Les Bahamas commencent à panser leurs plaies après Dorian
Un bilan humain qui ne cesse de monter et s’annonce « épouvantable », de lourdes conséquences économiques qui handicaperont l’archipel, les craintes d’une catastrophe sanitaire… les Bahamas continuaient vendredi de subir l’impact du passage dévastateur de l’ouragan Dorian.
Tant bien que mal, dans le chaos et la confusion consécutifs au passage de Dorian, qui a frappé les Bahamas en catégorie 5 – la plus haute – avec des vents à plus de 250 km/h, les secours tentent de s’organiser. « On espère que les équipes d’évaluation technique vont se rendre à Grand Bahama (une des îles les plus touchées, au nord de l’archipel, ndlr) vendredi. Au moins plusieurs centaines de personnes attendent d’être évacuées. Les opérations de recherche et de sauvetage continuent d’être menées, c’est très compliqué comme il n’y a presque pas de communications », a expliqué à l’AFP un responsable de l’agence bahaméenne des situations d’urgence, la NEMA. « C’est notre Katrina », a estimé jeudi le ministre de la Santé, le docteur Duane Sands, en référence à l’ouragan qui avait semé la désolation sur la Louisiane en 2005. Le ministre a ajouté craindre un bilan définitif « épouvantable ». « Le public doit s’attendre à des informations inimaginables concernant le bilan humain et les souffrances », a-t-il mis en garde.
Dans la soirée, le Premier ministre Hubert Minnis a annoncé que le bilan humain provisoire était monté à 30 morts, et devait encore s’alourdir. Dans la ville de Marsh Harbour, sur l’île de Great Abaco, dans le nord du pays, l’AFP a assisté à des opérations de collecte des cadavres.
Environ 60% de l’île a été ravagée, et des milliers de personnes y sont sans abri.
Maisons pulvérisées, voitures renversées, champs entiers de débris, bateaux échoués et nombreuses zones inondées… A parte de vue s’étend un paysage de désolation qui tranchait avec le beau temps revenu et associé traditionnellement à la carte postale touristique des Bahamas.
Abaco c’est fini
« Je crois honnêtement qu’Abaco c’est fini. Je pense qu’Abaco ne s’en remettra pas avant les 10 prochaines années car tout est parti. Tout a disparu. Donc, pour avoir de l’argent, nous avons besoin de gens pour investir », a expliqué à l’AFP Thaah Hepburn, une sinistrée de Marsh Harbour.
« En ce moment, Abaco a besoin d’investisseurs externes », a-t-elle appuyé.
« Je suis censé partir, mais il n’y a pas d’eau, pas de nourriture, personne ne peut rester parce que vous serez malade après quelques jours… Mon projet est de partir, trouver un autre endroit où vivre », a pour sa part déclaré James Whell, un autre sinistré de Marsh Harbour.
Selon l’ONU, 70.000 personnes ont besoin d’une aide immédiate dans cet archipel des Caraïbes: eau, nourriture, médicaments, etc.
Dorian s’est « acharné » sur l’archipel, au-dessus duquel il est longtemps resté quasi immobile, faisant tomber jusqu’à 76 cm de pluie par endroits.
Interrogé sur CNN, Brandon Clement, un chasseur de tornade qui a tourné les premières images de la désolation sur les îles Abacos, a estimé que la situation avait dégénéré « très vite en crise humanitaire ».
L’ONU a annoncé que 85 tonnes de vivres seraient envoyées au cours des trois prochains mois.
L’ancien président du Zimbabwe Robert Mugabe est mort à 95 ans
L’ancien président zimbabwéen Robert Mugabe, héros de l’indépendance qui a dirigé d’une main de fer son pays de 1980 à 2017, est décédé à l’âge de 95 ans, a annoncé vendredi le chef de l’Etat Emmerson Mnangagwa.
« C’est avec la plus grande tristesse que j’annonce le décès du père fondateur du Zimbabwe et de l’ancien président, le commandant Robert Mugabe », a déclaré Emmerson Mnangagwa dans un tweet. « Le commandant Mugabe était une icône de la libération, un panafricain qui a dédié sa vie à l’émancipation (…) de son peuple. Sa contribution à l’histoire de notre nation et de notre continent ne sera jamais oublié. Que son âme repose en paix », a-t-il ajouté. « Un nuage noir a enveloppé le Zimbabwe et bien au-delà », a réagi un ancien ministre de Robert Mugabe, Jonathan Moyo, à l’annonce de la mort de l’ancien président. « Un jour noir », a tweeté son porte-parole Jealousy Mawarire.
Robert Mugabe avait pris les rênes de l’ex-Rhodésie, devenue indépendante, en 1980. Pendant son règne de trente-sept ans à la tête du Zimbabwe, l’un des plus longs sur le continent africain, il est passé du statut de héros de l’indépendance et chouchou de l’Occident à celui de tyran qui a provoqué l’effondrement économique de son pays. Accueilli en libérateur en 1980, sa politique de réconciliation, au nom de l’unité du pays, lui vaut des louanges générales, notamment dans les capitales étrangères. Mais rapidement, le héros a la main lourde contre ses opposants. Ses abus contre l’opposition, des fraudes électorales et surtout sa violente réforme agraire lancée en 2000 lui valent les condamnations de l’Occident.
Le « camarade Bob », longtemps jugé insubmersible, est progressivement lâché par les fidèles de son régime.
