Opinion Internationale recevra demain Jean-Luc Fugit pourun entretien tour d’horizon de l’actualité politique dans l’Hebdo Opinion Internationale n°2 (inscrivez-vous !).
Jean-Luc Fugit est député LaREM du Rhône, Président du Conseil National de l’Air depuis juillet 2018 et membre de divers organismes à vocation environnementale. Il est aussi le rapporteur du titre III de la Loi d’orientation des Mobilités, la fameuse LOM défendue par Elisabeth Borne, ministre des transports. Son engagement est celui d’une écologie réaliste et non dogmatique, permettant d’opérer une transition sans brutalité, afin qu’elle soit acceptée par le plus grand nombre, en particulier les plus défavorisés.
Jean-Luc Fugit, Monsieur Mobilité de la majorité parlementaire, est parfaitement conscient que l’heure n’est plus aux grandes tirades. Il y a urgence, ce qui implique d’agir sur de nombreux terrains, voire sur tous les terrains, au-delà des questions de mobilité.
Mais celles-ci sont particulièrement importantes, non seulement parce qu’elles génèrent un fort volume de CO2 qui impacte directement le niveau de pollution et le réchauffement climatique, mais aussi parce que la mobilité est indissociable de l’activité économique et de la liberté de déplacement des citoyens, comme l’illustre la genèse du mouvement des Gilets jaunes. Si rouler est indispensable, encore faut-il rouler propre. Or les transports motorisés sont à l’origine de 63 % des oxydes d’azote et 25 % des particules fines PM2,5 que nous respirons, avec pour corollaire une pollution de l’air à l’origine de 67 000 décès prématurés par an en France. S’y ajoute le fait que les transports sont à l’origine de 30% des émissions de gaz à effet de serre enregistrées en France. L’argument consistant à renvoyer la responsabilité de la pollution atmosphérique à plus pollueur que les automobilistes, pour refuser de prendre des mesures courageuses, car indispensables, n’est aujourd’hui plus recevable.
Dans la fameuse loi LOM portée par Elisabeth Borne, ministre des transports, et qui sera définitivement adoptée en septembre prochain, Jean-Luc Fugit a proposé avec succès des amendements prévoyant notamment, d’ici à 2040, la fin de la vente des voitures particulières et des véhicules utilitaires légers neufs utilisant des énergies fossiles. Dix ans plus tard, le secteur des transports terrestres devra même être totalement décarboné.
Pour atteindre cet objectif, Jean-Luc Fugit entend mettre en œuvre des actions concrètes : outre le changement complet du parc automobile, il entend développer les Zones à Faibles Émissions « Mobilité » dans les zones les plus polluées, obliger les entreprises, les collectivités et l’État à acquérir des véhicules à faibles émissions lors du renouvellement annuel de leur flotte, instaurer un « droit à la prise » dans les copropriétés et les parkings, ou encore développer le biogaz dans les transports. Bien entendu le vélo est appelé à occuper une place de choix dans l’espace urbain, grâce à différentes mesures comme l’apprentissage, à l’école primaire, de l’usage du déplacement à vélo en sécurité, la création d’un registre d’identification des vélos pour lutter contre le vol, la création de stationnements sécurisés notamment à proximité des gares, ou l’instauration d’emplacements réservés pour l’emport de vélos à bord des trains et des autocars.
La transition énergétique ne pourra faire l’économie d’une transition des mentalités, raison pour laquelle Jean-Luc Fugit souhaite également promouvoir des mobilités actives ou partagées lors des publicités dans les médias pour la vente des véhicules.
Michel Taube et Raymond Taube, Rédacteur en chef d’Opinion Internationale, directeur de le l’IDP – Institut de Droit Pratique