Les 18, 19 et 20 février s’est tenu, à Paris, le colloque des Imams d’Europe pour la lutte contre la radicalisation. Hassan Chalghoumi, imam de Drancy et Président de la Conférence des Imams de France a réuni plus de soixante imams de tous les pays européens, pour lancer trois actions qui se veulent de paix et d’adaptation « au nom du mieux vivre ensemble ».
La première action est celle de lutter contre la radicalisation numérique, en coopération avec les GAFA qui doivent être le « premier mur contre les destructeurs de l’Islam » ; l’action d’engager une formation européenne des imams, conjuguant les valeurs de l’Islam et les valeurs propres à chaque pays ; enfin assurer une formation civique et religieuse aux jeunes musulmans.
Le colloque fera l’objet d’un livre blanc pour la promotion « d’un Islam apaisé et éclairé ».
Des personnalités étaient présentes, dont entre autres, Bernard Kouchner, Marek Halter, le juge antiterroriste Marc Trevidic, les députés Pierre Cabare, Meyer Habib, Guillaume Larrivé, le grand Rabin Haïm Korsia et des représentants du CRIF.
Côté dirigeants politiques en exercice, saluons la présence de Xavier Bertrand, qui ne devait pas être sur place qu’au titre de Président des Hauts de France… Et regrettons qu’aucun représentant de l’État n’ait participé à ce colloque désireux d’un apaisement général à la fois inter-religieux ainsi qu‘entre les religions et les Etats en Europe. Cette absence est d’autant plus étonnante et paradoxale que cet événement s’est tenu à Paris quelques jours après le discours du Président de la République contre le « séparatisme islamiste ».
Comprenne qui pourra au moment où l’on se doit de saluer le courage de l’imam Chalghoumi qui vit sous protection policière depuis 1989, autant pour sa volonté d’un islamisme plus modéré que pour la relation qu’il essaie de créer entre l’islam et le judaïsme. Sans oublier sa dite « illégitimité » en tant que représentant islamique, parmi d’autres, en France.
Plus les imams, tous les imams, seront clairs sur la volonté d’apaisement et d’ouverture à l’autre, et regroupés ensemble sous une même autorité religieuse, plus vite l’islam de France verra le jour.
Michel Taube et Michel Scarbonchi