Hong Kong : grosse manifestation devant le consulat américain, Joshua Wong à nouveau arrêté
Une foule compacte de militants pro-démocratie a manifesté dimanche devant le consulat des États-Unis à Hong Kong afin d’appeler Washington à faire pression sur Pékin après trois mois de manifestations.
Les contestataires s’étaient d’abord rassemblés dans un parc avant de se diriger vers la représentation diplomatique américaine toute proche, devant laquelle ils ont défilé lentement pendant des heures.
Dans la foule, les parapluies symboliques côtoyaient les drapeaux américains et les pancartes appelant le président Donald Trump à « libérer » Hong Kong. Certains manifestants chantaient l’hymne américain et discours et slogans demandaient aux Etats-Unis de faire pression sur Pékin pour aider Hong Kong à protéger ses libertés.
« Plus de mille manifestants ont été arrêtés. Nous n’avons pas d’autre moyen d’action que de manifester, je me sens désespérée », a déclaré à l’AFP Jenny Chan, 30 ans.
« Je pense qu’à part les pays étrangers, personne ne peut vraiment nous aider », a-t-elle ajouté.
Comme souvent, la manifestation s’est déroulée sans heurts pendant la journée, mais dans la soirée des heurts se sont produits entre la police et les manifestants les plus durs, bloquant des rues, s’en prenant aux stations de métro et mettant le feu à des barricades.
La colère des manifestants ne semble pas s’être apaisée quatre jours après l’annonce surprise, par la cheffe de l’exécutif hongkongais Carrie Lam, du retrait définitif du projet de loi sur les extraditions, qui avait mis le feu aux poudres en juin.
Ils jugent cette décision trop tardive et surtout insuffisante par rapport à leurs revendications.
Par ailleurs, l’une des figures de proue du mouvement, Joshua Wong, a annoncé avoir été arrêté dimanche matin à son retour de Taïwan, pour avoir violé les conditions de sa libération sous caution.
La semaine dernière, ce visage du « Mouvement des parapluies » en 2014, s’était rendu dans cette île pour y rencontrer des responsables politiques et faire des discours sur la lutte de Hong Kong pour la démocratie.
Devant un million de Malgaches, le pape s’en prend à la « culture du privilège »
Le pape François a dénoncé dimanche à Madagascar la « culture du privilège » devant près d’un million de personnes venues des quatre coins du pays pour assister à une messe géante en lisière de la capitale Antananarivo.
Organisée sur le site de « Soamandrakizay » (« Un bien pour l’éternité » en langue locale), un ancien vignoble de 60 hectares spécialement aménagé, la célébration a rassemblé « autour d’un million de personnes », s’est réjoui un porte-parole du Vatican.
Sur l’immense terrain proche de la capitale, les fidèles ont attendu pendant de longues heures le pape assis sur des bâches en plastique, se protégeant tant bien que mal de la poussière rouge de la terre balayée par le vent qui s’infiltrait dans les yeux et les narines.
Parés de chapeaux jaunes et blanc à l’effigie de François, ils ont salué dans la ferveur le souverain pontife, arrivé sur le site à bord d’une « papamobile » fabriquée à Madagascar.
Au premier rang, juste devant la tribune, les « VIP » endimanchés bénéficiaient de confortables chaises protégées de bâches blanches.
L’homélie du pape a semblé s’adresser d’abord à eux, nantis d’un pays dont les neuf dixièmes des 25 millions d’habitants survivent avec moins de deux dollars par jour. Il ne faut pas « manipuler l’Evangile » mais « construire l’histoire dans la fraternité et la solidarité, dans le respect gratuit de la terre et de ses dons contre toute forme d’exploitation », a-t-il dit.
François s’en est pris « à certaines pratiques qui aboutissent à la culture du privilège et de l’exclusion », critiquant tous ceux qui pensent que « +la parenté+ devient la clé décisive et déterminante de tout ce qui est juste et bon ».
Devant la foule, pour qui le consumérisme constitue un rêve inaccessible, le pape a souligné que les richesses ne permettaient pas forcément de se rapprocher de Dieu. Et de dénoncer « la course à l’accumulation » qui devient « étouffante et accablante », « aggravant l’égoïsme et l’utilisation de moyens immoraux ».
Ses propos ont été bien accueillis par les fidèles.
Afghanistan : Trump met fin aux négociations avec les talibans
Donald Trump a annoncé samedi soir à la surprise générale qu’il mettait fin aux « négociations de paix » engagées il y a un an avec les talibans, qui semblaient pourtant sur le point d’aboutir à un accord historique après dix-huit ans de conflit en Afghanistan.
Les talibans n’ont pas réagi dans l’immédiat à cette annonce, dont les répercussions apparaissent encore incertaines.
Le président afghan Ashraf Ghani a pour sa part fait savoir dimanche qu’il demeurait « prêt à travailler avec les Etats-Unis et d’autres alliés pour arriver à une paix durable ».
