Tuerie de la préfecture : Macron appelle à « faire bloc » contre « l’islamisme »
Emmanuel Macron a appelé mardi à « un combat sans relâche » contre « le terrorisme islamiste », en rendant hommage aux quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris tués par leur collègue radicalisé, une attaque sans précédent qui vaut à son ministre de l’Intérieur, très critiqué, plusieurs convocations au parlement. M. Macron s’est exprimé peu après 11H00 lors d’une cérémonie d’hommage organisée dans la cour de la préfecture, où Mickaël Harpon, employé comme informaticien depuis 2003, a été abattu jeudi par un jeune policier après sept minutes de périple meurtrier. Le président a promis qu’un « combat sans relâche » serait mené « face au terrorisme islamiste », appelant les Français à « faire bloc ».
« Vos collègues sont tombés sous les coups d’un islam dévoyé et porteur de mort qu’il nous revient d’éradiquer », a lancé le chef de l’État, en appelant « la nation tout entière » à « se mobiliser » face à « l’hydre islamiste ». « La lumière sera faite, les interrogations levées, les responsabilités établies, la justice passera », a-t-il aussi déclaré.
Sur le front de l’enquête, les services antiterroristes ont selon le Parisien mis la main sur une clé USB contenant des vidéos de propagande du groupe Etat islamique et des coordonnées de collègues. Cette clé a été retrouvée à son bureau, selon une source proche du dossier. Ils cherchent d’éventuels complices dans les milieux radicaux, et à éclaircir la nature des informations auxquelles l’assaillant a pu avoir accès à la préfecture.
Dans la cour de la préfecture de police, le silence était pesant parmi les centaines de personnes rassemblées sous la pluie, face aux quatre cercueils recouverts du drapeau français installés devant le monument aux morts. Avant de prononcer son discours, M. Macron, accompagné du Premier ministre Edouard Philippe et des ministres de la Justice Nicole Belloubet et des Armées Florence Parly, est d’abord allé parler aux familles des victimes. Auparavant, son ministre de l’Intérieur a remis la Légion d’honneur, à titre posthume, aux quatre personnes tuées: Damien Ernest, major responsable d’une unité locale de police (28 ans de service), Anthony Lancelot, gardien de la paix (11 ans), Brice Le Mescam, adjoint administratif principal (6 ans) et Aurélia Trifiro, gardienne de la paix (17 ans).
Cet hommage solennel n’offre qu’un court répit à Christophe Castaner, très critiqué après cette attaque meurtrière au cœur d’une administration censée être l’un des fers de lance de la sécurité de l’Etat.
L’opposition, à droite et à l’extrême droite, exige sa démission, exclue par l’intéressé qui a toutefois reconnu un « dysfonctionnement d’Etat ». Le ministre a été auditionné à huis clos mardi matin par la délégation parlementaire au renseignement sur d’éventuels « dysfonctionnements » ayant permis l’attaque.
Le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand a annoncé mardi qu’il allait accepter la demande des Républicains de création d’une commission d’enquête sur l’attaque, et que celle-ci se mettrait au travail « dès la semaine prochaine ».
Discours entier à lire ici :
« Faisons bloc face au terrorisme islamiste » : le discours d’Emmanuel Macron en hommage aux victimes de l’attaque à la Préfecture de Police de Paris
Le Nobel de physique à des cosmologues, un Canado-Américain et deux Suisses
Avant eux Marie Curie, Albert Einstein ou Niels Bohr ont inscrit leur nom au palmarès du prix : le Nobel de physique a distingué mardi trois éminents cosmologues, le Canado-Américain James Peebles et les Suisses Michel Mayor et Didier Queloz.
Le prix va pour moitié à James Peebles pour ses « découvertes théoriques en cosmologie physique » et pour l’autre moitié conjointement à Michel Mayor et Didier Queloz pour leur « découverte d’une exoplanète en orbite autour d’une étoile de type solaire », a annoncé Göran Hansson, secrétaire général de l’Académie royale des sciences de Suède. Les trois chercheurs, astrophysiciens et astronomes, ont contribué à « une nouvelle compréhension de la structure et de l’histoire de l’univers ». « Leurs travaux ont changé à jamais nos conceptions du monde », a ajouté l’académie.
