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18H29 - dimanche 29 septembre 2019

Affluence impressionnante pour saluer Chirac, les Autrichiens votent Sebastian Kurz, nouveaux affrontements à Hong Kong, transparence totale à Rouen, l’actualité du week-end en 4 photos

 

Affluence impressionnante pour saluer Chirac aux Invalides, avant l’hommage officiel lundi

Des gens attendent aux Invalides pour dire un dernier adieu à l’ancien président Jacques Chirac, le 29 septembre 2019 à Paris – AFP / Philippe LOPEZ

 

« Vous nous manquez déjà » : les Français ont convergé par milliers sous la pluie dimanche aux Invalides pour saluer la mémoire de Jacques Chirac, mort jeudi à 86 ans, lors d’un large hommage populaire avant les cérémonies officielles lundi.

Faisant la queue pour certains depuis le début de la matinée, ces anonymes ont commencé à défiler peu après 14H00 devant le cercueil de Jacques Chirac, placé à l’entrée de la cathédrale Saint-Louis des Invalides.

Les uns faisaient un au revoir de la main, d’autres un signe de croix, d’autres encore un selfie, devant la dépouille recouverte de bleu, blanc, rouge et entourée de drapeaux français et européen, sous un portrait géant de l’ex-président (1995-2007).

Dans le calme et le recueillement, la file d’attente, impressionnante, s’étendait en milieu d’après-midi sur des centaines et des centaines de mètres. Et l’Hôtel des Invalides restera ouvert toute la nuit, jusqu’à 07H00 maximum, afin de préparer la cérémonie officielle de lundi.

Le cercueil avait quitté dimanche peu avant 13H00 en convoi le domicile parisien de Jacques Chirac, rue de Tournon, où il s’est éteint jeudi, traversant la ville sous les saluts de centaines de Parisiens.

Ouvrant la cérémonie, des représentants des cultes ont chanté une prière, aux côtés de la famille Chirac, dont sa fille Claude et son petit-fils Martin, mais sans son épouse Bernadette, trop affaiblie.

Les Français se sont ensuite succédé devant le cercueil, certains venus en chaise roulante et même allongés sur un brancard. Ont défilé des militants, des politiques comme Philippe Douste-Blazy et Alain Madelin, mais aussi des citoyens de tous âges comme Marin Menzin et Cyprien Lemaire, étudiants de 21 et 22 ans, venus pour « le président de (leur) enfance ». « Il aurait vu la queue aujourd’hui, il se serait jeté dans la foule pour serrer des mains », a souligné le premier.

 


 

Les Autrichiens plébiscitent Sebastian Kurz et les Verts, sanctionnent l’extrême droite

Les partisans du conservateur Sebastian Kurz célèbrent la victoire, le 29 septembre 2019 à Vienne – AFP / JOE KLAMAR

 

Au sommet mais bien seul : Sebastian Kurz part lundi en quête de partenaires pour gouverner l’Autriche, fort d’une large victoire aux législatives mais privé du soutien de l’extrême droite, son ancien allié, et boudé par les autres formations. Son score de 37% offre au chef des conservateurs une revanche appréciable, quatre mois après la chute de sa coalition avec le parti d’extrême droite FPÖ, balayé en mai par le scandale de corruption de l’Ibizagate.

Mais Sebastian Kurz a beau avoir creusé la distance avec tous ses concurrents et amélioré de près de six points le résultat obtenu par son parti ÖVP en 2017, il ne peut gouverner seul et doit nouer de nouvelles alliances pour revenir au pouvoir.

Aucun parti ne semble pressé de lui tendre la main. Dès dimanche soir, l’extrême droite FPÖ, qui a gouverné dix-huit mois avec la droite, a fait savoir qu’elle se voyait siéger dans les rangs de l’opposition après un recul dans les urnes bien plus fort qu’attendu.

Confronté dans les derniers jours de campagne à de nouveaux soupçons de malversation, le parti anti-islam et anti-immigration a perdu environ dix points (16%) par rapport au précédent scrutin et n’est « pas en position » de gouverner, a annoncé son nouveau chef Norbert Hofer.

« Le FPÖ est le grand perdant » du scrutin, observe le politologue Peter Filzmaier, alors qu’il y a deux ans, la coalition autrichienne entre la droite et l’extrême droite s’affichait en modèle à suivre dans une Europe aux prises avec la montée des nationalismes.

Portés par la mobilisation internationale sur le climat, les Verts d’Autriche sont eux les gagnants manifestes des législatives, avec un score de 14% qui les place en position de former une majorité avec Sebastian Kurz.

« Le plus vraisemblable est un gouvernement turquoise (couleur de l’ÖVP, ndlr) – vert », affirme un éditorial du quotidien Kurier (centre-gauche).

 


 

Hong Kong : affrontements à deux jours du 70e anniversaire de la Chine communiste

Des manifestants brandissent des drapeaux chinois où les étoiles ont été disposées en croix gammée, à Hong Kong le 29 septembre 2019 – AFP / Nicolas ASFOURI

 

De violents affrontements ont opposé dimanche à Hong Kong les manifestants pro-démocratie à la police à l’issue d’un week-end marqué par un regain de la mobilisation inquiétant pour Pékin qui fête mardi le 70e anniversaire de la Chine communiste. L’ancienne colonie britannique traverse depuis début juin sa pire crise politique depuis sa rétrocession à Pékin en 1997, avec des actions et rassemblements quasi quotidiens.

Le mouvement pro-démocratie a repris de la vigueur ce week-end avec des milliers de manifestants qui ont défilé dans les rues. La police a tiré dimanche après-midi des gaz lacrymogènes notamment dans le quartier de Causeway Bay, réputé pour ses nombreuses boutiques de luxe, où les manifestants s’étaient donné rendez-vous via des messageries cryptées.