Kaboul ayant été jusqu’ici tenu à l’écart des négociations, le président a jugé que toute future initiative « devrait être menée par l’Afghanistan et le gouvernement afghan », selon son porte-parole Sediq Sediqqi.
Le président des Etats-Unis a aussi révélé qu’il devait initialement rencontrer ce dimanche à Camp David, « séparément » et dans le plus grand « secret », Ashraf Ghani mais aussi « les principaux dirigeants des talibans ».
Une telle rencontre aurait été sans précédent, à quelques jours qui plus est du 18e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 qui avaient provoqué l’intervention militaire américaine en Afghanistan.
« Ils étaient en route pour les Etats-Unis ce soir » mais « j’ai immédiatement annulé la réunion », a-t-il précisé sur Twitter.
« Malheureusement, pour tenter à mauvais escient d’accroître la pression », les talibans « ont reconnu un attentat à Kaboul » qui a provoqué la mort d' »un de nos grands grands soldats et de onze autres personnes », a-t-il souligné pour défendre sa décision spectaculaire de « mettre fin aux négociations de paix ».
Cet attentat, survenu jeudi, était le deuxième en quelques jours dans la capitale afghane à avoir été revendiqué par les insurgés. Et ce malgré « l’accord de principe » que le négociateur américain Zalmay Khalilzad affirmait avoir conclu avec eux au cours des pourparlers de Doha.
« Gilets jaunes » : une rentrée sans grande ampleur, marquée par des violences
Pour leur « rentrée », quelques milliers de « gilets jaunes » se sont rassemblés dans plusieurs grandes villes, comme à Montpellier, où des heurts ont très vite éclaté et une voiture de police municipale a été incendiée.
Une fumée épaisse, irrespirable, a rapidement envahi une rue commerçante de Montpellier, où une voiture de police, sans occupants, a été incendiée, a constaté une journaliste de l’AFP. Plusieurs devantures de commerces ont aussi été vandalisées, notamment celle de l’assureur MMA.
Selon la préfecture de l’Hérault, ce sont des manifestants qui ont ouvert la porte du véhicule de police et y ont jeté un cocktail molotov.
Le cortège de 1.500 (selon la préfecture) à 3.000 manifestants (selon les organisateurs) peinait à se rassembler en milieu d’après-midi, alors que des incidents sporadiques éclataient dans tout le centre-ville, où touristes et Montpellierains restaient piégés par les gaz lacrymogènes et les affrontements. « J’y vois plus rien! », « j’arrive plus à respirer! », s’écriaient les passants.
La préfecture a fait état de trois interpellations pour « jets de projectiles, engins incendiaires et possession de couteaux ».
De nombreux manifestants présents au début du rassemblement, comme Odile, jeune aide-soignante, qui s’enthousiasmait: « C’est la rentrée des gilets jaunes ! », ont répondu à un appel « national » à manifester à Montpellier, une ville dans laquelle la mobilisation est forte depuis le début du mouvement.
A Rouen aussi, où tout rassemblement était interdit dans le centre-ville, des heurts ont éclaté lors de la manifestation des « gilets jaunes », soutenue par la CGT de Seine-maritime, conduisant à deux interpellations, a-t-on appris auprès de la préfecture.
A Toulouse, le cortège, de plusieurs centaines de « gilets jaunes », selon un journaliste de l’AFP, était bien plus important que les derniers samedis, traduisant selon de nombreux manifestants une « reprise » de la mobilisation.
« C’est normal qu’il y ait plus de monde, c’est une reprise du mouvement qui n’a jamais été mort », à assuré Francis, un retraité toulousain de 66 ans. « Et ça va être de pire en pire! », prédit-il. Sur une des portes de l’Hôtel de ville, un homme a collé un carton sur lequel on pouvait lire : « Ça prendra le temps que ça prendra mais nous on lâchera pas ».
A Lille, quelque 650 manifestants selon une source policière, 1.500 selon des représentants des « gilets jaunes », défilaient eux dans une ambiance bon enfant, derrière une banderole annonçant la « rentrée sociale » et la « convergence des luttes » des gilets « jaunes », « rouges », « roses » et « verts ».
« On est tous ensemble, on veut que le gouvernement change clairement de politique et (…) un changement radical ne peut passer que par la démission du gouvernement et la mise en place d’une alternative politique », a déclaré à l’AFP Alexandre Chantry, figure des « gilets jaunes » lillois.
A Strasbourg, environ 350 « gilets jaunes » selon la préfecture manifestaient depuis la mi-journée dans le centre-ville.
A Paris, épicentre des premières manifestations des « gilets jaunes », seuls quelques dizaines de manifestants ont tenté de se rassembler sur les Champs-Elysées, qui restent interdits aux manifestations. Les forces de l’ordre déployées dans le quartier ont verbalisé 55 personnes, dont Eric Drouet, l’un des initiateurs du mouvement.