L’Iran met en garde contre « une guerre totale » en cas de frappe sur son sol
Les Etats-Unis ou l’Arabie saoudite déclencheraient « une guerre totale » s’ils venaient à attaquer l’Iran, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères dans un entretien diffusé jeudi par CNN, dans lequel il redit que son pays ne veut « pas la guerre ».
Interrogé par la chaîne de télévision américaine sur ce que serait « la conséquence d’une frappe militaire américaine ou saoudienne sur l’Iran », Mohammad Javad Zarif a répondu d’un air grave: « Une guerre totale. »
« Nous ne voulons pas la guerre, nous ne voulons pas nous lancer dans un affrontement militaire. Nous pensons qu’un conflit armé reposant sur une supercherie est quelque chose d’affreux. Mais nous ne tremblons pas quand il s’agit de défendre notre territoire », a ajouté M. Zarif.
Sur Twitter, M. Zarif a dénoncé jeudi « l’agitation » orchestrée selon lui autour des récentes attaques contre des installations pétrolières saoudiennes afin de préparer l’opinion mondiale à une guerre contre l’Iran.
« Acte de guerre ou AGITATION en vue d’une GUERRE? » a-t-il écrit en réponse à des propos tenus la veille par le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo.
Ce dernier a qualifié « d’acte de guerre » les attaques ayant visé samedi deux infrastructures pétrolières majeures du royaume saoudien et qu’il a de nouveau attribuées à l’Iran.
Ryad a de son côté affirmé que Téhéran avait « incontestablement parrainé » ces attaques menées par voie aérienne et revendiquées par les rebelles Houthis du Yémen, soutenus par Téhéran. « C’est fabriqué de toutes pièces », a déclaré M. Zarif à CNN. « Ils veulent rejeter la faute sur l’Iran, afin de réaliser quelque chose, et c’est pour cela que je dis que c’est de l’agitation en vue d’une guerre. Parce que c’est fondé sur des mensonges et une supercherie », a-t-il ajouté.
Depuis dimanche, l’Iran a rejeté à plusieurs reprises les accusations américaines et saoudiennes le tenant pour responsable des attaques contre les installations du groupe pétrolier saoudien Aramco.
Mercredi, le président iranien Hassan Rohani a toutefois qualifié ces raids d' »avertissement » lancé par « les Yéménites » à Ryad, qui dirige depuis 2015 une coalition armée au Yémen contre les rebelles Houthis.
M. Trump a laissé entendre mercredi qu’il n’excluait aucune « option » contre l’Iran après ces attaques.
L’Iran, qui se défend d’armer les Houthis comme l’en accusent Ryad et Washington, dénonce régulièrement les frappes aériennes de la coalition au Yémen, qui, selon l’ONU, sont à l’origine de la pire catastrophe humanitaire en cours sur la planète.
L’OCDE attend la plus faible croissance mondiale depuis 10 ans
Guerre commerciale, Brexit, ralentissement chinois et endettement privé qui se dégrade: les risques s’accumulent pour l’économie mondiale au point que l’OCDE s’attend désormais à la croissance la plus faible depuis la crise financière de 2008/2009 et appelle les Etats à réagir.
La croissance mondiale devrait passer cette année sous la barre des 3% pour chuter à 2,9%, soit 0,3 point de moins que lors des dernières prévisions de mai, et devrait rester pratiquement stable à 3% en 2020 (-0,4), a estimé l’institution basée à Paris dans ses prévisions actualisées publiées jeudi.
L’Organisation pour la Coopération et le développement économiques (OCDE), qui revoit ses chiffres quatre fois par an, s’attend désormais à la croissance mondiale « la plus faible depuis la crise financière » lorsqu’elle avait reculé à 2,9% en 2008 avant de plonger à -0,5% l’année suivante.
Aux yeux de l’OCDE, qui n’a pas pu prendre en compte dans ses calculs la récente attaque contre des installations pétrolières saoudiennes, la situation actuelle au Moyen-Orient constitue néanmoins une incertitude de plus sur une liste déjà longue.
« Les tensions commerciales et politiques alimentent les risques de faible croissance prolongée », a-t-elle estimé, redoutant la montée des représailles dans la guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis et la Chine et un Brexit sans accord qui « porterait un coup à une économie britannique déjà fragile et aurait des effets perturbateurs en Europe ».
L’institution craint aussi « l’ampleur de la dette privée, dont la qualité se dégrade (et qui) pourrait amplifier les effets de chocs éventuels ».
Surprise en Israël : Netanyahu appelle Gantz à la formation d’un gouvernement d’union
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui joue sa survie politique, a pris Israël par surprise jeudi en appelant Benny Gantz à la formation d’un gouvernement d’union nationale, deux jours après des élections législatives n’ayant pas réussi à départager les deux rivaux.
Benny Gantz a répondu vouloir lui aussi un gouvernement d’union afin de sortir le pays de l’impasse politique, mais avec lui à sa tête.
Benjamin Netanyahu affirmait encore mercredi que le pays n’avait que deux choix: soit un gouvernement de droite dirigé par lui, soit un « gouvernement dangereux qui repose sur les partis arabes », une attaque indirecte contre M. Gantz qui a promis d’ouvrir des discussions avec les partis arabes dans l’espoir d’arriver à une coalition.
