Des centaines de milliers d’écoliers lancent une grève mondiale pour le climat
Des centaines de milliers d’écoliers ont donné vendredi en Asie et dans le Pacifique le coup d’envoi d’une journée de manifestations mondiales qui devraient constituer la plus grande mobilisation jamais organisée pour appeler les adultes à agir contre la catastrophe climatique.
De Sydney à Séoul en passant par Manille ou Bombay, des élèves ont répondu en masse à l’appel de la jeune Suédoise Greta Thunberg à boycotter les salles de classe, l’espace d’une journée, pour cette très symbolique « grève de l’école pour le climat ». Plus de 300.000 enfants, parents et autres se sont ainsi rassemblés dans plusieurs villes australiennes, soit plus du double du nombre qu’ils étaient en mars lors de rassemblements similaires, alors que plus de 5.000 événements sont prévus vendredi sur toute la planète.
La campagne « Fridays for Future » entend mobiliser les enfants du monde entier pour qu’ils persuadent les décideurs et les entreprises de prendre des mesures drastiques pour enrayer l’envol des températures provoqué par les activités humaines. Le point culminant de cette journée est une manifestation monstre à New York où sont attendus 1,1 million d’élèves de 1.800 écoles publiques qui ont été autorisés pour l’occasion à sécher les cours.
Alors que le soleil se levait sur le Pacifique, des élèves ont lancé la journée au Vanuatu, aux Salomon ou encore aux Kiribati, où des enfants scandaient: « Nous ne coulons pas, nous nous battons ». Les atolls du vaste océan sont en première ligne face au réchauffement climatique en raison de l’élévation du niveau des eaux.
Dans un message vidéo, Greta Thunberg a appelé jeudi les enfants à s’approprier le combat « Tout compte. Ce que vous faites compte », a déclaré la Suédoise de 16 ans devenue la porte-parole d’une jeune génération convaincue que leurs aînés n’en font pas suffisamment pour lutter contre le réchauffement climatique Ce mécontentement était palpable vendredi ailleurs en Asie. « Nous sommes l’avenir et nous méritons mieux », a déclaré à l’AFP à Bangkok Lilly Satidtanasarn, 12 ans, surnommée la Greta Thunberg de Thaïlande pour son combat contre le plastique. Les adultes « ne font que parler, mais ils ne font rien », dénonce-t-elle. « Nous ne voulons pas d’excuses. »
Des rassemblements ont aussi eu lieu en Inde, à Delhi et Bombay, et des milliers de personnes défilaient aux Philippines, un archipel également gravement menacé par l’élévation des océans. « Beaucoup de gens ressentent déjà ici les effets du réchauffement climatique, et notamment des typhons », a déclaré à Manille Yanna Palo, 23 ans.
En Australie, certaines entreprises, administrations et écoles ont même encouragé leurs employés et les élèves à participer à cette journée.
Climat : départ de la plus grande expédition scientifique dans l’Arctique
La plus grande expédition scientifique jamais réalisée dans l’Arctique entame vendredi une mission internationale d’un an pour étudier les conséquences du changement climatique particulièrement tangible au pôle Nord, a annoncé l’institut allemand qui dirige cette initiative.
Le brise-glace « Polarstern » de l’institut Alfred-Wegener de Bremerhaven (nord-ouest de l’Allemagne) doit quitter le port norvégien de Tromsø vers 20H30 (18H30 GMT) dans le cadre de cette mission géante baptisée « Mosaic ».
Il s’agit « d’un événement majeur », « un rêve qui devient réalité », a jugé le chef de cette mission exceptionnelle, Markus Rex, lors d’une conférence de presse à Tromsø, quelques heures avant le départ du « Polarstern ». « Nous sommes impatients de pouvoir faire des recherches dont nous avons urgemment besoin pour mieux comprendre le climat arctique », a-t-il ajouté.
Au total, quelque 600 experts et scientifiques prévoient de se relayer pendant quelque 390 jours, le brise-glace devant parcourir au total 2.500 km. Les équipes affronteront notamment 150 jours de nuit polaire et des températures pouvant tomber à -45°C. Au moins six personnes seront en outre employées uniquement à repérer et éloigner les ours polaires et ainsi assurer la sécurité des scientifiques dans leurs travaux.
« Bientôt nous allons dire au revoir au soleil (…). Nous allons travailler dans l’obscurité la plus totale, nous serons isolés, à un millier de kilomètres des autres êtres humains », a détaillé le scientifique, précisant: « Nous allons devoir gérer toutes sortes de problèmes, notamment médicaux ».
Les experts étudieront à la fois l’atmosphère, l’océan, la mer de glaces et l’écosystème pour recueillir des données qui permettront de voir comment le changement climatique affecte la région et le monde entier.
« Aucune autre partie de la Terre ne s’est réchauffée aussi vite ces dernières décennies que l’Arctique », a également expliqué Markus Rex sur le site internet de « Mosaic ». « C’est ici que se situe quasiment l’épicentre du réchauffement global, et en même temps jusqu’ici nous comprenons très peu cette région ».
« Nous ne pourrons pas établir de prévisions correctes concernant notre climat si nous n’avons pas de pronostics filables pour l’Arctique », poursuit-il.
La situation dans l’Arctique est préoccupante. « En début d’année, nous avons eu un cas extrême: dans le centre de l’Arctique, il a fait plus chaud qu’en Allemagne », souligne-t-il.
Le « Polarstern » sera accompagné de quatre brises-glace de Russie, de Chine et de Suède, ainsi que d’avions et d’hélicoptères afin de le ravitailler et de permettre aux équipes une rotation.
