjà sept couronnes continentales à son palmarès, sera bien sûr particulièrement suivie pour peut-être succéder au Cameroun de Vincent Aboubakar. Le Cameroun qui ne sera pas non plus en reste, tout comme le Sénégal de Sadio Mané.
D’autant que cette année, la CAN fait peau neuve avec une formule à 24 équipes, semblable à la nouvelle formule de l’Euro : à savoir six poules de quatre équipes avec les deux premières équipes de chaque poule qualifiées pour les 1/8e de finale, ainsi que les quatre meilleurs troisièmes. Cette 32ème édition de la CAN sera donc placée sous le signe de l’innovation !
Derrière le renouveau, le spectre de la corruption…
Innovante la CAN 2019 ? Enfin seulement d’un point de vue fonctionnel… On n’oublie pas que cette édition égyptienne était à l’origine… camerounaise. Et que le Cameroun s’en est vu retirer l’organisation l’année dernière par la CAF. La cause : de trop grands retards dans la construction des stades et des infrastructures, sur fond de surfacturations, pots-de-vin et corruption.
Car derrière ces retards irrattrapables dans la construction des stades et des infrastructures se cachaient des marchés conclus « de gré à gré », sans aucun respect des procédures, une volonté des différentes parties prenantes de se répartir ces marchés « entre copains », ce qui aura considérablement ralenti les travaux.
On le sait tous, le football africain (mais pas que l’Afrique, loin s’en faut) traîne depuis trop longtemps le boulet de la corruption. Le Maroc s’était vu retirer la CAN 2015 sous prétexte de risque de crise d’Ebola.
L’année dernière, la Confédération africaine (CAF), par la voix de son nouveau président Ahmad Ahmad, avait garanti que des efforts considérables seraient faits depuis son élection en 2017 pour lutter contre la corruption en Afrique. La CAN 2019 en Egypte marquera-t-elle le début d’une nouvelle ère ? Rien n’est moins sûr, quand on sait que la CAF a confié en décembre dernier l’organisation de la CAN 2021… au Cameroun.
Bilal Nedman
Journaliste, chroniqueur « Esprit sports »