Et si Thomas Pesquet emmenait les grands de ce monde dans l’espace ? Petit édito de politique fiction cinquante après le premier pas de l’homme sur la lune…
« Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité ». Les premiers mots de Neil Amstrong posant le premier pied humain sur la lune passèrent instantanément à la postérité. L’exploit fut évidemment technologique, d’autant plus qu’un simple smartphone d’aujourd’hui est infiniment plus puissant que toute la machinerie informatique qui assista les astronautes de 1969.
Mais finalement, dans l’immensité de l’espace, ce petit caillou à quelques jours de voyage de la terre relève plus de la traversée de la Manche que de celle de l’Atlantique. Et au moins, ceux qui avaient traversé l’Atlantique avaient découvert l’Amérique, et non un désert poussiéreux et inhospitalier.
Que faire sur la lune ? Rien, en réalité. D’ailleurs, quelques missions Apollo plus tard, plus personne ne s’y est intéressé, si ce n’est pour l’envoi de quelques robots. Donald Trump a bien annoncé le retour des Américains sur la lune, comme une expédition nationaliste en banlieue de la terre ! L’étape suivante serait plutôt mars, dont rêve un Donald Musk ou un Thomas Pesquet, et dont la conquête serait facilitée par l’installation d’une base lunaire. Mais même cet objectif n’emballe guère l’adepte de romans et de films de science-fiction. On veut du trou noir, de la Guerre des étoiles, de l’Alien, du Terminator, de l’E.T. On veut voyager vers l’infini et au-delà, comme dans l’extraordinaire film de Stanley Kubrick, 2001 l’Odyssée de l’espace, sorti un an avant la mission Apollo 11.
Un grand pas pour l’humanité…
Et pourtant, le premier pas de Neil Amstrong fut une déflagration psychique à l’échelle planétaire. En ce sens, il fut un grand pas pour l’humanité. De Jules Vernes à Pink Floyd, la lune alimenta les rêves, les fantasmes et quelques-unes des plus belles créations artistiques. Nous, petits terriens, sommes allés nous balader et même conduire (une voiture électrique bien sûr !) sur un autre astre, parce qu’il est dans notre nature de reculer toujours notre horizon. Cet état d’esprit explique au moins partiellement toutes nos conquêtes et même la colonisation spatiale.
D’ailleurs, coloniser l’espace est bien un fantasme qui deviendra un réel objectif si la technologie le permet. Et peut-être le permettra-t-elle un jour.
En octobre 2017, de passage à Paris, le Thomas Pesquet russe, Oleg Novitski, nous confiait : «Nous partageons tous l’avis que le monde irait bien mieux si chacun pouvait aller un peu dans l’espace et comprendre la réalité des choses. Il faudrait emmener tous les politiciens dans l’espace. En effet, dans l’espace, nous sommes obligés et contraints, mais avec plaisir, de montrer les capacités réelles de la coopération entre les humains de divers pays, de diverses ethnies et religions. »
Envoyons donc Trump, Poutine, Jinping, Modi et les autres grands de ce monde dans l’espace et sur la lune notamment et ils en reviendront peut-être déterminés à résoudre tous les problèmes de la Terre. On peut toujours rêver en ce cinquantenaire d’un petit pour l’homme…
Michel Taube