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18H12 - lundi 19 août 2019

Drame à Grande Canarie, Poutine en France, pétrolier Iranien, Open arms, l’actualité du 19 août en 4 photos

 

« Drame environnemental » à Grande Canarie, ravagée par un incendie

Dernier incendie en date sur l’île espagnole de Grande Canarie, le 17 août 2019 – AFP / DESIREE MARTIN

 

L’île touristique espagnole de Grande Canarie est ravagée par un troisième incendie en moins de dix jours, toujours hors de contrôle lundi et qualifié de « drame environnemental » par les autorités car il touche des espaces naturels protégés.

Selon les services d’urgence, ce feu de forêt, qui s’est déclaré samedi dans le centre montagneux de l’île, a déjà parcouru 6.000 hectares et a provoqué l’évacuation de milliers de personnes. Les flammes ont atteint par endroits 50 mètres de haut, empêchant les quelque 1.000 pompiers et autres corps mobilisés de s’y attaquer, même à l’aide des 14 moyens aériens déployés. D’autres hélicoptères bombardiers d’eau doivent arriver sur place mardi. Ce déploiement « est le plus important jamais organisé aux Canaries et l’un des plus grands en Espagne ces dernières années », a déclaré le ministre de l’Agriculture Luis Planas.

« Il y a de hautes colonnes de fumée (…) il est plus compliqué d’entrer avec des moyens aériens et impossible à l’heure actuelle dans cette zone (avec) les moyens terrestres », a pour sa part raconté le président régional Angel Victor Torres. « C’est un drame environnemental », a-t-il déploré, soulignant cependant que les secours concentraient leurs efforts sur la protection des zones habitées.

« Nous sommes à un moment critique », a déclaré Luis Planas. « Aujourd’hui et demain seront cruciaux, (mais) cela ne signifie absolument pas que nous allons éteindre (l’incendie) en 48 heures », a-t-il prévenu.

Selon les services d’urgence, les températures élevées, le vent et les pluies de cendres pouvant causer de nouveaux départs de feu rendent cet incendie particulièrement difficile à combattre. Son front principal se trouve dans le parc naturel de Tamadaba, une forêt de pins parmi les territoires les plus sauvages de Grande Canarie.

« C’est le principal poumon vert de l’île, (…) le joyau environnemental de Grande Canarie », estime Lourdes Hernandez, une spécialiste des incendies de forêt du WWF, interrogée par l’AFP. « Ce n’est pas un incendie comme il y en avait ces dernières années », souligne-t-elle, mettant en exergue « la virulence du feu, la vitesse à laquelle les flammes se propagent et l’intensité des fronts ».

 


 

Macron accueille Poutine en « voisin important » avant le G7

Le président français Emmanuel Macron (D) serre la main de son homologue russe Vladimir Poutine, le 28 juin 2019 lors du sommet du G20 à Osaka, dans le sud du Japon – AFP/Archives / LUDOVIC MARIN

 

Après deux ans passés à renouer les relations franco-russes, Emmanuel Macron accueille lundi Vladimir Poutine en « voisin important », incontournable dans les conflits en cours, une façon de pallier l’absence de Moscou au sommet du G7 le week-end prochain. Le maître du Kremlin est attendu vers 16H00 (14H00 GMT) au fort de Brégançon, résidence d’été du chef de l’Etat français, où des dizaines de gendarmes surveillent les accès et deux vedettes de la Marine nationale patrouillent au large.

En contact régulier au téléphone, les deux hommes se sont déjà vus plusieurs fois en tête-à-tête : Emmanuel Macron l’a reçu dans les fastes de Versailles en mai 2017, juste après son élection, puis s’est rendu à son invitation à Saint-Pétersbourg l’an dernier. Ils se sont également entretenus lors de chaque G20, tout dernièrement à Osaka en juin. Un contact constant et des relations moins dégradées que sous la présidence de François Hollande.

En désaccord sur de nombreux dossiers, leurs relations, à la fois franches et tendues, n’ont jamais été interrompues. A Versailles, devant un Vladimir Poutine impassible, Emmanuel Macron avait critiqué publiquement la répression des homosexuels en Tchétchénie et l’ingérence des médias russes, Russia Today et Sputnik, dans la campagne électorale.

Encore en juin dernier, Vladimir Poutine n’a pas caché son mépris pour les démocraties libérales, qualifiées de « dépassées ». Ce à quoi le président français s’est dit en « désaccord irréductible », déclarant que les démocraties libérales avaient « beaucoup à apporter » même si « les régimes illibéraux peuvent donner le sentiment d’être plus efficaces » parfois.

