Défense : la France va se doter d’un commandement de l’espace
Le président français Emmanuel Macron a annoncé samedi la création d’un commandement dédié à l’espace, essentiel aux opérations militaires mais devenu un champ de confrontation entre puissances, lors d’un discours à la veille du défilé du 14 juillet.
Devant la communauté militaire rassemblée à l’hôtel de Brienne, siège du ministère des Armées, le chef de l’Etat a promis dans la foulée que « l’effort budgétaire pour notre défense sera tenu », en référence à la Loi de programmation militaire 2019-2025 qui prévoit une hausse conséquente de l’enveloppe allouée aux armées, dont certains craignent qu’elle ne soit pas respectée au final.
« Pour assurer le développement et le renforcement de nos capacités spatiales, un grand commandement de l’espace sera créé en septembre prochain » au sein de l’armée de l’Air qui « deviendra à terme l’armée de l’Air et de l’Espace », a déclaré le chef de l’Etat lors de la traditionnelle réception donnée par le ministère des Armées à la veille de la parade sur les Champs-Elysées.
Qualifiant l’espace de « véritable enjeu de sécurité nationale, par la conflictualité qu’il suscite », Emmanuel Macron avait assuré l’an dernier vouloir doter la France d' »une stratégie spatiale de défense ». Celle-ci est désormais prête, a-t-il affirmé samedi.
« La nouvelle doctrine spatiale et militaire qui m’a été proposée par la ministre (des armées Florence Parly, ndr), que j’ai approuvée, permettra d’assurer notre défense de l’espace et par l’espace », a-t-il souligné.
« Nous renforcerons notre connaissance de la situation spatiale, nous protègerons mieux nos satellites, y compris de manière active », a-t-il assuré en affirmant que « les nouveaux investissements indispensables seront décidés », tout en laissant le soin à Mme Parly d’annoncer prochainement plus en détail la traduction concrète des orientations stratégiques présidentielles.
Macron célèbre l’Europe de la défense au défilé du 14 juillet
Emmanuel Macron a présidé dimanche sur la célèbre avenue parisienne des Champs-Elysées les festivités du 14 juillet, placées cette année sous le signe de la coopération militaire européenne, une cérémonie qui a débuté par des sifflets à son passage.
Le président français, dont c’était le troisième défilé de fête nationale depuis son élection en mai 2017, a descendu les Champs-Elysées à bord d’un command car aux côtés de son chef d’état-major. De nombreux sifflets ont retenti à son passage, alors que le chef de l’Etat est confronté depuis plusieurs mois au mouvement de contestation des « gilets jaunes ».
Le chef des armées françaises a ensuite assisté au spectacle depuis la tribune présidentielle installée place de la Concorde, en compagnie de plusieurs dirigeants européens, dont la chancelière allemande Angela Merkel.
Face au Brexit et au relâchement des liens transatlantiques sous l’ère Trump, Emmanuel Macron a fait de l’Europe de la défense l’un de ses thèmes de prédilection, jugeant crucial pour le Vieux continent d’accroître son autonomie stratégique, en complément de l’Otan.
Devant la foule massée au coeur de la capitale, le champion du monde de jet-ski français Franky Zapata a offert un époustouflant spectacle futuriste en volant debout, fusil en main, à plusieurs dizaines de mètres au-dessus des Champs-Elysées sur son « Flyboard », un engin de son invention.
Le « Flyboard », plateforme volante propulsée par cinq réacteurs à jet d’air, intéresse les forces spéciales françaises pour « différentes utilisations, par exemple une plateforme logistique volante ou bien une plateforme d’assaut », selon la ministre des Armées, Florence Parly.
Sur les Champs-Elysées, des ballons jaunes et des sifflets pour Macron
« Emmanuel Macron, on vient te chercher chez toi » : des dizaines de gilets jaunes, sans leur chasuble fluo mais armés de ballons et de foulards canari, ont copieusement hué le chef de l’Etat lors du défilé du 14 juillet.
Ils ne sont pas nombreux, au regard des milliers de badauds venus applaudir le défilé célébrant cette année la coopération militaire européenne, mais sont parvenus à être visibles. « C’est sûr, il a dû nous entendre », lance Stéphane, jean et casquette. « Ouais, mission accomplie », renchérit Samuel, une vingtaine d’années.
Une petite « victoire » qu’ils savourent alors que le mouvement de contestation sociale, qui a rassemblé jusqu’à 280 000 manifestants en novembre, s’est essoufflé ces dernières semaines.
Par petits groupes, militants « gilets jaunes » de la première heure, mais aussi sympathisants ou retraités révoltés, ils ont gagné les Champs-Elysées. Pas question d’avoir un gilet jaune, mais certains sont parvenus à faire passer des ballons, gonflés à la hâte, foulards et bouts de carton bricolés en pancarte.
Au passage du président de la République, ils ont sorti les sifflets et donné de la voix: « Gilets jaunes ! Ça va péter ! », « Emmanuel Macron, on vient te chercher chez toi ».
Un petit groupe descend puis remonte l’avenue en chantant: « On est là, même si Macron ne veut pas, pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur, nous on est là ».
Dès le début du défilé, des figures emblématiques du mouvement de contestation ont été interpellées: Jérôme Rodrigues, ancien commerçant érigé en symbole des « violences policières » depuis la perte de son oeil droit en janvier, et Maxime Nicolle, dit « Fly Rider » pour sa passion des motos, ont été placés en garde à vue pour « organisation d’une manifestation illicite », a-t-on appris auprès du parquet.
Au total, 152 personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre en marge du défilé, a indiqué la préfecture de police à l’AFP en début d’après-midi. « C’est de l’acharnement », a lâché un jeune homme après avoir vu les CRS embarquer plusieurs de ses amis après de brèves échauffourées avec la police. Arié Alimi, l’avocat de Jérôme Rodrigues, a dénoncé à l’AFP des « interpellations d’opposants politiques ».
Amende record de 5 milliards de dollars pour Facebook
Facebook va devoir verser une amende record de 5 milliards de dollars infligée par un régulateur américain pour les manquements du premier réseau social au monde en matière de protection des données personnelles, affirment plusieurs médias vendredi. L’accord à l’amiable, dont aucun détail n’a filtré, devrait aussi comporter des restrictions sur la façon dont Facebook utilise les données personnelles, indique le Wall Street Journal, qui a le premier fait état de la décision du régulateur.
Le ministère de la Justice doit encore donner son feu vert à cet accord, adopté par les commissaires de l’agence de régulation fédérale (FTC) par 3 voix contre 2, indique le quotidien des affaires, citant une source proche du dossier.
La Bourse a applaudi des deux mains : l’action a atteint son plus haut de l’année pour finir à près de 205 dollars.
Les investisseurs estiment sans doute que les restrictions ne seront pas trop sévères, comme semble l’indiquer l’opposition de deux commissaires démocrates à la décision alors que les trois républicains ont voté pour. C’est en tout cas l’interprétation de l’association de défense des consommateurs Public Knowledge.
« Nous ne connaissons pas encore les aspects essentiels du règlement à l’amiable: est-ce que Facebook doit procéder à des changements dans son +business model+ ou dans sa façon de faire des affaires? », a souligné Charlotte Slaiman, chargée de la concurrence au sein de l’association.
Le ton était plus positif au Center for Democracy and Technology: « Cette amende record montre l’importance de la régulation des données à l’ère du numérique. La FTC a ainsi averti toutes les entreprises qu’elles devaient protéger l’information privée », a souligné Nuala O’Connor, présidente de cette ONG de défense des libertés en ligne.