Arabie saoudite : les attaques venues du « Nord » et « parrainées » par l’Iran
L’Arabie saoudite a déclaré mercredi que les attaques contre deux de ses installations pétrolières provenaient du « Nord » et ont été « incontestablement » parrainées par l’Iran, précisant que le royaume enquêtait toujours sur le lieu « exact » de leur lancement.
« L’attaque a été lancée depuis le Nord et a été incontestablement parrainée par l’Iran », a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense, Turki al-Maliki, au cours d’une conférence de presse pour présenter les conclusions d’une enquête officielle et lors de laquelle ont été dévoilés des débris de « drones » et de « missiles de croisière ».
Selon lui, 18 drones et sept missiles de croisière ont frappé les sites en provenance d’un endroit qui n’est pas le Yémen, situé au sud de l’Arabie saoudite, où les rebelles Houthis ont revendiqué l’attaque. Le responsable saoudien n’a toutefois pas directement accusé l’Iran d’avoir lancé les attaques depuis son territoire, affirmant seulement sa certitude quant aux capacités du royaume à trouver le lieu de lancement à l’issue de l’enquête.
L’Iran dément avoir joué le moindre rôle dans les attaques de samedi contre deux infrastructures pétrolières majeures de l’Arabie saoudite, son rival régional, qui ont fait baisser de moitié la production de pétrole du royaume et fait flamber les prix du brut, avant un repli. La République islamique apporte en revanche un soutien politique aux rebelles yéménites Houthis.
Ryad intervient militairement au Yémen depuis 2015 dans le cadre d’une coalition pour soutenir le gouvernement contre les rebelles.
Les Etats-Unis accusent l’Iran d’être à l’origine de ces attaques. Mercredi, le président américain Donald Trump a annoncé dans un tweet un durcissement « substantiel » des sanctions contre l’Iran. Les tensions entre Washington et Téhéran n’ont cessé de croître depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis en mai 2018 de l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 et le retour d’un régime de lourdes sanctions contre l’Iran.
Féminicide au Havre : 800 personnes rassemblées
Environ 800 personnes selon la police se sont rassemblées mercredi au Havre pour demander « justice » pour « Johanna » la femme de 27 ans tuée lundi dans cette ville par son conjoint devant ses enfants.
« Brisons le silence », « Stop aux féminicides », « Stop à la violence », pouvait-on lire sur des pancartes dans le cortège. Nombre de manifestants scandaient « Justice, Johanna », a constaté une photographe de l’AFP. Sur les quelque 800 personnes qui se sont rassemblées devant la mairie, environ 600 ont défilé dans les rues du Havre, selon la police. Le cortège était à 70% environ composé de femmes et d’enfants, selon la même source.
L’homme de 37 ans qui a poignardé cette femme devant leurs enfants de six, quatre et deux ans au sortir d’une grande surface, « devrait être déféré au parquet pour être mis en examen », avait annoncé le parquet du Havre mardi soir. Le procureur de la République du Havre n’était pas joignable dans l’immédiat mercredi.
Interpellé peu après les faits, l’homme, qui a porté 14 coups de couteaux à sa conjointe, a reconnu la matérialité des faits et dit avoir agi par crainte que la victime ne le prive de ses fils, avait précisé le parquet.
Le 11 août, la victime avait déjà porté plainte. La police était alors intervenue au domicile du couple, que « la jeune femme disait avoir quitté en passant par la fenêtre de l’appartement (…) ayant été menacée par son compagnon à l’aide d’un couteau ainsi que d’étouffement avec un sac en plastique ». Le conjoint avait alors été interpellé puis relâché. « Dans cette première affaire, c’était parole contre parole », avait précisé le procureur François Gosselin.
La femme avait depuis quitté le domicile commun pour s’installer dans un foyer et « les enfants étaient pris en charge tour à tour par chacun des parents » dans l’attente d’un jugement sur leur garde.
C’est alors que la victime allait chercher ses enfants que son conjoint, sans condamnation judiciaire antérieure, l’a poignardée.
En 2018, le ministère de l’Intérieur avait recensé 121 féminicides.
Incident avec un métro automatisé à Paris : un syndicat réclame une « prise de conscience »
Une organisation syndicale a appelé mercredi à « une prise de conscience » sur « la nécessité de la présence à bord des trains », au lendemain de problèmes techniques dans un métro automatisé parisien.
Une rame de la ligne 1, qui relie le château de Vincennes à La Défense via certains des quartiers les plus touristiques de Paris, a traversé plusieurs stations sans s’arrêter, à la grande frayeur de ses passagers.
Soulignant que les passagers de ce « métro fou » étaient « totalement isolés, sans possibilité d’agir », Solidaires RATP a jugé mercredi que « les incidents à répétition sur les lignes automatiques parisiennes » (lignes 1 et 14) devaient « entraîner une prise de conscience » de la région Ile-de-France et de la RATP « sur la nécessité de la présence humaine à bord des trains ».
