Manifestations à Hong Kong : deuxième journée de chaos à l’aéroport
L’aéroport de Hong Kong a connu mardi une deuxième journée de chaos avec la suspension ou l’annulation de centaines de vols du fait des manifestations pro-démocratie, le gouvernement local les accusant de précipiter la ville sur une voie « sans retour ».
Tandis que des dizaines de milliers de passagers étaient pénalisés par cette nouvelle action coup de poing des contestataires, la Chine a accentué la menace d’une intervention, au travers de vidéos diffusées par ses médias officiels montrant des forces se massant à la frontière de la région semi-autonome.
L’ex-colonie britannique traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à Pékin en 1997. Parti début juin du rejet d’un projet de loi hongkongais qui entendait autoriser les extraditions vers la Chine, le mouvement a considérablement élargi ses revendications pour dénoncer le recul des libertés et les ingérences de Pékin dans les affaires intérieures.
Au cinquième jour d’une mobilisation sans précédent à l’aéroport, les contestataires ont obstrué les allées et les passages conduisant aux zones d’embarquement des deux terminaux.
En réaction, les autorités aéroportuaires ont pris la décision d’annuler les procédures d’enregistrement pour tous les vols prévus à partir du milieu de l’après-midi.
Jacob, Aubert, Larrivé : chez LR, trois offres de sauvetage
Pour tenter de redresser un parti plongé dans une crise profonde, trois hommes ont officiellement déposé mardi leur candidature à la présidence des Républicains : un chiraquien historique, Christian Jacob, et deux quadragénaires ambitieux, Julien Aubert et Guillaume Larrivé.
Christian Jacob, le favori
Réputé favori, Christian Jacob revendique le soutien de la grande majorité des pontes du parti et les parrainages de près des deux tiers des députés LR, dont il dirige le groupe à l’Assemblée depuis 2010.
Âgé de 59 ans, l’ancien ministre de Jacques Chirac est un fin connaisseur de la machine LR – il était entré à la commission exécutive du RPR dès 1995 – et peut se targuer d’un certain sens de la négociation, déjà éprouvé lorsqu’il était président du Centre national des jeunes agriculteurs au début des années 90. Mais cet élu de Seine-et-Marne tient surtout pour principale qualité de ne nourrir aucune ambition présidentielle. La garantie, au moins provisoire, d’absence de querelle au sommet après celle ayant opposé en 2012 François Fillon et Jean-François Copé. Son programme? S’appuyer sur les dernières forces du parti: la majorité au Sénat et le maillage des élus locaux.
Julien Aubert, le souverainiste
Après une première tentative de candidature à la tête du parti en 2017, avortée faute de parrainages suffisants, l’élu du Vaucluse va désormais pouvoir compter ses troupes. Il a notamment reçu le soutien de Claude Goasguen et Gérard Longuet, et cite comme modèle « Philippe Séguin et Charles Pasqua ». Le condisciple d’Emmanuel Macron à l’ENA – il est âgé, comme le président, de 41 ans – avait créé son mouvement Oser la France en 2017, s’imposant comme l’un des représentants de la branche souverainiste de LR, opposée au fédéralisme européen mais également préoccupée de justice sociale et du rôle de l’État.
Élu de justesse en 2012 après le retrait d’une candidate frontiste, ce natif de Marseille, magistrat de la Cour des comptes, oppose ses « convictions gaullistes » à ses détracteurs qui l’accusent d’une certaine proximité avec le Rassemblement national dont le néo-gaullisme revendiqué est pour lui une « supercherie ».
L’un de ses anciens camarades à l’Assemblée, l’ex-député LR du Vaucluse Thierry Mariani, devenu eurodéputé RN, veut d’ailleurs croire qu’il sera « la surprise » de ce scrutin interne, comme l’avait été vingt ans plus tôt Michèle Alliot-Marie, élue à la tête du RPR face au favori d’alors Jean-Paul Delevoye. Pour réaliser ce tour de force, M. Aubert propose, à l’instar de ses deux concurrents, la suppression de la primaire, et de la remplacer, au choix, par un système de désignation par les militants et sympathisants ou par un collège électoral de conseillers nationaux et d’élus locaux.
Guillaume Larrivé, le libéral
Député de l’Yonne depuis 2012, cet énarque de la promotion 2002 s’est fait connaître du grand public à l’été 2018 en devenant le co-rapporteur de la commission d’enquête de l’Assemblée sur l’affaire Benalla, avant d’en claquer la porte en dénonçant des « pressions » de l’Élysée. Magistrat au Conseil d’État, M. Larrivé, âgé de 42 ans, s’est initié à la politique dans le cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur, puis comme directeur adjoint des cabinets ministériels de Brice Hortefeux. « Sorti du cimetière des technocrates » avec son élection à l’Assemblée (dixit M. Sarkozy), il intervient régulièrement sur les sujets régaliens, domaine dans lequel il prône un « réarmement ». Sur ce terrain comme sur les questions économiques, M. Larrivé, tenant d’une ligne « nationale et libérale », retient rarement ses coups contre le chef de l’État, ce « premier président post-national, au risque de la guerre civile ».