Paris a aussi récemment mis en garde Moscou contre un usage excessif de la force lors des récentes manifestations d’opposants, le Kremlin répliquant aussitôt que la France n’avait pas de leçon à lui donner au vu du traitement policier du mouvement social des « gilets jaunes ».

 


 

L’Iran met en garde Washington contre une saisie de son pétrolier ayant quitté Gibraltar

Un drapeau iranien flotte à bord du pétrolier Adrian Darya, connu auparavant sous le nom de Grace 1, au large des côtes de Gibraltar le 18 août 2019 – AFP / Johnny BUGEJA

 

L’Iran a affirmé lundi avoir mis en garde Washington contre une saisie de son pétrolier, qui a quitté la veille les eaux du territoire britannique de Gibraltar où il était retenu depuis des semaines et dont la destination finale reste floue.

Selon le site de suivi du trafic maritime Marine Traffic, le pétrolier iranien qui était immobilisé depuis le 4 juillet au large de Gibraltar a levé l’ancre dimanche et navigue vers l’est. Les autorités de Gibraltar n’ont pas confirmé son départ.

D’après ce même site, le navire doit rejoindre le port grec de Kalamata, mais aucune confirmation officielle n’a pu être obtenue. Cité par l’agence officielle Irna, un responsable portuaire iranien, Jalil Eslami, a affirmé que le tanker se trouvait désormais dans les eaux internationales. Mais il persiste un flou total sur sa destination finale et sur le sort de sa cargaison.

Gibraltar avait arraisonné ce tanker, soupçonné de transporter du pétrole vers la Syrie, en application des sanctions européennes contre ce pays. Il a été autorisé jeudi à repartir quand Téhéran a assuré que la cargaison de 2,1 millions de barils ne serait pas livrée à la Syrie. Rebaptisé Adrian Darya, le pétrolier est passé sous pavillon iranien, et le drapeau du pays flotte à sa poupe. Il naviguait auparavant sous pavillon panaméen et portait le nom de Grace 1.

Les autorités de Gibraltar ont refusé dimanche la saisie demandée par Washington en application de sanctions prévues par une loi américaine. « En vertu du droit européen, Gibraltar est dans l’impossibilité de prêter l’assistance demandée par les Etats-Unis », ont-elles dit dans un communiqué.

Accusant à nouveau Washington de mener « une guerre économique » à l’Iran, le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a qualifié lundi la demande américaine de « parodie de justice », lors d’une conférence de presse à Helsinki. Téhéran ne « peut pas être transparent concernant la destination de notre pétrole parce que les Etats-Unis essayent illégalement d’intimider les autres pour ne pas acheter notre pétrole », a-t-il ajouté.

Alors qu’Adrian Darya a repris la mer, l’Iran a mis en garde les Etats-Unis, par l’intermédiaire de son ambassade en Suisse –qui représente les intérêts américains–, en cas de nouvelle saisie du navire. « L’Iran a envoyé les avertissements nécessaires aux responsables américains par les canaux officiels (…) de ne pas faire une telle erreur parce qu’elle aurait de graves conséquences », a déclaré à la presse Abbas Moussavi, porte-parole des Affaires étrangères iraniennes.

La décision des autorités de Gibraltar de relâcher le pétrolier est un « coup porté à l’unilatéralisme des Etats-Unis », s’est-il encore réjoui. « Les Américains n’ont pas eu beaucoup de succès avec leurs sanctions unilatérales qui n’ont aucune base juridique. Ils devraient comprendre que l’intimidation et l’unilatéralisme ne peuvent aller nulle part dans le monde aujourd’hui », a-t-il ajouté.

L’arraisonnement du Grace 1 avait provoqué une grave crise diplomatique entre Londres et Téhéran, qui démentait que le navire fasse route vers la Syrie.

Lundi, Ebrahim Raïssi, chef de l’Autorité judiciaire iranienne a déclaré sur la TV d’Etat que Téhéran devrait réclamer des dommages et intérêts à Londres. Pour l’analyste de Commerzbank, Carsten Fritsch, il ne peut y avoir « aucun autre acheteur en Méditerranée que le régime syrien sous sanctions », en raison des sanctions américaines contre Téhéran.

Quinze jours après l’arraisonnement du Grace 1, l’Iran a saisi un pétrolier britannique, le Stena Impero, dans le détroit d’Ormuz. Celui-ci reste aux mains des autorités iraniennes, qui ont ensuite saisi deux autres pétroliers, aggravant la tension dans une région où plusieurs navires ont été attaqués ou endommagés par des mines et où un drone américain a été abattu par l’Iran.

