Actualité
17H48 - lundi 14 octobre 2019

Offensive turque en Syrie, France-Turquie tendu, un Brexit priorité de Londres, Nobel d’économie, l’actualité du 14 octobre en 4 photos

 

Syrie : le régime intervient pour stopper l’offensive turque contre des forces kurdes

Des combattants syriens pro-Ankara avancent sur un char dans la ville de Aïn al-Arous, dans le nord-est de la Syrie, le 14 octobre 2019 – AFP / Bakr ALKASEM

 

Les troupes de Damas se rapprochent lundi de la frontière avec la Turquie, au lendemain de l’annonce d’un accord par les Kurdes, contraints de se tourner vers le régime pour contenir l’offensive des forces turques dans le nord de la Syrie.

Après l’annonce du retrait de militaires américains du secteur, les forces kurdes n’ont eu d’autre choix que de réclamer un déploiement de l’armée de Bachar al-Assad près de la frontière, pour contrer la progression du voisin turc et de ses supplétifs syriens.

Lancée le 9 octobre dans le nord syrien, l’offensive d’Ankara vise à instaurer une « zone de sécurité » de 32 km de profondeur pour séparer sa frontière des territoires contrôlés par les Unités de protection du peuple (YPG), milice kurde qualifiée de « terroriste » par Ankara.

Les forces turques ont déjà conquis une bande territoriale longue d’environ 120 kilomètres, allant de la ville frontalière de Tal Abyad jusqu’à l’ouest de Ras al-Aïn.

Pour parer à la progression des forces turques, l’armée syrienne s’est déployée au sud de Ras al-Aïn, à la périphérie de Tal Tamr, où son arrivée a été saluée par les habitants, a constaté un correspondant de l’AFP.

Des combats continuent de faire rage dans cette localité entre les troupes turques et les Forces démocratiques syriennes (FDS), principale coalition de combattants kurdes et arabes.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), certaines unités de l’armée syrienne se sont approchées jusqu’à 6 km de la frontière.

Les chars du régime se sont aussi déployés dans d’autres secteurs du nord, près de Minbej, et aux abords des villes de Tabqa et de Aïn Issa, d’après l’OSDH.

L’accord entre les Kurdes et le régime prévoit l’entrée de l’armée dans les villes de Minbej et d’Aïn al-Arab, le nom arabe de Kobané, d’après le quotidien Al-Watan proche du pouvoir.

Les deux villes pourraient se retrouver au coeur des combats: lundi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a dit avoir pris une « décision au sujet de Minbej », en phase « d’application ».

L’intervention du régime de Damas est un véritable retournement de situation illustrant la complexité de la guerre qui déchire la Syrie depuis 2011, Damas fustigeant régulièrement l’autonomie de facto instaurée par la minorité kurde.

« Entre les compromis et le génocide de notre peuple, nous choisirons la vie », a dit à Foreign Policy Mazloum Abdi, le haut commandant des FDS, pour justifier l’accord avec Damas.

Longtemps opprimés, les Kurdes ont pu à la faveur du conflit établir leur propre « administration autonome » sur près d’un tiers du territoire syrien, dans le nord et le nord-est du pays.

Et dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), ils ont été les partenaires de Washington face aux jihadistes. Or, ces derniers jours, les Occidentaux ont alerté d’une résurgence de l’EI à la faveur du chaos sécuritaire dans le nord syrien.

Des milliers de combattants de l’EI et leurs familles se trouvent dans les prisons et les camps de déplacés gérés par les Kurdes. Dimanche, ces derniers ont annoncé la fuite de près de 800 proches de jihadistes étrangers d’un de ces camps.

« Les Kurdes pourraient être en train d’en relâcher quelques-uns pour nous forcer à nous impliquer », a accusé lundi sur Twitter le président américain Donald Trump.

 


 

Euro-2020 : France-Turquie, tendu à tous les étages

Le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, en conférence de presse au Stade de France, le 13 octobre 2019 – AFP / Lucas Barioulet

 

Alerte rouge à Saint-Denis : dans un contexte sécuritaire et diplomatique sensible, renforcé par l’annulation de la venue de Jean-Yves Le Drian, les Bleus, vexés par la gifle de Konya, veulent prendre leur revanche sur la Turquie, lundi (20h45) au Stade de France, où des milliers de supporters turcs sont attendus.

Sur le terrain, l’opposition s’annonce intense entre deux nations toutes proches de se qualifier pour l’Euro-2020. Les Bleus auront leur billet en poche s’ils gagnent, mais aussi en cas de match nul voire de défaite si leurs poursuivants calent.

Pourtant, le contexte diplomatique prend le pas sur l’enjeu sportif: à quelques heures du match, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, qui avait inscrit la rencontre à son agenda, a annulé sa présence. « Il a décidé de ne pas y aller », a annoncé son entourage.

Une décision prise alors que le déclenchement mercredi dernier par le président turc Recep Tayyip Erdogan d’une opération militaire dans le nord de la Syrie contre des forces kurdes, qualifiées de terroristes par Ankara mais partenaires de longue date des occidentaux dans la lutte contre les jihadistes du groupe État islamique (EI), a déclenché un tollé international.

La France a dénoncé une « offensive unilatérale » et suspendu ses ventes d’armes vers la Turquie. Et à Paris, plusieurs manifestations en soutien aux Kurdes de Syrie ont déjà eu lieu ce week-end.

Plusieurs personnalités politiques, dont le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde, président du groupe d’études sur les Kurdes à l’Assemblée, ont appelé à l’annulation de la rencontre. « On ne peut décemment accueillir demain au Stade de France ceux qui saluent le massacre de nos alliés kurdes! », a-t-il tweeté dimanche soir.