La présidente de région Valérie Pécresse a « demandé un retour d’expérience à la directrice générale de la RATP, Catherine Guillouard, sur cet incident », a indiqué Ile-de-France Mobilités mercredi à l’AFP. Ce retour d’expérience a été programmé « lors de son audition annuelle devant le Conseil d’administration le 11 octobre prochain ».
Mardi soir, un usager de Twitter, @omisapro, a témoigné de « la peur de (sa) vie »: « on vient d’éviter un énorme accident, le train ne s’arrêtait plus depuis trois arrêts. A deux doigts de prendre le métro de devant », arrêté au niveau de la station George V, a-t-il expliqué à ses quelque 23.000 abonnés Twitter.
« Suite à un incident technique la rame n’a effectivement pas marqué l’arrêt durant 3 stations », a réagi la RATP sur le compte Twitter de la ligne 1. « L’arrêt s’est ensuite fait dans le respect des procédures de sécurité prévues. Bien qu’impressionnant, nous vous assurons qu’il n’y a pas eu de mise en danger. »
La RATP a ensuite précisé à différents médias qu’il y avait dans un premier temps eu « une disjonction d’intensité » à la station Palais Royal vers 21H30, un incident électrique pouvant être impressionnant « car à l’origine d’un bruit fort et d’étincelles, mais sans risque pour le voyageur », précise-t-elle.
Dans un second temps, « une mauvaise programmation a eu pour conséquence que plusieurs arrêts n’ont pas été desservis par une rame, vers 21H50 », selon la RATP, mais « le système de sécurité a détecté l’anomalie et l’arrêt de la rame s’est fait en toute sécurité ». Elle insiste sur le fait qu' »il n’y a eu en aucun cas risque de collision ».
Solidaires RATP considère pour sa part que « seul un agent RATP présent à bord, capable d’arrêter le train et de le prendre en conduite manuelle, est une sécurité ».
L’Inde, grand producteur de tabac, interdit le vapotage
Grand producteur de tabac, l’Inde a annoncé mercredi l’interdiction des cigarettes électroniques dans le pays de 1,3 milliard d’habitants, se joignant à une tendance de durcissement réglementaire mondial contre le vapotage.
« La décision a été prise avec à l’esprit l’impact que les cigarettes électroniques ont sur la jeunesse aujourd’hui », a déclaré en conférence de presse la ministre des Finances Nirmala Sitharaman, mettant en avant des impératifs sanitaires et de lutte contre les addictions. « C’est devenu très à la mode de les essayer, de les utiliser. »
Une ordonnance passée par le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi interdit la production, l’import ou l’export, le transport, le stockage et la vente de cigarettes électroniques. Une première infraction est passible d’un an de prison et/ou 100.000 roupies (1.270 euros) d’amende, jusqu’à 3 ans et/ou 500.000 roupies (6.300 euros) en cas de récidive. Cette mesure « améliorera la politique de contrôle du tabac, donnant de meilleurs résultats en termes de santé publique », avance le gouvernement sur le compte Twitter de son service de presse. Les autorités indiennes mènent de grandes campagnes de prévention sur les ravages physiques provoqués par le tabac, dont le géant d’Asie du Sud est aussi paradoxalement un grand producteur.
L’Association des Vapoteurs d’Inde a accusé le gouvernement « de sembler plus soucieux de protéger l’industrie de la cigarette que d’améliorer la santé publique ». Cette interdiction représente « un jour noir pour 110 millions de fumeurs en Inde qui ont été privés d’options moins dangereuses », a-t-elle estimé dans un communiqué.
Le bannissement des cigarettes électroniques en Inde survient au lendemain d’une interdiction de l’État américain de New York de commercialiser des cigarettes électroniques aromatisées, dans le viseur des autorités sanitaires aux États-Unis.
Les cigarettes électroniques, considérées comme « incontestablement nocives » dans un récent rapport par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), consistent à inhaler des vapeurs créées par le chauffage à haute température d’un liquide, qui contient la plupart du temps de la nicotine. Elles connaissent une popularité grandissante depuis leur apparition au milieu des années 2000.
Le procédé est présenté par ses défenseurs comme nettement moins dangereux pour la santé que les cigarettes traditionnelles, mais législateurs et autorités sanitaires du monde entier craignent notamment qu’il ne conduise au final les jeunes à fumer du tabac.
La nouvelle interdiction de New Delhi ne porte pas cependant sur les autres produits liés au tabac en Inde.
Selon l’OMS, l’Inde est le deuxième plus grand consommateur au monde de produits du tabac, qui y tue près de 900.000 personnes chaque année. Près de 275 millions d’Indiens de plus de 15 ans, soit 35% de sa population adulte, en consomment.
Chiquer du tabac y est plus courant que fumer des cigarettes, et moins onéreux. Le vapotage est très peu pratiqué.
L’Inde est également le troisième producteur mondial de tabac, derrière la Chine et le Brésil, et ses cultivateurs représentent un électorat-clé pour les partis politiques.