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10H59 - jeudi 11 juillet 2019

Taxe GAFA, échec d’Arianespace, fin de la Coccinelle, Vincent Lambert : l’actualité du 11 juillet en 4 photos

 

Décollage d’une fusée Vega, le 5 décembre 2016 à Kourou, en Guyane française – CNES/AFP/Archives / Handout

Premier échec du lancement d’une fusée Vega, lanceur léger d’Arianespace

Le lancement d’une fusée Vega, qui devait mettre en orbite un satellite militaire pour le compte des Émirats arabes unis, a échoué dans la nuit de mercredi à jeudi depuis la Guyane, a annoncé Arianespace.

C’est un premier échec après quatorze lancements réussis de Vega, le lanceur léger d’Arianespace, depuis le début de son exploitation au Centre spatial guyanais en 2012.

« Environ deux minutes après le décollage (…) une anomalie majeure s’est produite, aboutissant à la perte de la mission. Au nom d’Arianespace, je souhaite présenter nos plus profondes excuses à nos clients pour la perte de leur chargement », a déclaré à Kourou la directrice exécutive d’Arianespace, Luce Fabreguettes.

« Les analyses de données sont en cours pour préciser les raisons de cet échec. Une commission d’enquête indépendante sera mise en place dans les heures qui viennent », ajoute Arianespace dans un communiqué.

La retransmission vidéo du lancement a montré qu’après deux minutes, la trajectoire a commencé à dévier de la normale, puis s’est nettement « dégradée », selon le terme d’Arianespace.

« Cet échec de Vega nous rappelle une fois encore que nous faisons un métier difficile, où la frontière entre le succès et l’échec est extrêmement ténue », a déploré Jean-Yves Le Gall, le président du CNES, l’agence spatiale française.

« Il est d’autant plus inattendu qu’il intervient après 14 succès qui avaient démontré la maturité de ce système de lancement. Nos équipes vont immédiatement se remettre au travail pour analyser, comprendre et corriger les causes de cette défaillance afin que nous puissions repartir en vol dans les meilleurs délais », a-t-il ajouté dans un communiqué.

 


 

AFP/Archives / LOIC VENANCE, Josh Edelson, STR, Emmanuel DUNAND

Géants du numérique : la taxe « à la française » définitivement adoptée malgré la menace américaine

Inspirée d’un projet européen avorté, une taxe « à la française » sur les géants du numérique a été adoptée jeudi au Parlement, sur fond de tensions avec les Etats-Unis qui menacent la France de représailles.

Après un ultime vote à main levée du Sénat, la France est « le premier Etat à introduire en Europe une taxation » des Gafa (Google, Amazon, Facebook et Apple) et autres Meetic, Airbnb, Instagram ou encore Criteo, a affirmé le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.

Décidé à faire pression, Washington avait annoncé la veille avoir lancé une enquête sur les effets de cette taxe mise en place unilatéralement par la France dans l’attente d’un accord au niveau international. En fonction des conclusions auxquelles elle aboutit, cette enquête pourrait entraîner des mesures de représailles.

Une menace qui a provoqué l’ire de Bruno Le Maire : « Entre alliés, nous pouvons et nous devons régler nos différends autrement que par la menace », a-t-il lancé devant les sénateurs, soulignant que c’est « la première fois » dans l’histoire des relations bilatérales que l’administration américaine décide d’ouvrir une enquête sous l’article de la loi du commerce dit « Section 301 ».

Pour M. Le Maire, la mise en place de la taxe française doit être pour les Etats-Unis une incitation « à accélérer encore les travaux sur une solution internationale de taxation du numérique à l’échelle de l’OCDE ».

« Nous aurons d’ici 10 jours le G7 des ministres des Finances, qui se tiendra à Chantilly, le secrétaire américain au Trésor sera présent. Accélérons les travaux au niveau international, trouvons une solution commune, trouvons une solution au niveau de l’OCDE et passons par des accords plutôt que par des menaces », a insisté le ministre.

 


 

Le dernier exemplaire de la mythique Coccinelle de Volkswagen sorti de son usine de Puebla, le 10 juillet 2019 au Mexique – AFP / JUAN CARLOS SANCHEZ

Au Mexique, clap de fin pour la Coccinelle 

Mariachis, applaudissements et émotion: le tout dernier exemplaire de la mythique Coccinelle de Volkswagen est sorti mercredi de son usine mexicaine de Puebla (centre), mettant un point final à une épopée de sept décennies qui a marqué l’histoire de l’automobile.

Au son des mariachis jouant un classique mexicain et après avoir roulé quelques mètres sous les applaudissements, la voiture de couleur bleu métallisé a été immortalisée par les objectifs. Elle était entourée par les ouvriers de ce site qui a produit, depuis 1997, plus de 1,7 million de « New beetle » (en anglais on l’appelle « scarabée »).

« Gracias Beetle », pouvait-on lire sur les t-shirts des travailleurs de l’usine, qui ont assemblé cet ultime exemplaire de la « Final Edition » en sept heures.

