Pétrolier à Gibraltar : Téhéran dément avoir donné des garanties sur sa destination
L’Iran a démenti vendredi avoir donné des garanties sur la destination de son pétrolier arraisonné puis relâché par Gibraltar, dont les autorités ont à nouveau confirmé avoir reçu une promesse écrite de Téhéran sur le fait qu’il n’irait pas en Syrie.
Arraisonné le 4 juillet, le Grace 1 était soupçonné par les autorités de Gibraltar de transporter 2,1 millions de barils de pétrole iranien jusqu’en Syrie –frappée par un embargo de l’Union européenne–, ce que l’Iran a démenti à plusieurs reprises.
Le gouvernement de Gibraltar a dit jeudi avoir reçu la promesse écrite de Téhéran de ne pas envoyer en Syrie ces barils, et la Cour suprême de ce petit territoire britannique situé à l’extrême sud de l’Espagne a levé l’immobilisation du Grace 1. Mais le porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Moussavi, a affirmé vendredi que son pays n’avait pas fait une telle promesse. « L’Iran n’a donné aucune garantie concernant le fait que le Grace 1 n’irait pas en Syrie », a-t-il déclaré, cité par un site de la chaîne de télévision d’Etat, Irib. « La destination du pétrolier n’était pas la Syrie (…) et même si c’était le cas, cela n’est l’affaire de personne ».
« Notre pétrolier illégalement saisi a été relâché. Cette victoire, obtenue sans leur donner de concessions, est le résultat d’une #diplomatie_puissante et d’une volonté forte de se battre pour les droits de la nation », a assuré sur Twitter le porte-parole du gouvernement, Ali Rabiei.
Affrontements au Cachemire indien avant une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU
Des heurts ont opposé vendredi des centaines de manifestants à la police dans la partie du Cachemire contrôlée par l’Inde, alors que le Conseil de sécurité de l’ONU a démarré une réunion à huis clos au sujet de ce territoire que le Pakistan revendique également.
Le Premier ministre pakistanais Imran Khan s’est entretenu avec le président américain Donald Tump en amont de cette réunion, la première depuis des décennies ayant trait à cette région montagneuse très majoritairement peuplée de musulmans pour laquelle Inde et Pakistan se sont déjà livré deux guerres.
Le chef du gouvernement pakistanais a « exposé en détail le point de vue du Pakistan au président Trump », les deux dirigeants ayant décidé « qu’ils resteraient en contact constant », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Shah Mehmood Qureshi lors d’une conférence de presse.
Vendredi, New Delhi a également laissé entendre qu’elle pourrait remettre en cause sa doctrine de non recours en premier à l’arme nucléaire, dans un contexte de tension accrue avec le Pakistan. « L’Inde a strictement adhéré à cette doctrine. Ce qui se produira à l’avenir dépend des circonstances », a averti le ministre indien de la Défense Rajnath Singh.
Mercredi, Imran Khan avait affirmé que son armée était « prête » à « donner une réponse ferme » aux forces indiennes si elles décidaient d’intervenir dans la partie du Cachemire contrôlée par le Pakistan.
Les affrontements ont eu lieu à Srinagar, capitale du Cachemire indien, alors que l’Inde a assoupli certaines restrictions imposées à la circulation dans cette zone. Le téléphone et Internet restaient toutefois coupés pour le douzième jour consécutif.
Situation « explosive » à bord du navire Open Arms bloqué au large de Lampedusa
Le commandant du navire de l’ONG espagnole Proactiva Open Arms, ancré à quelques centaines de mètres du port de Lampedusa, a décrit vendredi une situation « explosive » parmi les migrants interdits de débarquer.
Après l’évacuation d’une dizaine de personnes pour des soins médicaux, dans la nuit de jeudi à vendredi, il reste 134 migrants à bord, embarqués depuis deux semaines.
« Tout le monde est cassé psychologiquement, cette situation est devenue insoutenable », a décrit le commandant du bateau, Marc Reig, à la chaîne de télévision espagnole TVE. « A chaque seconde qui passe, le déclenchement de la bombe se rapproche. Ou quelqu’un coupe le fil rouge et désactive la bombe maintenant, ou alors l’Open Arms va exploser ».
« C’est inhumain. Nous sommes près de la terre ferme et les gens pourraient s’y rendre à la nage. Ils veulent se jeter dans l’eau », a souligné le capitaine.
Dans un tweet, l’ONG évoque aussi des menaces de suicide et exige un débarquement pour « urgence humanitaire ».
« Je ne céderai pas », a prévenu vendredi soir dans un communiqué le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini, estimant que l’ONG espagnole se « moquait du monde pour la énième fois ». Commentant l’état de santé de treize migrants évacués d’urgence du bateau, il a estimé qu’ils allaient tous bien sauf une personne souffrant d’une petite « otite ».
Pour M. Salvini, le navire Open Arms « a fait des pirouettes dans la Méditerranée pendant des jours avec pour unique but de ramasser autant de personnes que possible pour les amener toujours et seulement en Italie ».
« Pendant tout ce temps il aurait déjà fait trois allers-retours dans un port espagnol! Ces ONG en définitive ne livrent que des batailles politiques, sur le dos des migrants et contre notre pays », a-t-il asséné.
Transavia France : grève limitée au moment où le ciel se dégage
Transavia France, qui a désormais la voie libre pour accroître son activité au sein d’Air France KLM, était touchée vendredi par une grève à l’impact limité à l’appel de la CGT, qui réclame notamment d’être associée au « futur développement » de la compagnie à bas coûts.
Ce mouvement social en pleine saison estivale, période stratégique pour Transavia, affectait peu le trafic vendredi, avec 95% des vols assurés conformément aux prévisions, selon un porte-parole de la direction de cette filiale « low-cost » d’Air France-KLM.
Deux des 66 vols au départ de Paris-Orly étaient annulés, 4 sur 9 au départ de Lyon et aucun sur les 14 au départ de Nantes, selon les sites internet des aéroports.
Pour samedi, la direction « prévoit d’assurer 97% de son programme de vols », mais « des perturbations de dernière minute ne sont néanmoins pas à exclure ».
Les hôtesses et stewards sont appelés à faire grève jusqu’à dimanche soir par la CGT, premier syndicat chez Transavia France, qui dénonce « une gestion humaine et matérielle catastrophique » dans l’entreprise. Un long préavis courant jusqu’au 5 janvier 2020 pourra permettre ultérieurement « de lancer d’autres appels à la grève », selon Elodie Gomes, élue CGT.
« Cela fait des mois qu’on lance des appels à la direction pour retrouver un dialogue social. Il n’y a rien de soudain dans cet appel à la grève », a-t-elle affirmé à l’AFP.
« Nous n’avons jamais été conviés à une quelconque réunion concernant le futur développement de Transavia et cela doit changer immédiatement », réclame notamment le syndicat.
Or, un frein au développement de la compagnie vient d’être levé: fin juillet, les pilotes d’Air France du SNPL (le premier syndicat de pilotes au sein d’Air France-KLM) ont voté pour la fin du quota de 40 appareils pour Transavia France, plafond imposé en 2014 afin de limiter le transfert d’activité d’Air France-KLM.
Face à cette revendication de la CGT, « jamais évoquée » auparavant selon la direction, un porte-parole de Transavia France objecte que « les négociations sur le développement de Transavia se font au niveau du groupe entre les pilotes et la direction du groupe Air France ».