James Peebles s’est intéressé au cosmos, avec ses milliards de galaxies et ses groupes de galaxies. Son cadre théorique, développé durant deux décennies, plonge à la genèse de l’univers, du Big Bang à nos jours. Michel Mayor et Didier Queloz ont exploré notre galaxie, la Voie lactée, à la recherche de mondes inconnus. En 1995, ils ont fait la première découverte d’une planète en dehors de notre système solaire : une exoplanète orbitant autour d’une étoile de type solaire, 51 Pegasi b.
Dans un communiqué publié par l’Université de Genève, ils ont rappelé leur « excitation » lorsqu’ils ont fait cette découverte. « Qu’elle soit récompensée par un Prix Nobel, c’est tout simplement extraordinaire », ont-ils ajouté. Ils recevront leur prix des mains du roi de Suède, Carl XVI Gustaf, lors d’une fastueuse cérémonie à Stockholm le 10 décembre, date-anniversaire de la mort d’Alfred Nobel, inventeur de la dynamite et créateur des prix.
Le Nobel de physique avait récompensé l’an dernier un trio de chercheurs dont les études sur les lasers ont produit des instruments de haute précision utilisés dans l’industrie et la médecine.
Explorateurs de l’infiniment petit et des confins célestes, l’Américain Arthur Ashkin, doyen des lauréats Nobel à 96 ans, le Français Gérard Mourou et la Canadienne Donna Strickland ont mis au point des faisceaux capables de capter des cellules, de réparer un oeil ou, à terme, de désintégrer des déchets spatiaux.
Après Marie Curie (1903) et la Germano-Américaine Maria Goeppert-Mayer (1963), Donna Strickland était la troisième femme seulement a être honorée par le prix Nobel de physique depuis 1901.
Trump menace la Turquie après lui avoir laissé le champ libre en Syrie
Après avoir laissé le champ libre à une offensive turque contre les forces kurdes en Syrie, Donald Trump, sous la pression internationale et de son propre camp, a fait marche arrière dans la confusion, mettant la Turquie en garde contre tout excès. « Si la Turquie fait quoi que ce soit dont j’estime, dans ma grande et inégalable sagesse, que cela dépasse les bornes, je détruirai et anéantirai complètement l’économie de la Turquie », a tweeté le président des États-Unis.
Faisant fi de ces avertissements, le vice-président turc Fuat Oktay a rejeté mardi les « menaces » américaines et le ministère turc de la Défense a affirmé que l’armée avait achevé ses préparatifs « en vue d’une opération » dans le nord de la Syrie contre les miliciens kurdes des milices YPG, considérées comme « terroristes » par Ankara.
Dans la foulée d’un coup de fil entre Donald Trump et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, la Maison Blanche avait créé la surprise dimanche soir en annonçant le retrait des forces américaines stationnées dans cette région et en semblant donner le feu vert à une opération turque.
« Il est temps pour nous de sortir de ces guerres ridicules et sans fin, dont beaucoup sont tribales, et de ramener nos soldats à la maison », avait ensuite tweeté, tôt lundi matin, le président Trump, accréditant l’idée d’un retrait plus vaste, sinon total, de Syrie.
Cette décision a créé un tollé y compris au sein du camp républicain. M. Trump a été assailli par une vague de réprobations, jusque dans le camp du président, qui, confronté à une procédure de destitution, a pourtant plus que jamais besoin du soutien des élus républicains. Le sénateur Lindsey Graham, souvent prêt à le défendre, l’a appelé à « revenir » sur ce retrait « porteur de désastre ».
