Dans la pandémie que traverse la France, dans cette « guerre sanitaire » que nous vivons avec son lot quotidien de morts, d’hospitalisés, de drames et de souffrances, un consensus rassemble tous les Français : la reconnaissance due aux premières lignes de front de la bataille contre le coronavirus.
La première ligne du front sanitaire, ce sont les soignants, médecins, pharmaciens, infirmiers, aide-soignants, standardistes du 115, ambulanciers, brancardiers, logisticiens, livreurs, administratifs, dans la médecine de ville et de campagne, dans les hôpitaux, dans les Ehpad, dans toutes les structures médico-sociales jusqu’au domicile des personnes âgées et des malades, parmi les libéraux ou dans les établissements publics, privés lucratifs ou à but non lucratifs, nous en oublions encore !
Comment leur rendre grâce de leur engagement ?
Revalorisation salariale
La première mesure d’évidence, acceptée par le Président de la République et le gouvernement, c’est l’effort considérable que nous devons faire en faveur de notre système de santé et de ses personnels afin de corriger l’incurie des gouvernants depuis 1990.
Une prime de 500 à 1500 euros net, défiscalisée et désocialisée, vient d’être accordée à tous les soignants. C’est bien mais la mesure significative, ce sera la revalorisation des salaires des personnels.
Les médecins étrangers doivent être revalorisés
Une mesure de justice concerne les médecins étrangers. Depuis le début de la crise sanitaire, près de 5000 médecins d’origine étrangère, du Maghreb, d’Afrique ou d’Europe de l’Est, internes ou praticiens associés, en première ligne dans tous les services, sont pourtant payés trois fois moins que nos médecins nationaux. De plus, après un concours d’autorisation d’exercice, il faut trois ans de pratique dans un service avant de passer devant une Commission qui met parfois un an avant de rendre son avis.
Cette injustice flagrante a suscité, dès le début de la crise, une pétition nationale adressée au Premier ministre, signée par Michel Cymes, Bernard Kouchner, Axel Kahn, Marina Carrère d’Encausse et de nombreuses personnalités, déjà signée par 40.000 personnes, demandant « immédiatement l’intégration pleine et entière dans le système de santé » de tous ces praticiens.
Des pupilles de la nation
Quant aux enfants de soignants décédés du Covid-19, il est légitime de leur attribuer le statut de « pupilles de la nation » comme pour les soldats tombés au combat. En effet, ce statut leur permettra notamment de bénéficier d’aides et de subventions, si leur situation le requiert.
Les soignants en tête du défilé du 14 juillet
Enfin, et c’est le sens de l’Appel qu’adresse Opinion Internationale au président de la République, et que nos lecteurs sont invités à signer, pourquoi ne pas imaginer lors du prochain défilé du 14 juillet prochain de faire défiler en tête de cortège des représentants des différents corps de soignants engagés au front contre le Covid-19 ? Un défilé du 14 juillet, à la fois civil et militaire, symbolisera l’union de toutes les forces vives de la nation.
La guerre contre le coronavirus va modeler pour longtemps le relief de notre société. Devant ce mur abrupt d’escalade que constitue déjà le rétablissement d’une France forte et en bonne santé, les premiers de cordée sont et seront désormais les héros de notre nation.
Ces premiers de cordée d’ailleurs, ce sont les soignants, mais aussi tous ces corps de métiers engagés en première ligne : caissiers, transporteurs, livreurs, éboueurs, chauffeurs de train et de bus, agriculteurs, commerces d’alimentation et toute la chaîne logistique qui fait tourner la France pendant cette période de confinement.
L’heure est venue de joindre les gestes aux paroles, d’accompagner les honneurs d’une revalorisation effective de leur situation. Honneur à nos premiers de cordée !
Michel Taube et Michel Scarbonchi