Juan Salazar Sparks, ambassadeur du Chili en France, revient pour Opinion Internationale sur les défis qui attendent notre planète face au réchauffement climatique. A trois mois de l’ouverture de la COP25 à Santiago, l’ambassadeur du pays de la cordillère des Andes donne le ton en évoquant la crise amazonienne et en rappelant les enjeux de l’environnement et de la biodiversité. Entretien.
Pourquoi le Chili accueillera du 2 au 13 décembre la prochaine COP ?
Il est important de rappeler que le Chili a remplacé le Brésil au pied levé à quelques jours de la COP24 tenue en Pologne l’an passé pour l’organisation de la prochaine COP car nous donnons beaucoup d’importance à l’environnement. Premièrement, nous voulons faire un évènement qui engage toute la société chilienne. C’est un exercice où il faut convaincre les personnes que le changement climatique, c’est très important. Dans un second temps, nous utilisons cette COP25 pour montrer aussi aux Chiliens que nous devons agir. Nous devons résoudre certains problèmes à l’intérieur de notre pays comme le manque d’eau ou l’énergie. La technologie, que l’homme développe, doit permettre d’anticiper les changements. Toute la communauté internationale est concernée. Si on fait une analyse de la société chilienne, je pense que les gens ont pris conscience qu’il faut changer. De plus, tout le monde ne vit pas de la même manière la crise écologique : au nord du pays, c’est plutôt très désertique. Le centre de notre pays est aussi touché de plus en plus par la pollution. Que ce soit un médecin, un professeur, un étudiant, nous nous devons tous d’avoir une conscience environnementale. Toutes ces thématiques doivent être abordées lors de la COP25 pour trouver une solution.
Quelles sont les principaux objectifs de cette COP25 ? Comment votre pays se prépare à l’accueil d’un événement d’envergure ?
Il y a deux éléments importants lors de cette COP25. Cette conférence sur le climat se déroule dans un pays en développement et non développé. Il y a une perspective particulière car nous voulons représenter tous les pays et tous les défis. L’idée c’est de montrer qu’on peut se développer sans affecter l’environnement. Nous voulons faire de cette COP, une COP bleue où nous parlons des enjeux climatiques sous tous les aspects (les océans, la terre et l’air). Face au problème de l’eau, nous devons garder nos ressources agricoles et maintenir notre population en bonne santé.
Quel bilan tirez-vous du G7 de Biarritz auquel a participé le président de la République chilienne, Monsieur Sebastián Piñera ?
Nous remercions la France pour cette invitation à ce sommet du G7. La France et le Chili ont une relation complémentaire pour trouver des solutions au niveau international. La France s’est engagée pour aider le Chili dans l’organisation de la COP25, notamment sur le plan logistique et sur le plan du contenu. Nous sommes contents du soutien et très conscient de l’importance de la COP25.
Quel regard portez-vous sur les tensions diplomatiques entre le Brésil et la France en marge des feux en Amazonie ? Le Chili pourrait-il être un médiateur ?
Les incendies, il y en a partout dans le monde. On a pu l’observer en Afrique, en Sibérie ou encore dans l’Amazonie. Dans le cas de la forêt amazonienne, le Brésil est souverain dans cette région. Ce n’est pas à la communauté internationale de dicter ce qu’ils doivent faire, nous devons travailler avec eux. Il faut respecter les choix politiques et les mesures prises par le gouvernement du Brésil. Le Chili est au milieu des deux pays et dispose d’une bonne relation avec les deux nations. Donc, nous sommes comme un intermédiaire pour trouver un accord entre la communauté internationale et le Brésil.
Propos recueillis par Guillaume Asskari
Chroniqueur Amérique Latine