Autour du bateau, plusieurs stations d’observation seront installées, la plus éloignée se trouvant à quelque 50 km.
Pour mener sa mission à bien, le bateau va se laisser prendre dans les glaces puis dériver avec elles selon la dérive polaire, ce courant océanique qui s’écoule d’est en ouest dans l’océan Arctique. La glace dérive en moyenne de 7 km par jour et devrait entraîner le Polarstern jusqu’à un millier de kilomètres de la terre ferme.
« Pour nous, les scientifiques, il est important de protéger cet environnement et de faire en sorte que les prochaines générations voient toujours la mer de glace sur laquelle nous allons mener ces recherches », a encore souligné M. Rex.
Soixante instituts et 19 pays coopèrent pour ce projet, qui dispose d’un budget de 140 millions d’euros et doit permettre de récolter pour la première fois des données exhaustives sur le climat au pôle Nord.
Tunisie : décès en exil de l’ancien président Ben Ali, chassé par la rue en 2011
L’ancien président tunisien Zine el Abidine Ben Ali, dont la chute début 2011 avait marqué le point de départ du « Printemps arabe », est décédé jeudi à Jeddah, en Arabie saoudite, où il vivait en exil, ont indiqué les autorités tunisiennes.
« Nous avons eu la confirmation de sa mort », a indiqué à l’AFP le ministère tunisien des Affaires étrangères, sans plus de détails. Contacté par l’AFP, Mounir Ben Salha, avocat autoproclamé de Ben Ali, avait auparavant évoqué ce décès, citant sa famille et son médecin.
Après plus de deux décennies d’un pouvoir répressif, Ben Ali avait été forcé à quitter le pouvoir début 2011, sous l’impulsion d’un mouvement populaire, point de départ d’une vague de révoltes dans la région qui font désormais partie des livres d’histoire sous le nom de « Printemps arabe ». Il avait fui, le 14 janvier 2011, dans des conditions rocambolesques, vers Jeddah, où il vivait en exil avec sa famille.
Depuis cette date, la Tunisie, qui a vécu ce dimanche le premier tour d’une élection présidentielle libre, s’est engagée sur le chemin de la démocratisation, même si les difficultés politiques et économiques ont vu naître ces dernières années une forme de nostalgie dans une frange de la population.
Parallèlement, à l’exception de quelques photos postées sur Instagram, notamment par sa fille Nesrine, presque rien n’avait filtré de la vie en exil de l’ancien dictateur.
Rugby : le Japon fête l’ouverture du Mondial avec une victoire
Premiers essais, premiers exploits et premiers ratés… La Coupe du monde de rugby, la première disputée en Asie, s’est ouverte sur un large succès du Japon face à la Russie (30-10), vendredi à Tokyo.
Cette victoire, assortie d’un point de bonus offensif pour les Japonais auteurs de quatre essais, avait été précédée par une brève cérémonie d’ouverture (moins de trente minutes) qui a célébré le lien entre la culture japonaise et le rugby.
La cérémonie s’est conclue avec l’apparition de l’ex-All Black Richie McCaw, qui a symboliquement ramené la Coupe William Webb-Ellis dont les deux dernières éditions ont été remportées par les Néo-zélandais.
Le Prince Akishino, membre de la famille impériale, a ensuite déclaré la Coupe du monde officiellement ouverte sur la pelouse du Tokyo Stadium, au côté du président de World Rugby.
Dans un discours bref, Bill Beaumont a souligné que les Japonais pouvaient être « fiers » du travail accompli depuis dix ans pour accueillir la Coupe du monde. Il a également demandé aux joueurs « d’inspirer une nouvelle génération ».
Eclaté sur douze stades entre l’île la plus au sud (Kyushu) et Sapporo (sur l’île d’Hokkaido au nord), ce premier Mondial en Asie, loin de ses racines (Europe, Océanie), offre au rugby une opportunité de conquérir de nouveaux territoires, avant, peut-être, de s’ouvrir un jour davantage vers l’Amérique du Sud ou du Nord.
« J’espère que cette première Coupe du monde en Asie permettra au rugby de croître et que davantage de pratiquants se tourneront vers le rugby », a déclaré Siya Kolisi, premier capitaine noir de l’équipe d’Afrique du Sud.
Pour l’heure, aucun phénomène météorologique (typhon) ne menace l’archipel rompu aux désastres naturels et un tournoi qui pourrait pâtir de l’annulation de matches à enjeux. « On espère que ce ne sera pas un problème », a dit prudemment Brett Gosper, le directeur général de World Rugby. Les menaces climatiques sont à la baisse, les perspectives économiques à la hausse: avec 260 millions de livres (293 M EUR) de revenus commerciaux attendus, le Japon devrait finalement faire mieux que l’Angleterre en 2015, jusqu’ici le Mondial le plus rentable (245 millions de livres), alors que World Rugby n’en espérait pas tant.
Entre 400.000 et 500.000 visiteurs étrangers sont attendus dans le pays, soit un peu plus qu’en Grande-Bretagne (350.000). La finale se jouera le 2 novembre à Yokohama.
Dans un pays porté par sa passion pour le baseball et ses sumotoris, les Japonais, qui se sont rués sur les billets (96% des sièges vendus), sont prêts à s’enthousiasmer pour le ballon ovale, pour peu que les « Brave Blossoms » poussent loin leur aventure.
Même s’ils ne semblent pas taillés pour prétendre au titre, les Japonais peuvent rêver d’accéder aux quarts de finale pour la première fois de leur histoire. Après leur succès sur les Russes, ils devront battre au moins deux des trois autres équipes de la poule A: l’Irlande, l’Ecosse et les Samoa.