Le secret de son élégance ? La discrétion, tout simplement. Anouk Aimée ne s’épanche pas. Projetée dans le monde sur des milliers d’écrans au cours de sa longue carrière, elle ne s’est jamais exposée à la curiosité. Nous savons si peu d’elle. Mais nous savons l’essentiel : son engagement, jamais trahi, envers le septième art.

(Photo by Sébastien BERDA / AFP)

Des réalisateurs mythiques, Fellini, Duvivier, Risi, Carné, Leone… l’avaient déjà dirigée dans des œuvres non moins mythiques, telles que Huit et demiou La Dolce Vita. Pourtant c’est Un Homme et une Femme, film d’un Claude Lelouch alors encore inconnu, qui l’a propulsée sur la scène du cinéma mondial. Ce rôle lui a valu le Golden Globe, cru 67, de la meilleure actrice, une nomination aux Oscars et une place à Hollywood.

Mais Anouk, la bien-nommée – ce n’est pas un hasard : Prévert l’a lui-même baptisée –, n’incarne pas seulement une femme, celle d’une rencontre magique sur une plage de Deauville, elle incarne LA femme. De chair et de passion, de rêve et d’abandon. D’insoumission. Elle incarne toute la femme. Entière. Originelle. Entre Eve, notre mère, et Lilith, notre sœur, Anouk Aimée n’a pas choisi.

Ainsi, samedi dernier à Cannes, la grâce de son sourire nous a encore fait chavirer, lorsqu’elle est apparue au pied de l’escalier du palais des Festivals. À quatre-vingt-sept ans ! Le temps a encore creusé le mystère de son regard, sublimé sa féminité. Le temps a parfait sa beauté. Et c’est avec bonheur que nous la retrouvons, dès aujourd’hui 22 mai, au côté de son partenaire, Jean-Louis Trintignant, et sous la caméra bienveillante de Lelouch, dans Les plus belles années d’une vie pour découvrir ce qui demeure, cinquante-trois ans plus tard, d’un amour éphémère, à nos yeux éternel.

Catherine Fuhg

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