La dénomination d’unités yéménites spéciales, dites de la « La ceinture de sécurité », formées et équipées par les Emirats Arabes Unis, pourrait prêter à calembour si elle ne cachait des pratiques d’une grande brutalité dont le Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme n’a pas manqué de s’alarmer. Ces exactions commises sous la férule des Emirats dans le sud du Yémen, à l’encontre des Yéménites originaires du nord, n’ont rien d’humaniste.
Dans un communiqué, Ravina Shamdasani, porte-parole de l’agence de l’ONU, rapporte « de multiples sources d’informations sur des arrestations, des détentions arbitraires, des déplacements forcés, des agressions physiques et des harcèlements, ainsi que sur des pillages et des actes de vandalisme », autant d’actes prohibés par le droit international. Selon la porte-parole, il s’agirait de représailles aux attaques de jeudi et vendredi derniers à Aden et dans la province d’Abyane, qui ont fait 68 morts, en majorité des forces formées par les Émirats. Un arrière-goût de vengeance sur la population civile qui discrédite autant ses auteurs que ses initiateurs.
Le Premier ministre yéménite Maïn Abdel Malek Saïd avait dénoncé ces agissements, évoquant sur Twitter des « violations des droits de citoyens » et mettant en garde contre leurs conséquences sur l’unité du pays.
Rappelons que les Émirats arabes unis sont membres de la coalition menée par l’Arabie saoudite qui intervient au Yémen contre les rebelles Houthis venus du nord, soutenus par l’Iran, qui tiennent la capitale Sanaa.
Claudie Holzach