Edito
18H15 - samedi 15 février 2020

Seule une impossible fusion avec Villani permettrait de sauver LREM à Paris. L’édito de Michel Taube

 

Avec des « si », on mettrait Paris en bouteille…

Si La République en Marche ne s’était pas brouillée avec Cédric Villani, animal blessé qui n’a jamais digéré le processus choisi pour désigner son candidat à la Mairie de Paris, si le mathématicien était resté membre du parti présidentiel, si LREM ne se transformait pas de plus en plus en plus en écurie de Macron boys (and girls) plus qu’en parti démocratique, si, si, si, les listes d’En Marche pourraient encore rebondir suite au retrait surprise et inattendu de Benjamin Griveaux, victime de ses propres grivoiseries.

Alors même que les électeurs parisiens ont assez largement voté Macron et LREM aux scrutins de ces deux dernières années, le navire En Marche menace de prendre l’eau dans la capitale. La rue Saint-Anne, siège de la LREM, ressemble de plus en plus en plus à la rue de Solférino dans les dernières années du Parti socialiste où le bal des éléphants et des caciques cache mal la panique qui gagne les rangs du mouvement macroniste.

C’est qu’un effondrement de Benjamin Griveaux (l’erreur de casting était avérée, revenge porn ou non) et la percée de Belliard pour les Verts, devenaient un scénario plausible voire imminent.

Qui donc en l’état osera prendre la succession de Griveaux à un mois du premier tour de l’élection municipale ?

Plutôt que de s’échiner à choisir un remplaçant (autant, dans ce cas, adouber celui qui y croit le plus, Mounir Mahjoubi, et non des apparatchiks du parti – eh oui, il y en a déjà !), la seule logique arithmétique voudrait que la direction d’En Marche contacte d’urgence Cédric Villani et lui propose de prendre la tête d’une liste commune et fusionnée. Stanislas Guérini s’est d’ailleurs entretenu avec Cédric Villani dans l’après-midi de ce samedi, selon Le Figaro.

L’addition des voix des deux listes remettrait en selle le parti présidentiel et redonnerait espoir à ses troupes, tout en boostant Cédric Villani qui, il faut le dire, patine et se gauchise là où Hidalgo occupe déjà le terrain.

Mais avec des si…

L’orgueil empêchera-t-elle la direction d’En Marche de traverser le Rubicon ? Hier la direction d’En Marche faisait savoir que Villani n’est pas une option sur la table pour choisir le successeur de Griveaux.La machiner à perdre est lancée… 

Pour l’heure, le duel que nous annoncions il y a trois semaines se confirme de jour en jour : les listes de Rachida Dati devraient affronter celles d’Anne Hidalgo au deuxième tour de la municipale dans un match droite – gauche archi classique dont les écologistes seront les arbitres au final.

Le clivage droite – gauche reprendrait-il ses droits sur le en même temps centriste macronien ?

 

Michel Taube

 

Directeur de la publication