Actualité
18H01 - jeudi 5 septembre 2019

Boris Johnson, l’ouragan Dorian, retraites, le coq Maurice, l’actualité du 5 septembre en 4 photos

 

Affaibli, Boris Johnson espère rebondir avec des élections

Le Premier ministre britannique Boris Johnson devant sa résidence de 10 Downing Street à Londres le 5 septembre 2019 – AFP / DANIEL LEAL-OLIVAS

 

Après avoir vu ses plans balayés par la Chambre des Communes, le Premier ministre britannique Boris Johnson revoit jeudi sa stratégie, dans l’espoir que des élections anticipées puissent encore être organisées et lui donner une nouvelle majorité.

En plus des défaites cinglantes au Parlement, Boris Johnson a appris que son frère Jo, qui avait voté pour le maintien dans l’UE lors du référendum de 2016, quittait le gouvernement, affirmant sur Twitter placer « l’intérêt national » avant la « loyauté familiale ». C’est le 23e député à quitter le parti conservateur en trois jour, un nouveau coup de couteau dans le dos pour un Premier ministre déjà affaibli.

Mercredi, les députés ont voté une proposition de loi lui imposant de demander à l’Union européenne un nouveau report de trois mois du Brexit, prévu le 31 octobre, si aucun accord n’est conclu avec l’UE d’ici le 19 octobre, et ont rejeté sa proposition d’organiser des élections anticipées le 15 octobre pour sortir de l’impasse. Bien que Boris Johnson accuse ce texte, destiné à éviter un « no deal », de « saborder » ses négociations avec l’Union européenne, le gouvernement a annoncé qu’il ne ferait pas d’obstruction parlementaire, comme le redoutait l’opposition.

Les Lords devraient donc finir d’examiner le texte de loi vendredi, juste avant la suspension du Parlement la semaine prochaine. Boris Johnson espère qu’ensuite le Parlement approuvera la tenue d’élections anticipées, le Labour, principal parti d’opposition, ayant conditionné son accord à l’adoption du texte.

Lors d’un discours qu’il doit prononcer dans l’après-midi dans le Yorkshire (nord de l’Angleterre), le chef du gouvernement plaidera pour ces élections anticipées, dénonçant la « lâcheté » du chef du Labour, Jeremy Corbyn, qui les a évitées, a déclaré un porte parole de Downing Street.

Ces élections doivent donner aux Britanniques « l’opportunité de décider ce qu’ils veulent: que Boris aille à Bruxelles et obtienne un accord, ou quitte l’UE sans accord le 31 octobre, ou bien que Jeremy Corbyn arrive à Bruxelles avec sa loi de capitulation », a expliqué ce porte-parole.

Prêts à des élections, les Travaillistes s’interrogent sur la date à laquelle les organiser: avant ou après le 31 octobre?

« Le problème, c’est que nous n’avons aucune confiance dans le fait que Boris Johnson respecte un engagement ou un accord que nous pourrions conclure », a expliqué John McDonnell, poids lourd du Labour, à la BBC.

Boris Johnson a dit que le gouvernement se plierait à la loi, tout en affirmant qu’il n’accepterait « en aucune circonstance » de demander un nouveau report du Brexit, initialement prévu le 29 mars.

Tout report devra être approuvé à l’unanimité des 27 autres Etats membres de l’Union européenne.

La secrétaire d’Etat française aux Affaires étrangères, Amélie de Montchalin, a estimé qu’un tel report ne changerait rien au « problème ». « Il faut que (les Britanniques) sachent nous dire ce qu’ils veulent », a-t-elle dit sur Radio Classique.

Le prochain sommet européen, qui se penchera sur le sort du Brexit, est prévu les 17 et 18 octobre à Bruxelles.

Boris Johnson est attaqué sur le terrain politique comme judiciaire. Une audience contre la suspension du Parlement se tient jeudi à la Haute Cour de justice à Londres.

 


 

L’ouragan Dorian se renforce et déferle sur la côte est américaine

Image satellite de l’ouragan Dorian à 11H20 GMT le 5 septembre 2019 – NOAA/RAMMB/AFP / HO

 

Après s’être renforcé dans la nuit, redevenant un ouragan « majeur » de catégorie 3, Dorian se rapprochait encore jeudi de la côte est des Etats-Unis, en proie à des vents violents, des pluies diluviennes et des risques d’inondations mortelles. « Une montée des eaux mettant des vies en péril, des vents dangereux et des pluies diluviennes attendus sur les côtes de la Géorgie, de la Caroline du Sud et de la Caroline du Nord », a averti sur Twitter le National Weather Service, les services météorologiques américains.