« C’est toujours triste, c’est une partie de nous. C’est (le résultat de) notre travail quotidien pour obtenir le meilleur résultat. Oui, on est fier », a déclaré Francisco Bueno, un des salariés, présent depuis 25 ans dans cette usine.

Les 65 dernières Coccinelles de l’histoire, numérotées d’1 à 65 pour faire référence aux 65 années de présence de Volkswagen au Mexique, ne seront vendues que sur internet et au prix de 21.000 dollars (environ 18.500 euros).

« La perte de la Coccinelle après trois générations et près de sept décennies (au Mexique), doit provoquer une large palette d’émotions », a déclaré pendant la cérémonie Steffen Reiche, le PDG de Volkswagen au Mexique.

L’annonce de l’arrêt avait été faite en septembre 2018 par le groupe. Le constructeur, qui se remettait à peine aux Etats-Unis du scandale retentissant des moteurs truqués pour masquer le taux de pollution, disait vouloir se concentrer sur les voitures familiales plus grandes et sur les véhicules électriques.

La « New beetle », sortie en 1997, n’avait presque plus rien en commun avec le grand ancêtre voulu par Hitler et né du génie automobile de Ferdinand Porsche, dont la production a commencé en 1938 et s’est achevée en 2003.

Ni avec la voiture de prédilection de la jeunesse des années 1960 et 1970 incarnant la génération « Peace and Love » et sa soif de liberté, qui se traduisait souvent par des « Käfer » (coccinelle en allemand) multicolores et couvertes de dessins d’immenses fleurs.

Pourtant restait le trait essentiel : la bonhommie venant de la rondeur de sa silhouette, immédiatement reconnaissable même dans les modèles les plus récents. Et bien sûr les phares, faisant immanquablement penser à deux grands yeux sur un visage au sourire bienveillant.

L’original avait pourtant commencé par un passé guerrier en transportant des soldats de la Wehrmacht pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ce n’est qu’en 1945 qu’elle sera produite en masse dans une Allemagne occupée par les Alliés et deviendra véritablement la « voiture du peuple » ou Volkswagen en allemand.

Robuste, facile d’entretien, mais en même temps performante : elle part peu à peu à la conquête du monde et il n’y a guère d’endroits où les pneus de la Coccinelle n’ont pas laissé leurs traces.

La véritable consécration vient dans les années 1960. Le Beatle John Lennon fait sienne la petite voiture aux courbes arrondies et Andy Warhol la transforme en icône pop art, déclinant sa photo sur le modèle de sa fameuse « Marylin ».

En 1968, Walt Disney en fait une star du grand écran avec « Un amour de Coccinelle », qui met en scène les aventures d’une très humaine auto « Herbie ». Les ventes aux Etats-Unis s’envolent : au sommet de sa gloire, elle est conduite par quatre millions d’Américains.

Vendue dans le monde entier grâce à sa réputation de solidité, de simplicité mécanique, et son prix raisonnable, son succès s’essouffla finalement dans les années 1970 et Volkswagen arrêta sa production en Europe en 1978.

La « Cox » finit par accuser le poids des années. Trop gourmande en carburant, une tenue de route fantaisiste, un freinage un peu trop discret et une concurrence — y compris chez VW – avec la Golf.

Au Mexique, la « Vocho », comme on la surnomme, fut cependant si populaire que VW ouvrit en 1964 une usine de fabrication de la voiture.

La New beetle, qui entre désormais dans l’histoire de l’automobile, a connu un grand succès sans jamais accéder au statut de légende de son ancêtre.

 


 

Vincent Lambert, en état végétatif depuis près de onze ans, est mort

L’épilogue d’une affaire hors normes: Vincent Lambert, patient en état végétatif depuis presque onze ans, est décédé jeudi au CHU de Reims, un peu plus d’une semaine après l’arrêt de ses traitements, un cas devenu le symbole du débat sur la fin de vie en France.

« Vincent est décédé à 8H24 ce matin » au centre hospitalier de Reims, a précisé à l’AFP François Lambert, neveu de cet ancien infirmier de 42 ans, devenu tétraplégique en 2008 à la suite d’un accident de la route.

« Nous étions préparés à le laisser partir », a ajouté François Lambert, qui a a obtenu l’information du médecin traitant de Vincent.

Joint par l’AFP, Jean Paillot, l’un des avocats des parents Viviane et Pierre Lambert, a confirmé cette information, indiquant que « l’heure était désormais au recueillement » et que les parents s’exprimeraient plus tard « s’ils le souhaitent ».

Mardi 2 juillet, le docteur Vincent Sanchez, chef de service de soins palliatifs du CHU de Reims, avait engagé un nouvel arrêt des traitements, effectif depuis le mercredi 3 au soir, de ce patient de 42 ans, processus rendu possible le 28 juin par la Cour de cassation. Outre l’arrêt de l’hydratation et de l’alimentation par sonde, le protocole médical prévoyait notamment une « sédation profonde et continue ».

Cette annonce met un terme à un long feuilleton judiciaire et médiatique qui a vu la famille de Vincent Lambert se déchirer.

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