Ces affrontements ont éclaté après que des manifestants en colère ont encerclé et chahuté les forces de l’ordre qui ont procédé à des fouilles avant d’interpeller certains participants. Ces tirs de gaz lacrymogènes n’ont pas découragé les manifestants qui ont défilé par milliers dans les rues de Causeway Bay. De leur côté, des militants radicaux ont vandalisé des stations de métro et arraché des banderoles déployées pour célébrer le 70e anniversaire du régime communiste chinois.

De nombreux manifestants tenaient des drapeaux sur lesquels était écrit « chinazis » et les étoiles du drapeau chinois étaient disposées en forme de croix gammée. Plus tard dans la soirée, la police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc dans différents quartiers du centre-ville.

Un étudiant de 20 ans, qui se fait appeler Tony, agitait un drapeau ukrainien. Beaucoup des manifestants se sont inspirés de la révolte ukrainienne de 2014 qui a renversé un président pro-russe.

 


 

Incendie de Rouen : le gouvernement promet la transparence totale

Capture d’une video réalisée par les pompiers de l’incendie le 27 septembre 2019 à Rouen – SDIS/AFP / YACINE MOUFADDAL

 

La « transparence totale » : Premier ministre en tête, le gouvernement promet de transmettre toutes les analyses de la pollution engendrée par l’incendie de l’usine chimique Lubrizol de Rouen alors que l’inquiétude était toujours de mise en Normandie, et jusque dans les Hauts-de-France.

En déplacement dans le Morbihan à l’université du MoDem, Edouard Philippe a assuré dimanche que « pour faire face à l’inquiétude légitime des populations, il n’y a qu’une solution : le sérieux et la transparence complète et totale ». « Nous avons souhaité faire en sorte que tout ce qui est su, que toutes les analyses qui sont réalisées soient rendues publiques », a fait valoir Édouard Philippe, originaire de Normandie (Le Havre).

Samedi, au cours d’une conférence de presse fleuve – près d’1H30 – le préfet de Normandie, Pierre-André Durand, avait présenté les résultats de différentes analyses, dont celles très attendues concernant une éventuelle pollution atmosphérique. Il avait évoqué « une situation normale » de la qualité de l’air, sauf sur le site de Lubrizol (présence de benzène), tout en rappelant plusieurs décisions concernant l’agriculture, notamment « un gel » des récoltes, appliquant le principe de précaution. Le préfet avait aussi assuré que les analyses seraient publiées sur le site de la préfecture. Chose faite dans la soirée, avec pas moins de quatre communiqués de la préfecture et la publication de données parfois absconses, comme « les résultats d’analyse des gaz prélevés sur canisters ». Car, plus de trois jours après l’incendie spectaculaire de cette usine classée Seveso seuil haut implantée à trois km de la cathédrale de Rouen, les images de l’incendie et de l’impressionnant nuage noir sont encore dans toutes les têtes, les gens s’interrogeant sur les conséquences sanitaires et environnementales.

Des témoignages font état de suies, probablement issues du nuage noir, dans l’Aisne, l’Oise et même à Lille, conduisant l’Agence régionale de santé des Hauts-de-France à demander aux habitants de signaler aux différents services « la présence de retombées sous forme de suie ».

Dimanche, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a jugé dimanche qu’il serait « utile » de revoir les règles d’implantation des usines sensibles. « L’urgence aujourd’hui c’est garantir la sécurité sanitaire des habitants de Rouen. Après, qu’on fasse un retour d’expérience, que nous regardions quelles leçons il faut en tirer sur les implantations d’usines, sur les usines à risque, sur la topographie de toutes les usines à travers le territoire, pourquoi pas, je pense que ça pourrait être utile », a t-il avancé.

Dès samedi, plusieurs syndicats, dont la CGT et Solidaires, mais aussi des associations écologistes (Greenpeace, France nature environnement) avaient appelé à manifester mardi à 18h devant le palais de justice de Rouen, exigeant « une transparence complète » sur cet accident industriel. Dans un communiqué commun, ils regrettent que « la liste des produits qui ont brûlé n’ait pas été communiquée ». La CGT rappelle en outre que « par le passé, la préfecture de Rouen puis la ministre de l’Ecologie avaient déjà caché des informations sur les risques encourus notamment lors de l’épisode du nuage de Mercaptan en 2013 » après un incident dans cette même usine, « en ne diffusant pas les informations nécessaires sur la composition du nuage et sur les risques pour la population ».

Et dans la soirée, plusieurs députés de gauche ont réclamé une commission d’enquête parlementaire. « Il faut toute la vérité sur #Lubrizol. Comme pour #AZF il y a 17 ans, une commission d’enquête parlementaire doit être ouverte dès la semaine prochaine », a plaidé Olivier Faure, numéro un du PS, sur Twitter.

Sur France 3 dimanche, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen s’est elle interrogée « sur la qualité des contrôles effectués » dans cette usine chimique.

« Il y a une dérive dans notre pays qui consiste à transmettre à des structures privées le soin d’assurer le contrôle de toute une série de structures dangereuses. C’est à l’Etat de le faire. L’Etat est le gage de la neutralité », a-t-elle estimé.

En Normandie, région agricole, l’inquiétude était toujours de mise dimanche. « Ce que l’on a jeté, ça correspond à 5.000 litres de lait, soit 1.500 à 1.800 euros: c’est à peine ce que j’arrive à me tirer comme salaire sur l’exploitation par mois », a expliqué à l’AFP Sébastien Catoir, agriculteur à Conteville, dans l’Eure. « Ce n’est pas à nous agriculteurs de supporter une pénalité financière comme celle-ci », a-t-il dit, alors que les causes de l’incendie restaient toujours inconnues dimanche.

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