Lisez ci-dessous l’édito de Michel Taube et son débat sur LCI le 23 novembre avec Nathaly Avy-Elimas, députée MODEM du Val-d’Oise, Jacques Myard, maire de Maisons-Laffitte, Sehla Bougriou et Damien Givelet de LCI.
Elles étaient 50.000 hier dans toute la France, un record national. Elles furent 500.000 en Espagne en novembre 2018 à scander « Ca suffit ! ». C’est dire tout le chemin qu’il reste à parcourir pour que la lutte pour l’égalité femmes – hommes soit vraiment, dans les actes et les résultats, la Grande cause du quinquennat Macron.
Emmanuel Macron ? C’est Edouard Philippe qui est en première ligne pour dévoiler les conclusions du Grenelle des violences conjugales. Un Grenelle ? Plutôt un Varenne – pour reprendre le nom de la rue de l’Hôtel Matignon – des violences contre les conjointes et les épouses. Muriel Robin réclamait une parole du chef de l’Etat. Ce sera le premier ministre et Marlène Schiappa. Une façon de privilégier l’interministériel sur les grands discours… A moins que demain Marlène ne soit élevée au grade de ministre d’Etat avec un budget décuplé en conséquence…
Car en matière d’égalité femmes – hommes, c’est la société civile qui mène la danse et le politique qui tente de suivre et de mettre en musique…
Une (quasi) anecdote permet de le comprendre : pendant des années, l’orange était la couleur étendard de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles aux Nations unies. ONU femmes, sous l’impulsion notamment de Michelle Bachelet, organisait chaque année autour du 25 novembre l’Orange Day. Même Anne Hidalgo illumina en orange l’Hôtel de Ville de Paris le 25 novembre 2016. Ce soir là, l’auteur de ces lignes décida de porter des chaussettes puis aussi des cravates en orange pour souligner l’importance du combat pour cette égalité.
Puis surgit le tsunami #metoo et sa bannière violette. Les rares initiatives en orange de l’ONU furent noyées par cette vague portée par la société civile, par cet océan violet salutaire.
Or pour que la cause de l’égalité entre les femmes et les hommes avance (c’est le 5ème Objectif de développement durable des Nations unies), il serait bon symboliquement que l’orange, signe de l’investissement des institutions nationales, se maintienne haut et fort, en accompagnement des revendications violettes de la société civile. Car c’est au politique de donner à la société les voies et moyens de changements durables.
Seule cette alliance violet – orange, société civile – pouvoirs publics, permettra de faire baisser substantiellement les féminicides et avancer dans les faits l’égalité femmes – hommes. En France et dans le monde entier.