La Chine relève ses troupes à Hong Kong avant une manifestation interdite
L’armée chinoise a procédé jeudi, images à l’appui, à la relève de sa garnison installée en permanence à Hong Kong où la police a interdit une grande manifestation prévue samedi dans l’ex-colonie britannique en évoquant un risque de violences. Des dizaines de camions et de blindés de transport de troupes ont traversé dans la nuit la frontière qui sépare la Chine continentale de la région administrative spéciale de Hong Kong, selon des images diffusées par la télévision publique chinoise.
Il s’agit de « la rotation annuelle normale » de la garnison de l’Armée populaire de libération (APL), a souligné l’agence Chine nouvelle. L’APL compte plusieurs milliers de soldats à Hong Kong depuis la restitution du territoire à la Chine en 1997. Les troupes fraîches sont arrivées « par terre, par mer et par air », a ajouté l’agence de presse officielle.
L’armée chinoise n’a en principe pas à intervenir à Hong Kong mais peut être invitée à rétablir l’ordre par les autorités locales, comme l’ont récemment rappelé de hauts responsables chinois.
Une vidéo montrant un exercice de la garnison de Hong Kong occupée à réprimer des émeutes a été perçue début août comme un avertissement adressé aux manifestants, qui dénoncent depuis juin l’exécutif pro-Pékin.
« Elle a la détermination, la confiance et la capacité nécessaires (…) pour protéger à long terme la prospérité et la stabilité de Hong Kong, tout comme la paix et l’ordre », a encore prévenu jeudi lors d’une conférence de presse Ren Guoqiang, un porte-parole du ministère chinois de la Défense.
A New York, Greta Thunberg appelle à « cesser de détruire la nature »
A peine arrivée à New York après 15 jours de traversée de l’Atlantique, la jeune égérie pour le climat Greta Thunberg a appelé Donald Trump à « écouter la science » et l’humanité à « cesser de détruire la nature ».
« Greta! Greta! »: la jeune Suédoise de 16 ans a accosté sous un ciel gris à la pointe sud de Manhattan vers 16 heures locales (20H00 GMT), sous les applaudissements de quelques centaines de personnes qui l’attendaient sur le quai, et après avoir été brièvement escortée par 17 bateaux de l’ONU – une référence aux 17 objectifs de développement durable de l’organisation pour 2030.
A peine débarquée, elle a affiché sa détermination à continuer à se battre pour le climat comme elle le fait depuis un an, au point de devenir une star pour des centaines de milliers de jeunes qui répondent chaque vendredi à son appel de faire l’école buissonnière pour attirer l’attention sur l’urgence climatique. « La crise du climat est une crise mondiale, la plus grande crise à laquelle soit confrontée l’humanité », a-t-elle déclaré. « Il faut que nous soyons unis et que nous nous soutenions mutuellement et que nous agissions, sinon il pourrait être trop tard. N’attendons plus, agissons maintenant! »
Interrogée à savoir quel message elle avait pour le président climato-sceptique américain Donald Trump, qui pourrait se retrouver comme elle à l’ONU pour le sommet sur le climat le 23 septembre, elle a semblé peu optimiste. « Mon message pour lui est : Ecoutez la science! Mais clairement, il ne le fait pas (…) Si personne n’a pu le convaincre de l’urgence de la crise climatique, pourquoi pourrais-je y arriver? », a déploré l’adolescente.
Plus tard, évoquant les attaques répétées du président américain contre les éoliennes, elle a glissé en riant: « je suis assez sûre que les éoliennes ne causent pas le cancer ». Des propos sans doute appréciés par le maire démocrate de New York Bill de Blasio.
« Greta Thunberg a montré plus de leadership sur le climat en une traversée de l’océan que tout le gouvernement Trump depuis son arrivée au pouvoir », avait affirmé le maire dans un tweet juste avant son arrivée à Manhattan. Soulignant aussi avoir entendu parler pendant sa traversée des incendies qui ravagent l’Amazonie, vitale pour la planète, la jeune femme les a jugés « désastreux » et estimé que c’était le « signe clair qu’il faut arrêter de détruire la nature ».
L’amarrage du Malizia II à New York marque la fin d’un périple entamé le 14 août à Plymouth, en Grande-Bretagne, pour terminer par un passage devant la Statue de la Liberté et un amarrage près de l’embouchure de la rivière Hudson, à l’ouest de Manhattan.
