C’est Vivas Nos Queremos, collectif de l’Equateur, qui a reçu le prix Simone Veil pour l’égalité Femmes-Hommes 2020. La cérémonie s’est déroulée à Paris le 3 mars dans le beau Centre de congrès du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, l’ancienne Imprimerie nationale. La salle était remplie de personnalités politiques, majoritairement des diplomates et des ambassadeurs peu intimidés par le virus Covid-19, mais ayant opté, tout de même, pour une tape du coude ou du pied pour se saluer. A la tribune, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian était évidemment présent, mais aussi la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, Marlène Schiappa et Amélie de Montchalin, Secrétaire d’Etat chargée des affaires européennes.
La lauréate 2019 de la première éditon du Prix avait été Aïssa Doumara, une Camerounaise combattant principalement contre l’utilisation des femmes comme objet sexuel ou comme bombe humaine. En passant le flambeau aux nouvelles élues, elle réaffirma la nécessité de ce prix qui a pour vocation la « mise en lumière des souffrances de plus de la moitié du monde passée sous silence ».
Quand vint l’heure du discours des nouvelles lauréates, c’est une des deux représentantes du collectif Vivas Nos Queremos qui prit le micro pour un discours en espagnol. Elle le commence par « Trao en mi vos el grito de la injusticia echo a las mujeres, por ser mujer » (j’amène avec ma voix le cri de l’injustice faite aux femmes, pour le simple fait d’être femme). Un discours virulent et engagé, qui caractérise une lutte anti-féminicide, pour le droit à l’avortement, et qui dénonce les violences physiques et morales faites aux femmes. Elle n’oublia pas d’encourager ses voisines en Argentine et au Chili en citant « NiUnaMenos » (pas une de moins), un mouvement féministe très actif en Amérique latine hispanophone. La représentante conclut par un appel au Président français à lutter contre le féminicide encore dominant en France.
La cérémonie qui a été soutenue par le groupe gouvernemental #diplomatieféministe qui veut donner une image féministe de l’Elysée, dont Marlène Schiappa se veut l’image-même. Celle-ci rappela, lors de son discours, que ce Prix récompense « des combattantes, des survivantes, pas des victimes ». Et dans son propre combat, elle met en avant l’action concrète de l’urgence climatique et des droits sexuels et reproductifs, en d’autres termes « que les femmes soient libres de leurs corps » (mais qui ne semble inclure ni PMA ni GPA).
C’est le Ministre hôte de ces lieux qui clôtura la cérémonie avec un discours « pour l’égalité de genre portée par l’État » car « les chances pour les femmes procèdent trop du hasard et non de la règle du jeu ».
Cette cérémonie se conclut par le rendez-vous donné à tous les participants : Paris accueillera du 7 au 10 juillet 2020 le Forum Génération Egalité organisé par ONU Femmes : 50 chefs d’Etats et 5.000 militant(e)s célébreront les vingt-cinq ans de la Conférence de Pékin (Beijing +25) qui avait lancé l’agenda international sur les droits des femmes.
Maïa Minnaert