A Charleston, le vent secouait les arbres et des trombes d’eau s’abattaient sur cette perle touristique de la Caroline du Sud, ont constaté des journalistes de l’AFP. Plus de 200.000 sites étaient privés de courant électrique dans l’Etat, selon les autorités. L’eau avait déjà envahi certaines rues, certains habitants se déplaçant en kayak dans la nuit noire.

Avant de s’approcher dangereusement des côtes américaines, Dorian a dévasté des îles des Bahamas, où vingt personnes ont perdu la vie. Un bilan qui va encore s’alourdir, a prévenu le ministre de la Santé et Le Premier ministre Hubert Minnis, a évoqué une « dévastation générationnelle ».

De leur côté, les Nations unies ont estimé mercredi soir qu’environ 70.000 personnes avaient « besoin d’une aide immédiate ».

Une alerte aux inondations était en vigueur à Charleston et tout autour jusqu’à 10H15 jeudi matin (14H15 GMT), selon les services météorologiques de la ville.

Dans son bulletin de 8H00 (12H00 GMT), le Centre national des ouragans (NHC) a précisé que l’oeil de Dorian se trouvait à 115 kilomètres au sud-sud-est de Charleston, avec des vents soufflant jusqu’à près de 185 km/h. L’ouragan de catégorie 3 sur une échelle en comptant 5 se déplaçait vers le nord-nord-est à 13km/h.

Mais le pire est à craindre: Dorian va continuer à se déplacer jeudi près des côtes de la Caroline du Sud, puis pourrait passer à côté ou au-dessus de la Caroline du Nord jeudi soir et vendredi.

Et le NHC met en garde contre « un risque accru » de « tornades » sur l’est de la Caroline du Nord ce jeudi.

 


 

Retraites : les partenaires sociaux reçus à Matignon pour l’acte II de la concertation

Jean-Paul Delevoye arrive à Matignon le 5 septembre 2019 – AFP / Bertrand GUAY

 

Le deuxième cycle de concertation sur le futur « système universel » de retraites a débuté jeudi à Matignon, où les premiers syndicats reçus ont rappelé leurs positions en attendant que le gouvernement précise le calendrier et la méthode de cette réforme hautement inflammable.

Déjà consultées pendant 18 mois par le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye, dix organisations syndicales et patronales sont reçues jeudi et vendredi par le Premier ministre, Édouard Philippe.

« C’est la traduction de la volonté du président (Emmanuel Macron) de pouvoir approfondir le dialogue avec les partenaires sociaux et les citoyens », a expliqué à la mi-journée M. Delevoye, entré mardi au gouvernement et présent durant ces entretiens, tout comme la ministre des Solidarités, Agnès Buzyn.

« Une discussion de méthode plutôt que de fond », a résumé le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui s’attend à une négociation « longue » et « compliquée ».

Du côté de Force ouvrière, « nous n’avons pas eu de précision sur le type de concertation » souhaité par l’exécutif, mais « nous avons bien l’intention d’aller expliquer les raisons pour lesquelles nous sommes opposés » à cette réforme, a pour sa part indiqué, Yves Veyrier.

« Le problème de départ, c’est le choix (…) d’un régime unique par points » qui sera « de facto entre les mains des gouvernements » successifs, a-t-il expliqué.

« On retrouve quand même des choses qui sont positives » dans le rapport remis par le haut commissaire mi-juillet, a nuancé Philippe Louis, numéro un de la CFTC, jugeant toutefois qu' »il y a énormément de travail à faire » pour « passer au concret ».

La concertation sa poursuivait avec le Medef, dont le président Geoffroy Roux de Bézieux est arrivé vers 16H00. La FNSEA était attendue en fin d’après-midi. Vendredi, ce sera au tour de l’U2P, l’Unsa, la CGT, la CFE-CGC et enfin la CPME.

Le Premier ministre a prévenu mercredi que « la méthode et le calendrier de la réforme » ne seront précisés que « dans le courant de la semaine prochaine ».

Un projet de loi sera « présenté dans le courant de l’année 2020 (…) avant ou après les municipales », s’est contentée d’indiquer la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye sur France Inter.

