Un grand réalisateur, une mise en scène magistrale, un casting magnifique… Sous l’angle cinématographique, nous ne sommes pas loin du chef-d’œuvre. Sous l’angle historique ou pédagogique, J’accuse permet de découvrir ou redécouvrir cette affaire emblématique d’une France de la fin du 19ème siècle, qui parfois fait réfléchir à celle d’aujourd’hui avec ses divisions, et le sentiment que la bête immonde, celle du complotisme et de l’antisémitisme notamment, ne demande qu’à se réveiller. Honneur perdu puis retrouvé de la France et de son armée au travers ce drame vécu par le Capitaine Alfred Dreyfus.
Mais aussi honneur perdu de Roman Polanski, accusé de viol peu avant la première du film, les faits qui remonteraient (au conditionnel, faute de preuves) à plus de quarante ans. C’est aussi pour cela que J’accuse est le film de l’année. Il est aussi la polémique de l’année, au point que même le grand Jean Dujardin qui ne pouvait ignorer le passé sulfureux du réalisateur, traîna des pieds pour en assurer la promo. Courage quand tu nous lâches…
Polanski a malgré lui contribué à nourrir le débat sur les violences faites aux femmes, mais aussi sur la nécessité qu’elles soient sanctionnées par la justice et non le tribunal des réseaux sociaux et des médias. Le Grenelle (le Varenne plutôt) de Marlène Schiappa et la Grande cause du quinquennat y suffiront-ils ?
Raymond Taube
VIVEMENT 2020 !
Jusqu’au 5 janvier 2020, Opinion Internationale vous propose un kaléidoscope – bilan de l’année 2019 et quelques pistes pour 2020.