Mais, jeudi matin, coup de tonnerre: le « roi Bibi », au pouvoir sans discontinuer depuis une décennie, a changé son fusil d’épaule et proposé des discussions directes avec son principal rival.
« Lors des élections, j’ai appelé à la mise en place d’un gouvernement de droite. Malheureusement, les résultats montrent que cela n’est pas possible. Le peuple n’a pas tranché entre les deux blocs. Par conséquent, il n’y a pas d’autre choix que de former un gouvernement d’union, aussi large que possible », a déclaré M. Netanyahu dans un message vidéo.
Les deux hommes se sont serré la main jeudi lors d’une cérémonie à Jérusalem marquant le troisième anniversaire de la mort de l’ancien Premier ministre et prix Nobel de la paix Shimon Peres.
Deux jours après les législatives, les résultats –encore provisoires– créditent le Likoud de M. Netanyahu de 31 sièges sur les 120 de la Knesset, le Parlement, contre 33 pour le parti Kahol Lavan (« Bleu-blanc ») de Benny Gantz.
Et, en ajoutant leurs alliés respectifs et potentiels, des partis religieux et/ou très marqués à droite pour M. Netanyahu, et des formations à gauche ou arabes pour M. Gantz, le compteur marque 55/56 députés dans chaque camp, sous la barre des 61 pour obtenir une majorité.
« Benny, nous devons mettre en place un gouvernement d’union le plus large possible aujourd’hui. Le peuple attend de nous deux que nous prenions nos responsabilités et que nous agissions en coopération », a argué M. Netanyahu.
« C’est pourquoi je t’appelle, Benny. Rencontrons-nous aujourd’hui, à n’importe quel moment, pour faire avancer ce processus (…) Nous n’avons pas le droit d’aller vers une troisième élection. Je suis contre. L’ordre du jour: un gouvernement d’union large, aujourd’hui ».
Le président Reuven Rivlin a félicité Benjamin Netanyahu de « s’être joint à l’appel » pour un « gouvernement d’union ».
En Israël, le président confie la tâche de former le gouvernement à un élu après avoir consulté l’ensemble des partis au Parlement. Or les consultations pour le prochain gouvernement débuteront dès dimanche, ont précisé jeudi les services de Reuven Rivlin.
Mais le rapprochement Netanyahu-Gantz pose déjà une question clé: qui des deux hommes forts pour être Premier ministre?
« Je vais former ce gouvernement avec moi à sa tête (…). Nous écouterons tout le monde mais n’accepterons pas qu’on nous dicte des choses », a répondu M. Gantz à Netanyahu, avant une réunion avec les cadres de sa formation.
« Le parti Bleu-blanc a gagné et, à l’heure où je vous parle, nous avons 33 sièges alors que Netanyahu n’a pas obtenu la majorité suffisante pour former une coalition comme il l’espérait », a ajouté M. Gantz, un ancien chef de l’état-major de l’armée, sans répondre directement aux appels au dialogue de l’actuel Premier ministre.
Ce dernier s’est aussitôt dit « surpris » et « déçu » que Benny Gantz « refuse encore » de répondre à son appel de le rencontrer. « L’invitation tient toujours », a-t-il assuré.
Séquestration au château : deux millions d’euros envolés à Vaux-le-Vicomte
Fric-frac au château : des malfaiteurs ont séquestré dans la nuit de mercredi à jeudi les propriétaires de Vaux-le-Vicomte, chef d’œuvre architectural du XVIIe siècle au sud-est de Paris, d’où ils sont repartis avec un butin estimé à 2 millions d’euros.
Les faits se sont déroulés peu avant l’aube dans ce château en Seine-et-Marne présenté comme le modèle du château de Versailles, a indiqué le parquet de Melun.
Les propriétaires, âgés de 90 et 78 ans, ont été ligotés avec les propres cravates du nonagénaire par six hommes cagoulés et non armés, selon une source policière. Le couple ne présente pas de blessures.
Les cambrioleurs se sont attaqués au coffre et ont volé notamment des émeraudes, a ajouté cette source.
Le parquet a confié l’enquête à la police judiciaire de Versailles, qui se trouvait sur place dans la matinée.
Le vol « a eu lieu dans un appartement privé », qui se trouve dans le domaine mais pas dans le château, et « ne concerne pas les collections du château », a indiqué la direction du château. « Les propriétaires vont bien et le château reste ouvert à la visite aux horaires habituels », a-t-elle précisé.
Plus grande propriété privée classée de France, avec un domaine de 500 hectares, clos par un mur d’enceinte de 13 km, le « petit Versailles » accueille chaque année 250.000 visiteurs.
Ce chef d’œuvre architectural, construit entre 1656 et 1661 à une cinquante de kilomètre au sud de Paris, a valu a son propriétaire, Nicolas Fouquet, la jalousie du Roi Louis XIV, qui le fit emprisonner à vie.
Vaux-le-Vicomte a bâti en partie sa réputation grâce aux grands noms qui l’ont édifié : Louis Le Vau en fût l’architecte, Charles Le Brun, le peintre, et André Le Nôtre, le paysagiste.