Les discussions s’appuieront sur le rapport de M. Delevoye, qui préconise un « système universel » par points remplaçant les 42 régimes existants et un âge de départ de 64 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein.

Mais, dans un revirement inattendu, Emmanuel Macron a indiqué fin août sa préférence pour une modulation de la durée de cotisation plutôt que de l’âge de départ.

Une main tendue à la CFDT, seul syndicat favorable à un « système universel » mais opposé à la mise en place d’une borne d’âge collective et à l’objectif de ramener le système à l’équilibre financier à l’horizon 2025.

« Il va falloir qu’on discute un moment de la notion d’équilibre », a estimé Laurent Berger, pour qui « il n’y a pas de nécessité budgétaire urgente ».

Afin de réaliser des économies, le gouvernement a envisagé d’accélérer dès 2020, via le budget de la Sécu, l’augmentation de la durée de cotisation, qui atteindra 43 ans en 2035 en vertu de la loi Touraine. Il y a renoncé pour ne pas parasiter la réforme.

Mercredi, Agnès Buzyn a précisé que « s’il devait y avoir la moindre mesure pour le retour à l’équilibre », elle figurerait « dans la loi qui concerne le nouveau système ».

« Pour que la réforme soit acceptée, il faudra qu’elle soit équitable », a prévenu Laurent Escure (Unsa) dans un entretien aux Echos. Pour lui, « revenir à la durée de cotisation » serait « une double peine pour notamment de nombreuses femmes ».

Opposé au projet, Philippe Martinez (CGT) estime dans Libération qu’il vaudrait mieux faire « évoluer » le système actuel, « le plus juste au monde, basé sur la solidarité ».

En attendant, la fronde prend forme: les deux syndicats ont prévu des mobilisations, le 21 septembre pour FO, le 24 pour la CGT. Les agents de la RATP sont appelés à la grève le 13 septembre, tandis que certains avocats, médecins ou encore infirmières libérales défendront leurs régimes spécifiques dans la rue le 16.

 


 

La justice a tranché : le coq Maurice peut continuer de saluer l’aube sur l’île d’Oléron

Le coq Maurice à Saint-Pierre-d’Oléron le 5 juin 2019 – AFP/Archives / XAVIER LEOTY

 

Le coq Maurice pourra continuer de saluer l’aube de ses chants sur l’île d’Oléron : le tribunal d’instance de Rochefort, en Charente-Maritime, a rejeté la plainte des voisins qui l’accusaient de les réveiller trop tôt, une querelle de voisinage devenue le symbole des tensions entre gens du cru et nouveaux arrivants dans les campagnes.

« On leur a volé dans les plumes !! », Corinne Fesseau, la propriétaire de Maurice, a poussé le cocorico de la victoire devant le tribunal qui a même condamné ses voisins à lui payer 1 000 euros de dommages et intérêts et ses frais de justice.

Car dans son jugement, dont l’AFP a eu copie, le tribunal se réfère à un constat d’huissier, venu trois nuits de suite vérifier l’heure de réveil et le volume du chant de Maurice. Verdict, le volatile fait son travail au lever du soleil « de façon intermittente » entre 06h30 et 07h00 seulement, et non pas dès 04h00 comme l’en accusaient les voisins, et à un niveau « simplement perceptible donc peu intense » une fois la fenêtre fermée.

Bref les voisins, un couple d’agriculteurs retraités de Haute-Vienne dont la maison d’Oléron est la résidence de vacances, n’ont pas établi la preuve d’une nuisance. Ils ont même « agi de façon abusive » en portant plainte, d’autant qu’ils « n’ont pas attendu réellement la possibilité d’une solution amiable », a tranché le tribunal.

« C’est une victoire pour tous les gens dans la même situation que moi. J’espère que cela fera jurisprudence pour eux », s’est félicitée Corinne Fesseau.

« Tout le monde va être protégé derrière : les cloches, les grenouilles… Et pourquoi pas une loi Maurice pour protéger tous les bruits ruraux ? », a-t-elle ajouté. Une allusion aux autres querelles de voisinage liées au bruit qui émeuvent depuis quelque temps le monde rural, comme celle que le tribunal de Dax, dans les Landes, devra examiner en octobre, ciblant cette fois-ci les caquètements et gloussements de canards et d’oies en plein pays du confit et du foie gras.

Responsable du développement numérique

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