Le président Chirac vient de nous quitter. Il était un soldat. Sous-lieutenant de cavalerie en Algérie, il a hésité avant de continuer sous l’uniforme mais a choisi le combat politique. Toutefois, la guerre et l’armée ne l’ont pas quitté.
Dans ce registre, retenons trois dates :
1995 : fraîchement élu à l’Elysée, Jacques Chirac ne supporte pas de voir des soldats français lever le drapeau blanc en Bosnie. Il décide d’y envoyer une force de réaction rapide franco-britannique pour y faire la guerre. Seule consigne donnée au général français qui la commande : « faites ce qu’il faut mais plus jamais cela ». Ce fut le prélude de la fin du conflit.
1997 : le président de la République décide de la suspension du service militaire et de la création d’une armée de métier. Celle qui est aujourd’hui la première armée d’Europe fait la fierté de nos concitoyens et permet d’agir quand cela est nécessaire.
2003 : au Conseil de Sécurité des Nations unies, le chef de l’Etat s’oppose à l’action des Etats-Unis en Irak. L’ambassadeur à New York, qui était auparavant son Sherpa, me dit : « n’oubliez jamais que le Président a connu la guerre en Algérie et qu’il en connaît les conséquences ». L’ensemble du monde assiste à ce combat diplomatique qui est gagné mais n’empêche pas la guerre. Deux ans plus tard, les Américains nous confesseront : « vous aviez raison ».
Ce soldat est parti après un dernier combat, celui contre la maladie.
« Aux morts ! »
Dominique Trinquand