Dans les élevages industriels et les abattoirs, sur les bateaux de pêche (dont celle à la baleine), dans les arènes de tauromachie ou les laboratoires, on torture, on massacre avec une indifférence d’autant plus inconcevable et inadmissible que le soir venu, on entretient avec son chien ou son chat une relation d’affection qui n’existe que parce qu’ils sont « des êtres vivants doués de sensibilité », dixit l’article 515-14 du code civil.
Opinion Internationale est pleinement engagé, à travers la rubrique « L’avis des bêtes » appelée à se développer, dans ce combat contre toutes les formes de maltraitance animale, qui ternissent la dignité de l’Homme, nuisent à sa propre santé, participent à la dégradation de l’environnement.
Michel Taube et Raymond Taube
Les Milléniums et leurs réseaux sociaux auront pu mobiliser la société française et permettre à des pionniers tel maître Xavier Bacquet, avocat au barreau de Paris, de faire bouger les lignes depuis plus de vingt ans, et ainsi de permettre une meilleure prise en compte de la souffrance animale par la justice.
Ce qui, il y a vingt ans, était considéré comme une problématique « exotique » est devenu aujourd’hui un enjeu majeur, les consciences se sont enfin réveillées. Le vivant sous toutes ses formes doit être respecté, l’animal de plus fort.
Cette évolution de la société française réagit au diapason du monde occidental sur un phénomène de société signifiant, comme une prise de conscience à relier à cette vague de véganisme que l’on observe, entre autres, dans cette nouvelle génération.
Elle s’intéresse aux conditions d’élevage, de transport, d’abattage et visionne de nombreuses vidéos qui circulent désormais sur le net et interpellent.
Nous ne pouvons que nous féliciter de ce besoin de s’informer dans un domaine longtemps resté négligé, parent pauvre du droit, et qui touche aussi bien à l’alimentation qu’à la cosmétique, l’habillement ou aux filières de l’agriculture concernées.
Ainsi, depuis 2015 et l’article 515-14 du code civil, grâce au travail de fond de la Fondation 30 Millions d’Amis, et de députés à l’écoute comme Jean Glavany à l’époque, le droit français définit les animaux comme « des êtres vivants doués de sensibilité » et non plus comme de simple « meubles ». C’est un premier pas vers une reconnaissance espérée à un troisième titre à part entière, des « animaux », avec un statut spécifique, par le législateur.
Ce pas, lui décisif, viendrait compléter un arsenal déjà existant sur la sanction des actes de maltraitance, cruauté, sévices graves et abandon mis en place par la loi du 6 janvier 1999.
La prise en considération de la souffrance animale devient donc un sujet de société. Nos dirigeants en sont conscients bien que pris entre les feux de lobbying paradoxaux.
Nul doute pourtant que le sens de l’histoire donnera raison à la vie : fortes du soutien qu’elles rencontrent auprès de l’opinion publique, les associations de protection animale sont plus que jamais aux avants postes du respect de la condition animale.
Anne-Carole Nilsson
Consultante scientifique