L’adolescente, désormais reconnaissable dans le monde entier à son visage poupin et ses longues tresses, avait alors embarqué avec son père à bord du voilier à zéro émission carbone Malizia II, skippé par Pierre Casiraghi, fils de la princesse Caroline de Monaco, et l’Allemand Boris Herrmann.
Greta Thunberg, diagnostiquée autiste Asperger à l’âge de 12 ans, avait refusé de prendre l’avion à cause des émissions de carbone que ce moyen de transport génère.
Blanquer promet une hausse de « 300 euros en moyenne » du salaire annuel des professeurs en 2020
Les professeurs verront leur salaire annuel augmenter de « 300 euros en moyenne en 2020 », a annoncé mercredi le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, avant la rentrée qu’il semble vouloir placer sous le signe de l’apaisement, après la crise du bac survenue fin juin. Des revalorisations salariales avaient été négociées sous le quinquennat de François Hollande, mais « concrètement, c’est sous ce gouvernement que des augmentations de ce type vont avoir lieu: c’est-à-dire en moyenne 300 euros pour tout le monde (…) en 2020 », a promis M. Blanquer sur BFMTV.
Il a également mis en avant d’autres « mesures spécifiques », notamment en réseaux d’éducation prioritaire (REP). Dans ces zones où il est « plus difficile » d’enseigner, « nous passons à une prime de 2.000 euros », contre 1.000 euros l’année dernière. « On passe à 2.000 euros, qui s’ajoutent aux 2.500 euros de primes déjà existants, donc c’est très significatif », a-t-il fait valoir, en expliquant que cette mesure concerne 50.000 professeurs.
Le ministre a appelé mardi lors de sa conférence de rentrée à « tourner la page de la crise du bac », entaché par une grève des correcteurs contre la réforme de l’examen fin juin.
Après une fin d’année sous haute tension, la délicate réforme du bac, qui doit être effective en 2021, continue de cristalliser les oppositions et a été l’occasion pour les syndicats de dépeindre un ministre sourd à leurs revendications. Plusieurs organisations ont d’ores et déjà annoncé le dépôt de préavis de grève en septembre pour
Le gouvernement insiste sur la carte verte
Place à « une écologie souriante » qui ne serait pas qu’un « truc de bobo » : Edouard Philippe a teinté de vert sa rentrée politique, comme promis pour l’acte II du quinquennat, en réservant son premier déplacement à Roubaix, terrain d’une expérimentation zéro déchet.
Mi-perplexe, mi-amusé, le Premier ministre observe une pincée de poudre de coquille d’oeuf versée dans le creux de sa paume et l’étale avec son pouce. « Eh bien, j’ai appris quelque chose », souffle-t-il en s’adressant à Magdalene Deleporte, habitante de Roubaix, qui vient d’expliquer avoir récuré efficacement et à peu de frais le fond de son compotier grâce à cette astuce.
A l’heure où l’exécutif a choisi d’insister sur la thématique environnementale, cette visite dans la ville du Nord, frappée d’un important taux de pauvreté (44,3% en 2016 selon l’Insee), doit illustrer la possibilité d’une écologie du quotidien bénéfique à la population. « Une écologie souriante », lance même Edouard Philippe, reprenant à son compte une expression du maire (DVD) Guillaume Delbar.
« Ce qui nous a intéressés, c’est d’essayer de battre en brèche une idée un peu agaçante selon laquelle tout ce qui est économie circulaire, réemploi, recyclage, ce serait un truc de bobo », développe Edouard Philippe
« C’est bon économiquement et bon écologiquement », témoigne-t-il encore devant la presse, en prenant pour preuve les calculs de Mme Deleporte, qui fait partie des 500 familles zéro déchet de la ville: 1500 euros épargnés par an en fabriquant soi-même lessive, shampoing ou éponges, soit « deux semaines de vacances » avec son mari et ses deux filles.
« Il ne s’agit pas de dire que tout le monde doit vivre comme cela, mais il s’agit de dire que c’est possible et que nous pouvons, avec un certain nombre de textes, avec un certain nombre d’incitations de la part du gouvernement, favoriser ceux qui font ce choix », plaide-t-il encore.
Accompagné de la nouvelle ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne, de la secrétaire d’Etat Brune Poirson, ou encore du patron de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’Energie (Ademe) Arnaud Leroy, le Premier ministre a longuement écouté des entrepreneurs roubaisiens spécialisés dans l’économie circulaire. Il en est ressorti avec « beaucoup de pêche » et la conviction que le projet de loi anti-gaspillage, dont l’examen va débuter au Parlement fin septembre, « va dans le bon sens ».