Pour la présidence de LR, il a notamment reçu le parrainage de l’ancien ministre de l’Économie Éric Woerth. Jamais à cours d’un anglicisme, M. Larrivé promet de « faire le job » s’il est élu à la tête du parti dont il veut faire non pas un « petit mouvement de protestation » mais « le grand mouvement populaire de l’après-Macron », tout en reconnaissant une situation « hyper compliquée pour les Républicains ».
Plomb de Notre-Dame : la décontamination du quartier démarre
Un container jaune et des tuyaux viennent d’être déposés à proximité de la rue de la Cité, annonçant mardi matin le début du nettoyage du plomb des rues avoisinant Notre-Dame.
Au bout du quai du Marché neuf, un camion semi-remorque vient de repartir après avoir débarqué du matériel lourd: deux containers, d’énormes bidons en plastique sombre, des tuyaux, divers pompes et appareils… Trois policiers veillent à ce que les touristes ne franchissent pas les barrières, alors qu’un guide raconte bruyamment à un groupe espagnol huit siècles de l’histoire de la cathédrale et qu’une touriste asiatique demande dans un anglais hésitant si elle peut rejoindre le parvis, où l’on apperçoit les tentes blanches, à cinquante mètres de là.
Egalement fermée par des barrières mardi matin, l’étroite rue du parvis de Notre-Dame. Les travaux qui débutent s’étaleront jusqu’au 23 août. Ils ont été délimités en phases et en zones. Au total 10 200 m² environ doivent être décontaminés par divers procédés. Deux sociétés ont été chargées de mener ces interventions.
Première phase: aspirer tout ce qui peut l’être sur l’asphalte de la rue de la Cité, puis un brossage avec un produit tensio-actif et enfin un rinçage à haute pression permettant une récupération immédiate des eaux par aspiration.
La zone 2 concernera l’ensemble du parvis ainsi que l’angle de la rue d’Arcole et de la rue du Cloître. Certains revêtements de diverses natures, autres que l’asphalte, nécessiteront des méthodes différentes de nettoyage.
Pour le granit, la pierre ou encore le travertin, un gel désincrustant dépolluant sera badigeonné à l’aide d’une brosse. Après un temps de séchage de trois jours, le gel solidifié sera retiré.
Aude : pollution dans la « vallée de l’arsenic », 38 enfants surexposés
Trente-huit enfants surexposés à l’arsenic selon le dernier bilan : 15 ans après sa fermeture, le legs de la mine d’arsenic de Salsigne (Aude), qui fut la plus grande au monde, alimente dans la région la crainte d’une pollution tenace et toxique.
« On est dans un pays où les règles ne sont pas les mêmes si on se trouve à Paris ou au fin fond de la province », s’emporte le maire de Lastours, Max Brail. « A Paris (où les travaux de décontamination des sols pollués au plomb après l’incendie de Notre-Dame viennent de débuter), on y met les moyens, mais chez nous, non », ajoute-t-il à l’AFP.
Fin juin, la découverte de taux d’arsenic plus élevés que la moyenne chez trois garçonnets avait confirmé les craintes des habitants sur de possibles écoulements provenant des déchets toxiques. Le 8 juillet, un dispositif de surveillance des populations de la vallée de l’Orbiel, au nord de Carcassonne, avait en conséquence été mis en place. Un mois plus tard, les résultats sont sans appel : sur 103 enfants de 11 ans ou moins testés, 38 ont un taux d’arsenic dans l’urine par gramme de créatinine supérieur à 10 microgrammes/gramme, qui est la valeur de référence, indique mardi l’agence régionale de santé (ARS Occitanie). Dix d’entre eux ont même un taux supérieur à 15 µg/g.
« Lorsque la concentration trouvée est supérieure à la valeur de référence de 10 μg/g, il est recommandé d’effectuer un prélèvement de contrôle 2 mois après avoir supprimé ou limité les sources d’exposition. En effet, un seul dosage ne peut montrer l’exposition au cours du temps puisque c’est le reflet d’une exposition récente, et non d’une exposition chronique », souligne l’ARS. « En cas de seconde analyse au-delà de la valeur de référence, les équipes de l’ARS proposeront aux familles qui le souhaitent un accompagnement personnalisé à domicile », précise l’agence publique.
Dans le cas de l’arsenic, l’ingestion par les habitants de certains aliments produits localement (légumes racines, légumes feuilles, champignons, plantes aromatiques…) ou d’eau de boisson contaminée « est très largement majoritaire », selon l’ARS.