La revitalisation et la redynamisation des territoires et des centres-villes doivent être des enjeux majeurs dans la campagne et les programmes des candidats à l’élection municipale du mois de mars 2020. Lors du dernier débat télévisé pour la Mairie de Paris, le mot « commerce » n’a même pas été cité…
Cela est d’autant plus incontournable dans un contexte où les commerçants de proximité ont subi des pertes lourdes depuis près de 18 mois liées aux gilets jaunes, aux mouvements sociaux dans le cadre de la réforme des retraites (et ce n’est pas terminé…), sans compter avec l’épidémie du COVID-19 et les mesures de prévention qui l’accompagnent (sans parler de la psychose ambiante).
De nombreux constats ont été dressés depuis des mois : la vacance commerciale qui peut atteindre jusqu’à 30 % dans certaines localités, l’accroissement des périphéries qui se poursuit (900 000 mètres carrés autorisées en 2018 !), la concurrence des plateformes internet internationales, les drives, etc. Les autorités doivent réagir dans l’urgence, face à cette situation grave, face au déséquilibre des formes de commerce, l’objectif étant de revitaliser les centres-villes.
Pour autant, il est simple de dresser un constat, il est plus difficile d’agir, surtout après 20 ans d’anarchie de l’urbanisme commercial !
Loin d’être fataliste, la Confédération des commerçants de France (CDF) propose un outil innovant, une véritable solution qui s’inscrit dans le cadre de l’économie sociale et solidaire : les Coopératives de centre-ville.
Mesdames, Messieurs les élus, c’est le moment de vous en emparer pour donner une nouvelle dynamique à votre ville et votre territoire, en vue de rassembler tous les acteurs concernés en une seule structure : la Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), avec les acteurs publics (Mairie, agglomération, région…), acteurs privés (commerçants, artisans, professions libérales), réseau consulaire, salariés et citoyens.
L’objectif de ces coopératives est de mener des actions concertées d’envergure, avec la réalisation de grands projets et en premier lieu, une plateforme numérique, service incontournable pour faire revenir les clients en centre-ville ! Il peut aussi s’agir de l’achat d’un local vacant, la création d’un marché couvert, la rénovation d’une zone désaffectée, la mise en place d’un groupement d’employeurs, la création d’une coopérative de bailleurs commerciaux en vue de réguler la politique des loyers etc. Ce sont les coopérateurs ensemble qui décident des actions prioritaires à mettre en place et qui ont la faculté d’échanger en permanence.
Pour réaliser ces actions, la Coopérative pourra faire appel à des fonds extérieurs : Région, Union européenne, organismes financiers, ce qui n’est pas possible actuellement avec les unions commerciales, offices du commerce et autres associations de commerçants.
Pour ce faire et rendre cet outil opérationnel, la CDF a conclu une convention nationale avec la Confédération générale des SCOP, dont les structures régionales, les UR SCOP, assistent le comité de pilotage dans la rédaction des statuts, la forme juridique, le business plan, les axes stratégiques, les collèges et le suivi.
Il s’agit d’une vraie solution opérationnelle. Deux Coopératives ont été inaugurées à Langogne (Lozère, zone de 7000 habitants) et Carmaux (Tarn, zone de 15 000 habitants), et des dizaines de villes qui se sont inscrites pour une mise en place en 2020 à la suite des élections municipales.
Vous l’avez compris, il s’agit d’un outil de co-gouvernance et de gestion opérationnelle, qui est à la disposition des villes et des territoires, quelle que soit l’importance. Nos amis canadiens et américains ont réussi avec ce principe, pourquoi pas nous ?
On ne pourra plus dire que la revitalisation et la réorganisation des centres-villes et territoires est impossible ! Pour les sauver, l’engagement, la volonté politique de tous les acteurs rassemblés seront nécessaires.