M. Lagarde évoque le salut militaire réalisé par les footballeurs turcs pour célébrer leur victoire contre l’Albanie vendredi, en soutien aux soldats engagés dans l’offensive.

« Les problèmes géopolitiques, ils sont là. Que cela ait des conséquences? Forcément, sur l’environnement du match. Mais on ne va pas penser à cela », a évacué dimanche le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps.

« Je ne veux pas que ces discussions prennent le pas sur le match, a précisé dimanche le sélectionneur turc Senol Günes. Nous encourageons nos soldats, mais je suis contre toute sorte de violence. »

 

 

 


 

Un Brexit le 31 octobre est la « priorité » de Londres

La reine Elizabeth II, au côté du prince Charles, s’apprête à prononcer le discours du Trône, le 14 octobre 2019 à Londres, lors de la rentrée parlementaire – POOL/AFP / TOBY MELVILLE

 

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne le 31 octobre est la « priorité » du gouvernement, a déclaré Elizabeth II au Parlement, se faisant la voix de Boris Johnson, au moment où les négociations pour parvenir à un accord de Brexit sont dans leur dernière ligne droite.

« La priorité de mon gouvernement a toujours été d’assurer une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne le 31 octobre. Mon gouvernement prévoit de travailler à la mise en place d’un nouveau partenariat avec l’Union européenne sur la base du libre-échange et d’une coopération amicale », a déclaré la reine de 93 ans, s’exprimant pour le Premier ministre comme il est de tradition à l’ouverture d’une nouvelle session parlementaire.

Concernant les quelque 3,4 millions d’Européens vivant au Royaume-Uni, le gouvernement s’est engagé à ce qu' »ils aient le droit de rester », a déclaré Elizabeth II. Il souhaite en revanche mettre fin à la libre circulation des citoyens de l’UE après le Brexit, avec un système d’immigration à points dont l’entrée en vigueur est prévue pour 2021.

Le programme du gouvernement, qui prévoit également de nouveaux régimes en matière de pêche, d’agriculture et de commerce après la sortie de l’UE, sera débattu ces prochains jours avant un vote programmé pour la semaine prochaine. Il reste cependant très hypothétique, des élections semblant inéluctables pour sortir de la crise politique dans laquelle le Brexit a plongé le pays.

Le Royaume-Uni et l’Union européenne sont engagées dans d’ultimes tractations pour tenter de parvenir à un accord de divorce jugé « possible » avant le 31 octobre par le ministre irlandais des Affaires étrangères.

« Un accord est possible et c’est possible ce mois-ci. C’est peut-être même possible cette semaine, mais nous n’y sommes pas encore », a déclaré Simon Coveney au Luxembourg lundi, à 17 jours du départ prévu du bloc européen.

Les Britanniques et l’UE s’étaient montrés prudents dimanche sur leurs chances d’éviter un « no deal » douloureux pour l’économie, des négociations intensives à Bruxelles pendant le week-end n’ayant pas permis d’enregistrer de percée sur la question clé de la frontière irlandaise.

 


 

Le Nobel d’économie à un trio, dont Esther Duflo, pour leurs travaux sur la pauvreté

Capture d’écran montrant les trois lauréats du Nobel d’économie 2019, Esther Duflo, Abhijit Banerjee et Michael Kremer, à Stockholm (Suède) le 14 octobre 2019. – AFP / Jonathan NACKSTRAND

 

Le prix Nobel d’économie a été attribué lundi à la Franco-Américaine Esther Duflo et aux Américains Abhijit Banerjee et Michael Kremer pour leurs travaux sur la réduction de la pauvreté dans le monde. Les travaux conduits par les lauréats « ont introduit une nouvelle approche (expérimentale) pour obtenir des réponses fiables sur la meilleure façon de réduire la pauvreté dans le monde », a annoncé à Stockholm le secrétaire général de l’Académie royale des sciences, Göran Hansson.

Au milieu des années 90, Michael Kremer, 54 ans, professeur à l’Université d’Harvard, a « démontré à quel point cette approche peut être puissante en utilisant des expériences de terrain pour tester diverses interventions susceptibles d’améliorer les résultats scolaires dans l’ouest du Kenya », explique l’Académie. Mariés à la ville, Abhijit Banerjee et Esther Duflo ont ensuite réalisé des études similaires sur d’autres questions et dans d’autres pays. Leurs méthodes de recherche expérimentale dominent désormais l’économie du développement.

Esther Duflo, 46 ans, professeure d’économie au Massachusetts Institute of Technology (MIT), où exerce également son époux, est l’une des économistes les plus célébrées dans le monde, notamment aux Etats-Unis. Récipiendaire en 2010 de la médaille John Bates Clark, elle est seulement la seconde femme a recevoir le prix Nobel d’économie. Ses travaux lui avaient valu en 2013 d’être choisie par la Maison Blanche pour conseiller le président Barack Obama sur les questions de développement, en siégeant au sein du nouveau Comité pour le développement mondial.

Dernier né des Nobel, le « prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel » a été créé en 1968 pour célébrer les 300 ans de la Banque de Suède. Il avait été attribué en 2018 aux Américains William Nordhaus et Paul Romer qui ont décrit les vertus et nuisances de l’activité économique sur le climat.

 

Responsable du développement numérique

Allemagne : Olaf Scholz dans la tempête politique

L’Allemagne, ce modèle de stabilité économique et politique en Europe, se trouve aujourd’hui plongée dans une crise inédite, conséquence de l’éclatement de la coalition d’Olaf Scholz. Si l’on pensait que le chancelier…