A la sortie de la conférence de presse de Carlos Ghosn tenue à Beyrouth le 8 janvier 2020, François Zimeray, l’un de ses avocats, répond à Opinion Internationale : il explique la stratégie de son client et les raisons qui font de l’affaire Ghosn un exemple de combat pour les libertés.
François Zimeray nous parle aussi de l’homme Ghosn : et c’est un homme en colère mais libre qui s’est présenté à l’opinion internationale hier. Le samouraï Carlos Ghosn, tel que nous le présentions dès son arrestation en novembre 2018, est bien déterminé à mobiliser toute son énergie, tous ses talents, toutes ses ressources pour sauver son honneur à la face du monde et éventer le complot ourdi par Nissan et le procureur japonais pour le faire tomber.
Il y a quelque chose d’homérique chez Carlos Ghosn, une force vitale qui relève du conatus spinozien plus que de l’animal politique blessé : il est de ces hommes qui peuvent faire vaciller les empires et le cours de l’histoire. Il est mort une fois dans les geôles japonaises, le voici ressuscité, et bien décidé à vivre !
Toutes choses égales par ailleurs, hier, Carlos Ghosn nous remémorait l’honorable Sakaé Menda, innocenté et libéré quarante ans après sa condamnation à mort par la « justice » japonaise (il nous avait fait l’honneur de sa présence lors du premier Congrès mondial contre la peine de mort en juin 2001 à Strasbourg). Lui aussi savait de quoi il parlait lorsqu’il dénonçait la machine à tuer que constitue le système pénal dans l’Empire du soleil levant.
Désormais, Carlos Ghosn est libre de se défendre.
Entretien audio exclusif ci-dessous avec François Zimeray.
Propos recueillis par Michel Taube