Je suis dans mon lit. Il est 5 heures du mat, encore dans les limbes, et je me dis :
Nous y sommes : le dernier jour de… normalité. Le dernier jour avec le début de la fin. Le dernier jour avant le blocage de la France, avant la longue marche (des Franciliens), avant le grand effondrement (de la bourse), la grande désagrégation (des services publics), la grande grogne (des infirmiers, des fonctionnaires, des enseignants, des avocats, des artistes, des routiers, des paysans, des migrants, des anti-migrants, des jeunes, des vieux, des grands, des petits…). La grande révolte des jaunos, des gauchos, des fachos, des écolos, de multirévoltos…
Et qui sait, ce mercredi est peut-être le dernier jour avant la dépression du Président, la démission du gouvernement, le suicide (politique) de La République en marche, la chute (de la République), la disette, la pauvreté, la misère, la famine, la guerre civile…
5h30. Je me tourne dans mon lit.
Et pourquoi pas : le dernier jour avant la renaissance, le dernier jour avant la prise de conscience (qu’on peut-être pas tellement dans la mouise qu’on le croit), le dernier jour avant le printemps français (bon, ça va geler dans les manifs), un printemps plus Woodstock que Place Tahrir, plus amour que guerre, plus un pour tous et tous pour un, que chacun pour soi.
6h. Le réveille sonne. BFM, LCI, Cnews… Je zappe. Europe 1, RTL, France info, je craque : « demain, vous allez galérer, demain vous allez en baver… ».
La France sera toujours la France !
Rendez-vous vendredi pour le jour d’après.
Michel Taube
&
Marginal Ray
Auteur-compositeur