Nous n’en indiquerons pas l’URL, mais la vidéo des grivoiseries de Griveaux est toujours sur Twitter, une semaine après qu’elle eut coûté à l’intéressé sa candidature à la Mairie de Paris, et peut-être sa carrière politique.
Qu’avait-on entendu de pire après la révélation de ces faits ? Que Griveaux avait une conscience politique d’adolescent pré pubère ? Que son irresponsabilité personnelle prouvait l’erreur de casting démocratique qu’il constituait rétrospectivement. Que le pseudo artiste russe Piotr Pavlenski et sa compagne Alexandra de Taddeo avaient commis le délit d’atteinte à l’intimité de la vie privée, visé aux articles 226-1 et suivants du Code pénal ? Non. Les cris d’orfraie les plus stridents portaient sur la mise en danger de la démocratie par les réseaux sociaux. De la démocratie peut-être, mais de notre vie privée, certainement !
Ainsi, contre Facebook, Instagram, Twitter et consorts, on ne peut rien. Ils sont plus puissants que les États, que le droit, que la démocratie… Mais de qui se moque-t-on ? De qui se moque le parquet, si prompt en d’autres occasions, à ouvrir une information judiciaire ?
Twitter jurera qu’il n’y peut rien. Comme Facebook, il n’est qu’un tuyau sans contrôle sur son contenu. Mensonge. YouTube, filiale de Google, censure toute vidéo dévoilant un téton féminin (mais pas un égorgement) et Twitter se permet de diffuser, malgré le séisme qui en découle, une vidéo masturbatoire en violation flagrante de notre droit, sans que l’on puisse s’y opposer ?
Les dirigeants de Twitter sont pénalement et personnellement responsables de cette diffusion, sur le fondement des articles précités. Faut-il que son représentant légal en France soit appréhendé, menottes aux poignets (cela ferait une excellente vidéo à diffuser sur Twitter !), mis en garde à vue et poursuivi pour qu’enfin, cette entreprise comprenne qu’on ne peut impunément « mettre la démocratie en danger » et réaliser de juteux profits sur la violation de la vie privée ?
Et si cela ne devait suffire, pourquoi ne pas aller jusqu’à couper le tuyau, comme d’autres pays, certes non démocratiques, ne se gênent pas pour le faire ? La démocratie, ce n’est pas l’anarchie, ni la dictature des réseaux sociaux ni la disparition totale de la vie privée.
S’il faut d’urgence, d’extrême urgence, montrer à Twitter et consort qu’ils ne sont pas au-dessus de nos lois, il est aussi temps de faire comprendre à tous ces imbéciles qui « retwittent » sans réfléchir (ou avec délectation) des images illégales et scandaleuses, qu’ils tombent eux aussi sous le coup de la loi pénale.
Laurent Alexandre, grand manitou de l’intelligence artificielle (et en l’espèce de la bêtise humaine) et le député Joachim Son-Forget, grand adepte de la polémique sur Twitter, ne devraient-ils pas être poursuivis au même titre et sur les mêmes fondements que Piotr Pavlenski ? Ils ont commis eux aussi le délit d’atteinte à l’intimité de la vie privée, visé aux articles 226-1 et suivants du Code pénal !
Alors qu’on a revu Benjamin Griveaux arpenter discrètement les arcanes du Palais Bourbon, Joachim Son-Forget mériterait d’être lourdement sanctionné par le Bureau de l’Assemblée Nationale.
La permissivité et l’impunité ont atteint un stade si extrême qu’il faudrait rappeler à certains ou à tous que nul ne peut ignorer la loi (surtout pas un député qui contribue à la faire). En attendant, la démocratie ne peut se dire en danger et tendre l’autre joue lorsqu’elle vient de recevoir une claque. Il faut que la vidéo grivoise qui défraie la chronique depuis une semaine soit retirée sur le champ de Twitter, raison pour laquelle cet appel doit être relayé le plus largement possible.
Michel Taube