Les responsables américains se sont employés à se démarquer de toute opération militaire d’Ankara et à minimiser le départ des soldats américains déployés près de la frontière turque : il ne s’agit que de 50 à 100 membres des forces spéciales qui sont « redéployés vers d’autres bases à l’intérieur de la Syrie », et en aucun cas d’un « retrait » généralisé.
Brexit : les négociations entre Londres et Bruxelles au bord de la rupture
Les négociations sur le Brexit entre Londres et les Européens semblaient au bord de la rupture mardi à un peu plus de trois semaines de sa date prévue, Bruxelles accusant le Premier ministre britannique Boris Johnson de jouer avec « l’avenir de l’Europe ».
Les Européens ont donné jusqu’à la fin de la semaine au gouvernement britannique pour leur présenter un compromis acceptable et arriver à une séparation à l’amiable le 31 octobre, après 46 ans de vie commune. Sans attendre cette échéance, les deux parties ne cachent pas leur pessimisme. Après un entretien téléphonique mardi entre M. Johnson et Angela Merkel, une source à Downing Street a jugé un accord « pratiquement impossible ».
Selon cette source, la chancelière allemande a prévenu le chef du gouvernement conservateur qu’un accord était « extrêmement improbable » faute de nouvelles propositions de Londres prévoyant un maintien de l’Irlande du Nord britannique dans l’union douanière européenne. Ce que le Royaume-Uni refuse, son plan prévoyant simplement un alignement réglementaire, mais pas douanier, avec la République d’Irlande voisine, membre de l’UE.
Il s’agit d’éviter le rétablissement d’une frontière physique entre les deux Irlande et de préserver la paix sur l’île, après plusieurs décennies de violences. Interrogé par l’AFP, le gouvernement allemand s’est refusé à tout commentaire sur le contenu de la conversation.
Sur Twitter, le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a accusé Boris Johnson de jouer avec « l’avenir de l’Europe et du Royaume-Uni » en se prêtant à un « stupide jeu de reproches » sur les responsabilités d’un échec des négociations.
« Nous restons ouverts à la finalisation d’un accord de Brexit juste mais il faut un gouvernement britannique désireux de travailler avec l’UE pour y arriver », a renchéri le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, sur le même réseau social.
La livre sterling a accusé le coup. « La dernière lueur d’espoir a disparu », a souligné Neil Wilson, un analyste pour Markets.com.
De difficiles négociations se poursuivaient mardi à Bruxelles pour éviter un « no deal » le 31 octobre, sur la base d’un projet présenté mercredi dernier par Boris Johnson pour tenter de mettre fin au casse-tête de la frontière irlandaise.
Le plan britannique a été rejeté en l’état par les Européens. Ils refusent le droit de veto que Londres souhaite accorder à l’assemblée et à l’exécutif nord-irlandais et les propositions pour les contrôles douaniers entre les deux Irlande.
« Ces discussions atteignent un point critique. Le Royaume-Uni a fait un grand pas en avant et maintenant nous devons voir quelque chose bouger du côté de l’UE », a commenté un porte-parole britannique.
Londres avait tenté lundi d’apporter des clarifications. Mais selon une source européenne, « rien n’a bougé ». « A ce rythme-là, on voit mal comment on pourrait être prêt pour le Conseil » européen des 17 et 18 octobre, a dit une autre source.
Arrivé au poste de Premier ministre fin juillet, Boris Johnson s’est engagé à sortir le Royaume-Uni de l’UE à tout prix le 31 octobre, malgré une loi le contraignant à demander un report si aucun accord n’est trouvé d’ici au 19 octobre, juste après ce sommet européen présenté comme celui de la dernière chance.
Selon une source de Downing Street citée par le magazine The Spectator, le chef du gouvernement britannique table sur un échec des négociations avec l’UE et fera « toutes sortes de choses » pour éviter un délai.
Signe que l’hypothèse d’un « no deal » se renforce, le ministre irlandais des Finances Paschal Donohoe a annoncé mardi un plan de soutien massif à l’économie de son pays, s’élevant à 1,2 milliard d’euros, afin d’en atténuer l’impact.