Face à la crise économique qui frappe notre pays, à l’heure de faire l’avance des indemnités de chômage partiel, la fin du mois de mars et le mois d’avril risquent d’être terribles pour des dizaines de milliers d’entreprises, d’indépendants, d’agriculteurs, d’artisans et d’auto-entrepreneurs ! Des centaines de milliers de Français modestes, sans réserves de trésorerie, vont manquer de pouvoir d’achat.
Le Président de la République a promis un plan de relance de l’économie. Celui-ci doit être massif, simple et immédiat. C’est le sens de l’Appel et des cinq propositions simples, immédiates et efficaces qu’Opinion Internationale vous propose de signer.
Lisez aussi l’édito de Michel Taube : « Monsieur le Président, il faut un plan de relance immédiat » et l’interview de Nicolas Goetzmann, économiste : « de l’urgence d’un plan de relance ».
Monsieur le Président de la République,
Monsieur le premier ministre,
Mesdames et Messieurs les Ministres et Secrétaires d’Etat en charge du travail, de l’économie, du budget et des entreprises,
La crise du coronavirus frappe la France de plein fouet. Oui, nous sommes en guerre !
Nous sommes de tout cœur avec les victimes de cette pandémie mondiale, leurs familles, toute la chaîne des soignants, mais aussi les femmes et les hommes qui concourent à maintenir les fonctions vitales de nos sociétés. Toutes et tous ont besoin au plus vite de masques de protection !
Monsieur le Président, l’Etat fera tout pour sauver l’économie française, « quoi qu’il en coûte », avez-vous dit aux Français dans votre allocution du 12 mars.
Malheureusement, la réalité est que les mesures annoncées par le gouvernement consistent principalement à reporter les obligations fiscales et sociales et à déplafonner l’indemnisation du chômage partiel. Elles ne suffisent pas à répondre à l’urgence.
De quelle urgence parle-t-on ?
Des dizaines de milliers d’entreprises, de professions libérales et d’indépendants ne seront pas en mesure de payer les salaires ni les charges fixes d’ici fin avril. En effet, les mesures prises reviennent à demander aux patrons d’avancer à la fin du mois la trésorerie des salaires des employés mis en chômage partiel. Le remboursement de ces avances, dans le cadre du dispositif d’indemnisation du chômage partiel, viendra plus tard et on ne sait quand, au vu notamment d’une administration débordée qui ne répond plus au téléphone.
Avec quelle trésorerie les entreprises les plus fragilisées pourront-elles faire cette avance de salaires le 31 mars ? Et après ?
Dans quelques jours, de nombreuses TPE et beaucoup de PME seront (et sont déjà) en cessation de paiements ! Puis viendra (cela a déjà commencé !) la faillite des milliers d’entreprises et le licenciement de centaines de milliers de salariés, de professions libérales et de travailleurs indépendants à très court terme.
Des solutions simples dans un plan de relance massif et immédiat
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les ministres, écoutez les besoins du terrain. Pour répondre à la hauteur de cette urgence, il faut un plan de relance massif. Avec des mesures puissantes, simples et immédiates.
Voici cinq propositions, cinq contributions au débat public :
- Afin de permettre aux patrons de payer les salaires et de couvrir les charges fixes de fin de mois, l’administration du budget pourrait adresser chaque mois, tant que l’arrêt quasi total de l’économie se prolongera, un chèque correspondant à 50% du chiffre d’affaires réalisé en mars 2019 et notifié dans la déclaration de TVA d’avril 2019 à toutes les entreprises, artisans, agriculteurs, commerçants, professions libérales, indépendants. Grâce à ces chèques, tous les salariés pourront être payés à la fin du mois ! Sinon, trop de patrons ne pourront faire l’avance de trésorerie qu’exige le système d’indemnisation du chômage partiel. Cette mesure est beaucoup plus efficace que les mesures techniques et décalées annoncées jusqu’à présent !
- Pour que les Français se remettent à consommer au plus vite, des chèques consommation de 500 euros par mois pourraient être adressés pendant trois à six mois par l’Etat aux 38,9 millions de foyers fiscaux français (ou à tous ceux qui vivent en-dessous d’un plafond de revenu dont nous vous laissons juge).
- Reconnaissez au plus vite l’état de catastrophe sanitaire pour que les assurances remboursent la perte d’exploitation (charges fixes hors salaires et les coûts matières) de nos différentes entreprises ;
- Abrogez la loi qui oblige une entreprise à déposer le bilan dans les 14 jours suivant sa cessation de paiement.
- Pour les entreprises déjà en redressement judiciaire ou en sauvegarde, annoncez une suspension immédiate de toutes les échéances des annuités de leurs plans de remboursement (homologués par jugement du Tribunal de Commerce) depuis le 17 mars jusqu’en septembre (dans un premier temps) avec report de ces échéances en fin de plans, ce qui revient donc à les rallonger tous d’un an.
Aux Etats-Unis, l’administration Trump, inspirée notamment par les travaux de l’économiste américaine Claudia Sahem, a décidé d’envoyer immédiatement des chèques aux entreprises et aux particuliers pour leur permettre de bénéficier de ce qui manque cruellement : de la trésorerie et du pouvoir d’achat !
Nous évaluons ce plan simple et puissant à 100 milliards d’euros par mois. Ainsi employés, les centaines de milliards mobilisés par la Banque centrale européenne, l’Union Européenne, l’Etat français et les régions, actionneront fortement les deux leviers de la reprise : la trésorerie des entreprises, le pouvoir d’achat des ménages.
Puisque nous sommes en guerre, Monsieur le Président, inspirez-vous de la vertu cardinale dont a su faire preuve le général de Gaulle dans les pires heures de notre histoire : l’audace !
Je signe l’appel