Edito
07H54 - lundi 2 mars 2020

L’édito de Michel Taube : et le César de l’hypocrisie est attribué à…

 

Parce qu’elles le valent bien, la diversité et la cause des femmes méritent mieux que cela !

Quelle hypocrisie : parmi les treize lauréats du film « Les Misérables » qui sont montés sur scène samedi soir à Pleyel pour recevoir le César du meilleur film français, il n’y avait aucune femme ! 13 hommes, 0 femmes ! Le combat pour l’égalité avance ! Quel paradoxe coupable : le Césars, ce fut le triomphe du machisme dans une soirée qui n’a eu de cesse d’encenser les femmes. Elle a bon dos la misère ! Ladj Ly, le réalisateur, avait raison de dénoncer la misère mais ce n’est pas elle qui explique (et qui justifie encore moins) cet apartheid des femmes ! Le sujet de son prochain film ?

Heureusement que Florence Foresti a apporté recul et humour dans cette soirée à oublier très vite. Bravo l’artiste !

Car si le cinéma est le reflet de la vie, et les films sélectionnés aux Césars l’image de la France, alors l’avenir de notre pays est mal engagé. En tous les cas, le climat devient nauséabond !

Voyez plutôt…

Une émission retransmise en léger différé pour anticiper sur des débordements possibles. Comme dans les pires dictatures.

Un ministre de la culture qui sort de la neutralité de l’Etat pour décerner ses Césars. C’est ce qui a conduit l’équipe du film « J’accuse » à boycotter la cérémonie.

Un féminisme agressif et accusateur qui tout au long de cette soirée culpabilisa les hommes, voua aux gémonies des coupables médiatiques qui devraient être présumés innocents. Comme si chacune des 1800 personnes présentes ce soir-là ne savait pas que Polanski a été une ordure avec les femmes mais qu’il a commis un grand film sur une cause malheureusement toujours d’actualité.

La lutte contre les violences faites aux femmes (l’auteur de ces lignes est féministe et porte cravate et chaussettes orange, couleur de l’ONU Femmes) doit éviter les accusations sans preuve et sans possibilité pour l’accusé de prouver le contraire. Non à la délation, à la dénonciation calomnieuse, à la diffamation. Les accepter, ce serait permettre à n’importe qui, n’importe quelle femme en l’occurrence, de « balancer son porc » ( Sandra Muller a d’ailleurs été condamnée pour diffamation), de détruire une personne, une famille, une carrière, une réputation, de régler ses comptes en livrant au tribunal de l’opinion et de la bienpensance un homme qui, s’il est innocent, n’a par définition aucun moyen de prouver qu’il n’a pas commis tel geste il y a trente ou quarante ans. Et s’il a un passé douteux, c’est gagné d’avance !

La diversité ? Son ambassadrice de charme (pardon, on n’a plus le droit de le dire) a donné le ton : « on ne va pas vous lâcher » clama Aïssa Maïga. Il n’y avait que 12 noirs dans la salle Pleyel, ajouta la mathématicienne de la diversité. Puisque l’actrice engagée a compté, alors comptons ! Tout d’abord, les noirs étaient plus que 12 dans la salle. Et si l’on considère qu’il y a deux millions de noirs en France (pure spéculation évidemment faute de statistiques ethinques) à rapporter aux 66,99 millions de Français recensés par l’INSEE en 2019, alors, samedi soir, sur les 1.800 participants aux Césars, Aïssa Maïga aurait dû en compter 53 ! Je pense que nous n’en étions pas loin. Aïssa Maïga n’aurait-elle pas forcé le trait et travesti la réalité car la diversité, oui Madame, est en marche dans notre pays !

Triste soirée dans laquelle Matthieu Kassovitz avait l’air d’un agneau pâlot.

Quand en finira-t-on avec la dictature de la bienpensance ? Ces nobles causes mourront d’être détournées, accaparées par des professionnels du plaidoyer qui ne font que faire fuir le grand public et desservent leurs objectifs.

Seule bonne nouvelle : les Misérables et J’accuse ont gagné les Césars et le cœur du public. Car ce sont deux grands films. C’est le choix qu’avait fait Opinion Internationale. Chacun de ces films dénonce à sa manière les dérives de la machine étatico-institutionnelle qui, parfois, broie les hommes. Et c’est l’essentiel !

Michel Taube

 

Directeur de la publication