 


 

Migrants : Open Arms juge incompréhensible l’offre de débarquer aux Baléares

Le navire de l’ONG Proactiva Open Arms au large de Lampedusa en Italie le 17 août 2019 – AFP / Alessandro SERRANO

 

Proactiva Open Arms a critiqué lundi la proposition de faire débarquer 107 migrants dans l’archipel espagnol des Baléares, à quelque 1.000 kilomètres des côtes de l’île italienne de Lampedusa près desquelles ils attendent depuis des jours dans le bateau de l’ONG.

A bord pour certains depuis 18 jours, ces migrants sont bien partis pour battre le record des 32 restés bloqués 19 jours à bord du SeaWatch3 avant leur débarquement à Malte le 9 janvier dernier. « Après 18 jours d’impasse, l’Italie et l’Espagne semblent être parvenus à un accord en désignant Majorque (île des Baléares) comme un port de débarquement. Une décision qui nous paraît totalement incompréhensible », a dénoncé l’ONG dans un communiqué. « Alors que notre bateau est à 800 m des côtes de Lampedusa, les Etats européens demandent à une petite ONG comme la nôtre de faire face (…) à 3 jours de navigation dans des conditions climatiques hostiles », a ajouté l’organisation espagnole.

« Il est urgent d’en finir avec la situation inhumaine et inacceptable que vivent les personnes que nous avons sauvées en mer », a encore dit Open Arms en évoquant « une situation de grave crise psychologique à bord ».

Face au refus « inconcevable » de Rome d’accueillir ces migrants, Madrid a fini par proposer dimanche au navire de débarquer à Algésiras, dans l’extrême sud de l’Espagne, ce que l’ONG a jugé « absolument irréalisable ». Le gouvernement espagnol a alors proposé les Baléares, plus proches mais toujours distantes d’un millier de kilomètres de Lampedusa. Démentant l’existence d’un quelconque accord avec l’Italie, il a assuré lundi ne pas avoir reçu de « réponse claire et directe » de la part de l’ONG sur un débarquement aux Baléares.

« Il ne s’agit pas d’accepter ou de ne pas accepter », a rétorqué une porte-parole d’Open Arms.

« La réponse que nous leur avons donnée est que nous ne pouvons pas garantir la sécurité de ces personnes sur notre bateau. Vu que l’Italie et l’Espagne ont assumé la responsabilité de ces personnes, qu’ils trouvent des solutions », a-t-elle ajouté.

Le ministre italien des Transports, Danilo Toninelli, a assuré dimanche soir que les garde-côtes italiens étaient « prêts à accompagner l’ONG vers le port espagnol ».

La Commission européenne s’est félicité pour sa part « de la bonne volonté de l’Espagne d’accepter ce débarquement » mais a appelé « tous les Etats membres et les ONG à coopérer ensemble et trouver une solution qui fonctionne et qui permette de débarquer les gens à bord de l’Open Arms dans les plus brefs délais ».

Un accord entre pays européens prévoit de répartir immédiatement après leur débarquement ces migrants entre la France, l’Allemagne, le Luxembourg, le Portugal, la Roumanie et l’Espagne.

Très critique vis-à-vis de l’Italie « qui ferme ses ports d’une manière totalement illégale et incompréhensible », la numéro deux du gouvernement espagnol Carmen Calvo a avoué ne pas comprendre non plus la position d’Open Arms. « Nous leur avons tout proposé car nous voulons que ces vies ne soient plus en danger mais que nous reste-t-il ? », a-t-elle dit.

Cette nouvelle confrontation entre le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini et des ONG de secours aux migrants se déroule en pleine crise politique à Rome. M. Salvini avait accepté samedi à contrecœur de laisser débarquer 27 migrants mineurs non accompagnés. Mais il continue de refuser le débarquement du reste des passagers. « Pourquoi l’Open Arms ne va pas en Espagne ? En 18 jours, ils auraient pu aller et revenir trois fois d’Ibiza et de Formentera. Ils livrent une bataille politique », a-t-il accusé lundi sur Twitter.

Malgré la fermeture de Lampedusa à l’Open Arms, des migrants continuent d’arriver sur les côtes italiennes. Selon le ministère de l’Intérieur, depuis 18 jours, 479 migrants ont débarqué en Italie, dont plus d’une centaine à Lampedusa.

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