Fin 2017, à la suite d’un coup de force de l’armée soutenu par son parti, la Zanu-PF, le plus vieux chef de l’Etat en exercice de la planète à l’époque est alors contraint de démissionner. Il laisse un pays englué dans une profonde crise économique qui ne cesse aujourd’hui d’empirer.
Il a été remplacé à la tête du pays par son ancien vice-président, Emmerson Mnangagwa, qu’il avait limogé peu de temps auparavant.
Habitué des formules choc, souvent provocatrices, Robert Mugabe a souvent déclenché l’indignation de ses détracteurs ainsi que les applaudissements de ses partisans.
Depuis sa démission humiliante, le vieil homme à la santé fragile avait fait de très rares apparitions publiques. Selon la presse locale, il a effectué de nombreux séjours médicaux au Singapour, où il allait régulièrement depuis plusieurs années.
Avions au sol, attente d’un repreneur : course contre la montre pour Aigle Azur
En cessation d’activité et dans l’attente d’un repreneur, la compagnie Aigle Azur cloue tous ses avions au sol vendredi soir au risque de laisser des milliers de passagers bloqués, un casse-tête pour le gouvernement français qui cherche à les rapatrier et s’active pour trouver un repreneur.
Si 44 vols doivent encore être assurés vendredi, les clients d’Aigle Azur devront ensuite se débrouiller. Plusieurs vols avaient déjà été annulés depuis mardi.
Dans une situation financière critique, la compagnie ne pourra dédommager personne ni assurer le rapatriement de voyageurs dont le vol retour a été annulé. « Si vous effectuez un vol retour après le 6 septembre 2019, et ce quel que soit l’aéroport de départ, ce vol est annulé. Vous serez contraint d’acquérir un autre billet retour », a expliqué sans ambiguïté la compagnie dans un message à ses clients. « Ce sont plusieurs milliers de personnes qui sont bloquées aujourd’hui », notamment « en Algérie et au Mali », a reconnu vendredi matin le secrétaire d’Etat français aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.
« Nous discutons avec des compagnies aériennes françaises, avec le groupe Air France, pour mettre en place les solutions les plus appropriées et pour qu’aucun passager qui se trouve aujourd’hui hors du territoire français ne se retrouve sans solution », a poursuivi cet ancien pilote de ligne. Plusieurs compagnies ont d’ores et déjà proposé des tarifs spéciaux pour les clients dont le vol Aigle Azur est annulé.
Air France propose ainsi des vols Porto-Paris à partir de 42 euros, Alger-Paris à partir de 83 euros et Bamako-Paris à partir de 329 euros, sous réserve de disponibilité et à condition de réserver par téléphone ou aux agences et comptoirs de la compagnie.
Même politique pour Vueling (groupe IAG) qui a d’ores et déjà annoncé un tarif de 80 euros pour la liaison Alger-Marseille et de 100 euros pour Paris-Porto, et ce jusqu’au 15 octobre.
Du côté de Transavia, le Paris-Porto est également à 100 euros et la ligne Lyon-Alger à partir de 80 euros.
Dans une situation critique, Aigle Azur, qui exploite de nombreuses liaisons vers le Maghreb, doit trouver un repreneur d’ici à lundi pour ne pas sombrer.
Sa trésorerie en Algérie – 15 millions d’euros – est notamment difficile à rapatrier, ce qui n’arrange pas ses affaires.
Catherine Deneuve et Pierce Brosnan attendus au festival du film américain de Deauville
L’ex 007 Pierce Brosnan et Catherine Deneuve sont attendus vendredi soir sur le tapis rouge du festival du cinéma américain de Deauville qui s’ouvre avec la projection du nouveau film de Woody Allen, privé de salles aux États-Unis.
L’acteur irlandais de 66 ans qui vient pour la 4e fois à Deauville est « un homme charmant, très engagé, dans l’écologie, dans la défense du mariage homosexuel. Il est pour la limitation de la détention des armes », a souligné le directeur du festival Bruno Barde lors d’une conférence de presse en août.
La 45e édition du festival s’ouvrira vers 19h30 par un hommage à celui qui incarna James Bond dans quatre films entre 1995 et 2002. Les trois premiers épisodes ont engrangé plus d’un milliard de dollars dans le monde, tandis que le quatrième opus a généré près d’un demi-milliard de dollars au box-office mondial.
Avec une soixantaine de films à son actif, Pierce Brosnan a joué également dans des production à succès comme « Madame Doubtfire » de Chris Columbus (1993) ou « Mars Attacks ! » de Tim Burton (1996). Ce producteur « aguerri » sera prochainement à l’affiche de trois films : « The Mistfits », un thriller d’action de Renny Harlin, « False Positive », film d’horreur de John Lee, et « Eurovision », une comédie de David Dobkin.
Sur le tapis rouge est annoncé vendredi soir également le jury présidé par Catherine Deneuve qui récompensera samedi 14 septembre le lauréat des 14 films en compétition, dont six signés par des femmes et neuf premiers films.
La soirée d’ouverture s’achèvera par la projection très attendue du nouveau film de Woody Allen, « Un jour de pluie à New York », privé de salles aux États-Unis, après des accusations d’abus sexuel visant le cinéaste.
« Il sort en France (le 18 septembre) et c’est très bien. C’est un très grand film, très tonique, très drôle. Woody Allen retrouve sa verve. C’est un chassé croisé amoureux qu’aurait pu écrire Marivaux », avec Elle Fanning en tête d’affiche, a dit Bruno Barde.